词序
更多
查询
词典释义:
normand
时间: 2023-10-02 16:09:38
TEF/TCF
[nɔrmɑ̃, -d]

— a.Normand, e n.

词典释义
normand, e
Normand, e n.

1. 【史】

2.
un fin Normand, e 一个狡猾
réponse de Normand, e 模棱两可回答
répondre en Normand, e 不置可否

— a.

le dialecte normand 方言
le trou normand 两道菜间喝开胃酒

— n.m.
方言

常见用法
le débarquement des Alliés sur les côtes normandes盟军登陆

近义、反义、派生词
联想:
  • région   n.f. 地区,地带;大区

联想词
breton 布列塔尼人; normandie ; bocage 小树林,绿树成阴景色; scandinave 斯堪纳维亚,斯堪纳维亚人; flamand 佛拉芒; lorrain 洛兰; norvégien 挪威; irlandais 爱尔兰; cidre 苹果酒; Rouen 鲁昂; danois 丹麦;
短语搭配

chevalaux normands诺曼底马

répondre en Normand不置可否

le trou normand两道菜之间喝的开胃酒

le dialecte normand诺曼底方言

cidre normand, e诺曼底苹果酒

trou normand, e两道菜之间的开胃酒

prairies normand, ees诺曼底牧场

sauce normand, ee蘑菇鸡蛋奶油浓鱼汤;卡尔瓦多斯酒奶油调味汁

race normand, ee诺曼底牛

ferme normande à colombage诺曼底木筋墙农居

原声例句

En plus d'amener toute son armée et toute sa cour, Guillaume le Conquérant amène aussi sa langue en Angleterre, sa langue qui est le normand, qu'on parle dans sa région d'origine la Normandie.

除了带来军队与王室外,Guillaume le Conquérant还把他的语言——诺曼底语带到了英国,在他出生的地区诺曼底,人们说诺曼底语。

[French mornings with Elisa]

À cette époque la langue normande influence donc énormément la langue anglaise puisque c'est la langue qu'on parle à la cour du roi.

因此当时诺曼底语大大影响了英语,因为王室说诺曼底语。

[French mornings with Elisa]

Et on retrouve encore aujourd'hui des mots d'origine normande en français et en anglais.

如今,我们在法语和英语中还能看到一些起源于诺曼底语的单词。

[French mornings with Elisa]

On a par exemple le mot " cachier" en normand, je suis pas sûre de la prononciation, qui a donné " to catch" en anglais et " chasser" en français.

比如,诺曼底语中的cachier,我不确定发音对不对,它产生了英语中的to catch,以及法语中的chasser。

[French mornings with Elisa]

Les deux frères, nés à Paris, grandissent sur la côte normande au Havre dès 1845.

两兄弟出生在巴黎,自1845年起在诺曼底海岸的阿弗尔长大。

[精彩视频短片合集]

Ah... La tarte normande, alors. Toi aussi ?

啊...那来一份诺曼底蛋挞吧。你呢?

[Alter Ego 1 (A1)]

Claudette Daumier est une jeune Normande. Elle habite une ferme en Normandie.

克洛黛特•多米埃是位年轻的诺曼底姑娘,她住在诺曼底的一个农庄上。

[北外法语 Le français 第二册]

Manda habitait sur la côte normande, s'occupait de trois vaches et d'un cheval et vivait de la pêche aux crevettes.

曼达生活在诺曼底,照料三只奶牛和一匹马,家里靠捕虾为生。

[巴黎奥赛博物馆]

Il existe de nombreux accents français l'accent parisien, l'accent lyonnais, marseillais, ch'tis, picard, normand, breton ou même antillais.

存在很多法语口音,巴黎口音,里昂口音,马赛口音,北方口音,庇卡底口音,诺曼底口音,布列塔尼口音,甚至还有安地列斯口音。

[French mornings with Elisa]

Mais plus un négociant normand devient opulent et plus il souffre de tout sacrifice, de toute parcelle de sa fortune qu'il voit passer aux mains d'un autre.

不过一个诺曼底买卖人,越是变成了富裕的,那么他越害怕牺牲,越害怕看见自己财产的小部分转到另外一个人手里。

[莫泊桑短篇小说精选集]

例句库

Les Alliés débarqua sur les côtes normandes.

盟军在诺曼底登陆。

Les fermes normandes semées par la plaine semblent, de loin, de petits bois, enfermées dans leur ceinture de hetres élancés.

从远处望去,星散在平原之上的诺曼底农庄象是一片片小树林,围在又细又高的山毛榉树的藩篱之中。

Mais plus un négociant normand devient opulent et plus il souffre de tout sacrifice, de toute parcelle de sa fortune qu'il voit passer aux mains d'un autre.

不过一个诺曼底买卖人,越是变成了富裕的,那么他越害怕牺牲,越害怕看见自己财产的小部分转到另外一个人手里。

Sur proposition du Président, la Conférence est convenue que le Président, avec l'assistance de M. Normand Tremblay (Canada), tiendrait des réunions informelles sur cette question.

应主席的提议,缔约方会议同意主席在Normand Tremblay先生(加拿大)的协助下,就此事项举行非正式磋商。

Il convient également de mentionner une intéressante survivance de l'héritage normand des îles Anglo-Normandes, l'action dite de « clameur de haro ».

还有一种“叫喊式”(“Clameur de haro”)诉讼,即海峡群岛的诺曼人遗留下来的一种有用的方式。

法语百科
Le Dictionnaire de la langue normande de Kelham (1779).
Le Dictionnaire de la langue normande de Kelham (1779).
Aire linguistique de la langue normande.
Aire linguistique de la langue normande.

Le normand (normaund en normand) est une langue romane parlée en Normandie continentale et insulaire. C’est une des principales langues d'oïl. Il est classé dans les langues sérieusement en danger par l'Unesco.

Histoire de la langue

Origine

Généralités

Les colons anglo-scandinaves, en s'installant sur une grande partie du territoire connu de nos jours sous le nom de Normandie, avaient adopté une forme de langue d'oïl, langue romane parlée par les habitants de cette partie de l'ancienne Neustrie. Il est notable que les premiers témoignages écrits de la langue d'oïl datent précisément, et de manière fortuite, du même siècle que les premiers raids vikings sur les côtes neustriennes. Les nouveaux venus vont exercer sur la langue vernaculaire une influence limitée de substrat, notamment sur le vocabulaire (200 mots tout au plus, issus du norrois ou du vieil anglais cf. tableau I) et de manière plus anecdotique sur la phonétique.

Cette disparition de la langue norroise peut s'expliquer de différentes façons, parmi lesquelles on note : le petit nombre de femmes nordiques à avoir suivi les colons, qui vont donc faire souche avec des femmes autochtones de langue romane ; ensuite, la création même du duché de Normandie intègre de larges portions de territoires, dans lesquelles les populations sont de langue romane et peut-être aussi dans la diversité des apports ethniques (britannique, anglo-saxon, norvégien, danois et irlandais), qui parlaient des langues différentes, favorise l'emploi d'une langue unique et vernaculaire ; de même que la nécessité des relations économiques avec les voisins continentaux. Malgré tout, l'usage du norrois se serait maintenu sur les côtes normandes jusqu'au XII siècle. Le trouvère Benoît de Sainte-Maure, à la fin du XII siècle, l'affirme en tout cas dans sa Chronique des ducs de Normandie. Selon lui on parlait encore « danois » sur les côtes.

Exemples de textes médiévaux

texte de Wace dans l'histoire de la Normandie

Man en engleis e en norreis
Hume signifie en frenceis
De ceo vint li nuns as Normanz.
Neustrie aveit nun anceis
Tant cume ele fud as Franceis.

Man en angleis et en norreis
Houme signifie en fraunceis
De chà vyint le noum ès Normands.
Neustrie aveit noum ancien
Taunt qù'o feut ès Fraunceis.

Man en anglais et en norrois
Homme signifie en français
De là vient le nom aux Normands.
Neustrie avait nom ancien
Tant qu'elle fut aux Français.

Cet extrait rédigé dans une scripta normande comporte quelques termes d'origine scandinave, notés en italique.

texte de Guillaume de Berneville

A plein se astent d’eschiper,
Kar mult coveitent le passer,
Bons fud li vens e la mer quieie:
Ne lur estoet muver lur greie,
Ne n’i out la nuit lof cloé,
Estuinc trait ne tref gardé,
Ne n’i out halé bagordinge,
Ne escote ne scolaringe;
Ne fud mester de boesline;
Tute fud queie la marine:
Ne lur estut pas estricher,
Ne tendre tref ne helenger.
Fort ert l'estait e li hobent
Ki fermé furent vers le vent,
E d'autre part devers le bort
Sunt li nodras e li bras fort;
Bones utange out el tref,
Meillurs n'esnot a nule nef;
Bons fud li tref e la nef fort,
E unt bon vent ki tost les port.
Tute noit current a la lune
Le tref windé trés k'a la hune:
Ne lur estut muver funain
Trestute nuit ne lendemain.

Ils se hâtent d'appareiller,
Car ils désirent ardemment traverser.
Le vent est bon et la mer calme;
Nul besoin de toucher aux agrès:
Cette nuit-là, on a ni cloué le lof,
Ni tiré les bras, ni surveillé la vergue,
Ni halé les cargues,
Ni les écoutes et le scolaringe;
Nul besoin de bouline.
La mer est toujours calme:
Pas besoin de diminuer la voile,
Ni de la tendre, ni de la hisser.
Solides sont l'étai et le hauban
Qui sont ridés face au vent,
Et, d'autre part, vers le bord,
Les bouts de la vergue et les bras sont solides aussi,
La vergue a de bonnes itagues,
Les meilleures de tous les navires;
Bonne est la mâture et solide le bateau,
Et bon est le vent qui les emporte vivement.
Toute la nuit ils courent guidés par la lune,
La vergue hissée jusqu'à la hune:
Ils n'ont pas touché aux cordages,
De toute la nuit, ni le lendemain

L'anglo-normand

La langue normande s’est implantée en Angleterre à la suite de la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant. Cet idiome était originellement parlé par les barons, les chevaliers et les soldats d'origine normande (bien que d'autres formes de langue d’oïl aient pu être importées par les barons et chevaliers originaires de France, de Picardie ou de Bretagne). C'est donc la langue d'une classe dominante, la langue du nouveau roi, langue de cour donc, et langue officielle enfin, qui va se développer en Angleterre et en Grande-Bretagne pour devenir aussi langue d'échange et du commerce, tandis que l'ensemble de la population va rester fidèle au vieil anglais. Cependant ce dernier va être teinté au stade du moyen anglais de « normanismes » qui touchent essentiellement le lexique. On donne le nom d'anglo-normand au dialecte d’oïl parlé en Angleterre qui, sous l’influence de l’anglo-saxon était devenu assez distinct du normand continental, alors que la langue écrite reste sensiblement la même. Cette langue évolue de manière autonome à partir du XIII siècle jusqu'à sa disparition à la fin du XIV siècle. Par erreur, on qualifie souvent d'anglo-normand la langue de l'écrivain Wace originaire de Jersey, parce qu'aujourd'hui cette île de la Manche est appelée anglo-normande en français, or à l'époque elle n'est que normande. Wace écrit donc en français, comme il le dit lui-même, c'est-à-dire dans une scripta dialectale comportant certains traits phonétiques et certains mots du lexique normand. En revanche, le concept d'anglo-normand ne s'applique qu'au normand utilisé en Grande-Bretagne.

Le normand et l’anglo-normand possèdent tous deux une littérature d'origine ancienne et abondante.

Termes normands d'origine norroise

Appellatifs toponymiques

Ces noms propres sont sortis de l'usage en tant que noms communs, généralement dès le Moyen Âge.

Lexique

Exemples de mots normands venus du norrois (tableau I) Normand Français Vieux norrois bel cour böl bète appât beita blèqùe blet/te bleikr brumaunt nouveau marié brumaðr dalle évier dalr/doli falle gorge falr gradile, grade, etc. groseille gaddr graie préparer (gré) greiða (é)grillaer glisser skriðla ĥagùe cenelle heggr herneis charrette harneskja hougùe(t) mont (petit) haugr mauve mouette mávar (plur. de már) mielle dune mellr mucre humide mygla nez cap nes tierre chaîne tjaðr

La langue française a acquis une partie de son ancien lexique nautique et quelques termes relatifs à la faune et à la flore maritime issus du vieux norrois par l’intermédiaire de la langue normande (tableau II). De plus, quelques termes d'origine norroise sans rapport avec le domaine nautique ou maritime ont été empruntés par le français. Exemples : mare, passé en français (mare) vers le XVI siècle, du norrois marr.

Exemples de termes techniques ou autres, maritimes ou non, passés en français par l’intermédiaire du normand (tableau II) Français Vieux norrois agrès greiði bite (< norm. [a]biter) bita bitte biti bord borð bouline bóglína brayer bræða carlingue karling cingler (anc. sigler) sigla dalot dæla duvet (anc. dum, dunet) dúnn écoute skaut équiper skipa étrave stafn flaner flana flotte floti girouette (< pat. Loire guiroué) veðr-viti gréer greiða guindeau vindáss guinder vinda hauban höfuðbenda houle hol hune húnn itague útstag nantir (< norm. nant, namps) nám quille kilir (plur. de kjölr) racage, raquer rakki raz rás riper rispa ris rif rogue (subst.) hrogn rogue (adj.) hrókr tangue tangi tillac, tille þilja tolet ’þollr vague vág (acc.) varangue vrang varech vágrek

Termes anglais issus spécifiquement du normand

La langue normande apportée en Angleterre à la suite de la conquête de l'Angleterre en 1066 a enrichi la langue anglaise (tableau III). Ces termes sont identifiés comme normand grâce à leurs traits phonétiques normanno-picards, ou plus spécifiquement locaux, ou encore grâce à leur signification particulière qui diffère de celle du français standard. Inversement, le normand s’est parfois enrichi du vieil anglais, souvent antérieurement à la conquête, ex : normand de l'ouest rade « allée, route » de rād ; bas normand vipaer « crier », haut normand viper « pleurer » de wēpan.

Exemples de mots anglais venus du normand (tableau III)
Anglais Normand Français
bacon baconél (anc. bacon) lard
cabbage caboche chou
carpenter carpentyi charpentier
castle câtél (anc. castel) château
catch cachiaer ou cachi chasser
cater acataer acheter
caterpillar anc. cattepleure, cattepleuse chenille
cauldron caudron chaudron
causeway cauchie chaussée
chair qùaire chaise
cherry cherise cerise
easy aisi facile
fashion faichoun façon
hardy hardi bien-portant
garden gardin jardin
can caunne cruche en cuivre
car car anc. char
curfew anc. cuvrefu couvre-feu
pocket pouoqùette poche
poor pouor pauvre
fork fouorqùe fourche
sorrel surrelle oseille
travel (voyager) travalaer travailler
wage gùage (anc. wage) gage
wait gùettaer (anc. waitier) guetter
walop gùaloper (anc. waloper) galoper
war gùerre (anc. werre) guerre
warranty gùarantie ou varantie (anc. warantie) garantie
wicket viqùet guichet

Statut actuel

Les langues insulaires sont reconnues officiellement par les gouvernements des îles, sans être langues officielles. L’enseignement facultatif du jèrriais (normand jersiais) se fait dans les écoles de Jersey, et le guernesiais est présent dans quelques écoles de Guernesey. Les langues jersiaise et guernesiaise sont reconnues en tant que langues régionales des Îles Britanniques dans le cadre du Conseil Britannique-Irlandais (avec l’irlandais, le gallois, l’écossais, le scots, le scots d’Ulster, le mannois, et le cornique).

Le normand continental est pour ainsi dire plus fort dans le Cotentin et dans le pays de Caux qu’ailleurs sur le continent.

Variétés

On parle plusieurs variétés de la langue normande :

En France : en Normandie continentale : dans le Cotentin - le cotentinais (nd. loceis) dans le pays de Bray - le brayon, qui comporte des traits phonétiques picards dans le pays de Caux - le cauchois (nd. caôcheis) et le nord cauchois (ancien Talou) qui comporte des traits phonétiques picards dans le Roumois - le patois du Roumois, intermédiaire entre le cauchois et l'augeron. dans le Pays d'Auge - l'augeron (nd. augeron, aujourd'hui presque disparu)

en Normandie continentale : dans le Cotentin - le cotentinais (nd. loceis) dans le pays de Bray - le brayon, qui comporte des traits phonétiques picards dans le pays de Caux - le cauchois (nd. caôcheis) et le nord cauchois (ancien Talou) qui comporte des traits phonétiques picards dans le Roumois - le patois du Roumois, intermédiaire entre le cauchois et l'augeron. dans le Pays d'Auge - l'augeron (nd. augeron, aujourd'hui presque disparu)

dans le Cotentin - le cotentinais (nd. loceis)

dans le pays de Bray - le brayon, qui comporte des traits phonétiques picards

dans le pays de Caux - le cauchois (nd. caôcheis) et le nord cauchois (ancien Talou) qui comporte des traits phonétiques picards

dans le Roumois - le patois du Roumois, intermédiaire entre le cauchois et l'augeron.

dans le Pays d'Auge - l'augeron (nd. augeron, aujourd'hui presque disparu)

Aux Îles Anglo-Normandes (normand insulaire) : à Jersey - le jersiais à Guernesey - le guernesiais à Sercq - le sercquiais l'auregnais d’Aurigny a disparu au XX siècle.

à Jersey - le jersiais

à Guernesey - le guernesiais

à Sercq - le sercquiais

l'auregnais d’Aurigny a disparu au XX siècle.

Un bar du Becquet, près de Cherbourg : Le Rô d'la Mé.

Par ailleurs, on distingue entre le normand proprement dit (parlé au nord de la ligne Joret) et le normand méridional (pratiqué au sud de cette isoglosse).

Le normand méridional, parlé au sud de la ligne Joret, notamment dans la Manche (région d'Avranches), l'Orne et une partie de l'Eure est plus proche de dialectes comme le gallo, et le mayennais. Par exemple, le mot sac se traduit en pouoqùe au nord et en pouoche au sud. Vaqùe au nord se dit vache en français et en normand méridional.

Dans la Grand' tèrre (France)-(mais désignant l'Angleterre chez les pêcheurs), le normand proprement dit est classé en tant que langue de France parmi les langues d'oïl. L’enseignement du normand du Cotentin (Cotentinais) est présent dans quelques collèges du département de la Manche.

Influence dans d'autres pays

Au Canada : Le normand a influencé le québécois, mais aussi l'acadien : Quelques rares mots, expressions et tournures de phrases couramment utilisées par les Québécois, Acadiens et Louisianais, mais difficilement identifiables comme spécifiquement normands, tant elles sont communes à l'ensemble des parlers de l'ouest (calumet « calumet » passé en français, de l'ancien normand calumet « chalumeau, pipe »; champelure « robinet » cf. cauchois campleuse; bleuet « fruit proche de la myrtille, canneberge » anc. normand bleuet « myrtille »; croche « tordu » anc. français croche; gricher « grimacer » ≠ cauchois grigner; asteure « à cette heure, maintenant », à matin, tant pire. D'autres mots normands employés (ou anciennement employés) au Québec : abrier = abriter (y faut s'abrier, y fait frète !), ber = berceau, bers = ridelles d'un chariot ou berceau, boucane = fumée ou maison de chétive apparence, boucaner = fumer ou entrer en colère, frète = froid, gourgannes = fêves de marais, gourgane = bajoue de porc fumée, grafigner = gratter légèrement, graffigner = égratigner, ichite ou icite = ici, itou = aussi, jouquer ou juquer = jucher, marcou = chat mâle (angevin, gallo, également) marganner, déganer, maganer = maltraiter ou malmener, mi-aout = quinze août, mitan = moitié, milieu, pigoche = cheville, cône de sucre d'érable, pognie = poignée, pomonique = pulmonique, racoin = recoin, ramarrer = rattacher, renouer, ramucrir = devenir humide, mucre, v'lin = venin, vlimeux = détestable, y = il, ils, elles (qu'est-ce qu'y fait ?)

Le normand a influencé le québécois, mais aussi l'acadien :

Quelques rares mots, expressions et tournures de phrases couramment utilisées par les Québécois, Acadiens et Louisianais, mais difficilement identifiables comme spécifiquement normands, tant elles sont communes à l'ensemble des parlers de l'ouest (calumet « calumet » passé en français, de l'ancien normand calumet « chalumeau, pipe »; champelure « robinet » cf. cauchois campleuse; bleuet « fruit proche de la myrtille, canneberge » anc. normand bleuet « myrtille »; croche « tordu » anc. français croche; gricher « grimacer » ≠ cauchois grigner; asteure « à cette heure, maintenant », à matin, tant pire.

D'autres mots normands employés (ou anciennement employés) au Québec : abrier = abriter (y faut s'abrier, y fait frète !), ber = berceau, bers = ridelles d'un chariot ou berceau, boucane = fumée ou maison de chétive apparence, boucaner = fumer ou entrer en colère, frète = froid, gourgannes = fêves de marais, gourgane = bajoue de porc fumée, grafigner = gratter légèrement, graffigner = égratigner, ichite ou icite = ici, itou = aussi, jouquer ou juquer = jucher, marcou = chat mâle (angevin, gallo, également) marganner, déganer, maganer = maltraiter ou malmener, mi-aout = quinze août, mitan = moitié, milieu, pigoche = cheville, cône de sucre d'érable, pognie = poignée, pomonique = pulmonique, racoin = recoin, ramarrer = rattacher, renouer, ramucrir = devenir humide, mucre, v'lin = venin, vlimeux = détestable, y = il, ils, elles (qu'est-ce qu'y fait ?)

abrier = abriter (y faut s'abrier, y fait frète !),

ber = berceau,

bers = ridelles d'un chariot ou berceau,

boucane = fumée ou maison de chétive apparence,

boucaner = fumer ou entrer en colère,

frète = froid,

gourgannes = fêves de marais,

gourgane = bajoue de porc fumée,

grafigner = gratter légèrement,

graffigner = égratigner,

ichite ou icite = ici,

itou = aussi,

jouquer ou juquer = jucher,

marcou = chat mâle (angevin, gallo, également)

marganner, déganer,

maganer = maltraiter ou malmener,

mi-aout = quinze août,

mitan = moitié, milieu,

pigoche = cheville, cône de sucre d'érable,

pognie = poignée,

pomonique = pulmonique,

racoin = recoin,

ramarrer = rattacher, renouer,

ramucrir = devenir humide, mucre,

v'lin = venin,

vlimeux = détestable,

y = il, ils, elles (qu'est-ce qu'y fait ?)

Le normand a aussi influencé le français standard et le gallo ainsi que des langues créoles telles que le créole réunionnais.

Description générale de la langue

Phonétique

Pour certains dialectologues, il semble que le h « expiré », en fait un phonème proche de hr que l'on entend encore dans le Cotentin et surtout dans la Hague (prononcer: [χɑ:g]) et que l'on entendait jadis ailleurs, encore jusque la seconde guerre mondiale le long des côtes du Calvados (Bessin), nord du Bocage, au sud de l'estuaire de la Seine (Pays d'Auge, Roumois) et entre Vatteville-la-Rue et Berville-sur-Seine, est dû comme en français à l’influence germanique, alors qu'il s'est amuï en français (le h dit « aspiré ») pour n'avoir plus que seule fonction d'empêcher la liaison (hiatus, ex: un être / un hêtre), l'installation des colons scandinaves dans cette partie de la Neustrie septentrionale aurait empêché cette même évolution.

Conjugaison

Les verbes du normand ne se classent pas facilement en groupes de conjugaison. On peut cependant donner quelques caractéristiques générales. Le passé est surtout exprimé par un passé simple (à l'oral comme à l'écrit) ou un temps composé (passé composé, plus-que-parfait). Le passé simple est donc beaucoup plus employé qu'en français et surtout beaucoup plus que l'imparfait. Le subjonctif imparfait est également largement employé, parfois à la place du subjonctif présent. À l'exception des verbes irréguliers, tous les verbes normands forment leur passé simple avec les mêmes terminaisons -is, -is, -ît, -îmes, -îtes, -îtent et ces mêmes verbes forment leur subjonctif imparfait sur la même base de terminaisons -isse, -isses, -ît, -issioums, -issiaez, -îtent.

indicatif présent imparfait (rare) passé simple futur conditionnel subjonctif présent subjonctif imparfait participe présent participe passé
ête (être)

je syis
t'es
il/ol est
no-z-est
je soumes
vos êtes
il/ol sount

j'éteis
t'éteis
il/ol éteit
no-z-éteit
nos/j'étioums
vos étiaez
il/ol éteient

je feus
tu feus
i/o feut
no feut
nos/je feûmes
vos feûtes
i/o feûtent

je serai
tu seras
il/ol sera
no sera
nos/je seroums
vos seraez
i/o serount

je sereis
tu sereis
i/o sereit
no sereit
nos/je serioums
vos seriaez
i/o sereient

qùe je seis
qùe tu seis
qù'i/o seit
qùe no seit
qùe nos/je seyoums
qùe vos seyaez
qù'i/o seient

qùe je feusse
qùe tu feusses
qù'i/o feut
qùe no feut
qùe nos/je feussioums
qùe vos feussiaez
qù'i/o feûtent

êtaunt

étaé
avaer (avoir)

j'i
t'âs
il/ol a
no-z-a
j'avouns
vos avaez
il/ol ount

j'aveis
t'aveis
il/ol aveit
no-z-aveit
nos/:j'avioums
vos aviaez
il/ol aveient

j'eus
t'eus
il/ol eut
no-z-eut
nos/j'eûmes
vos eûtes
il/ol eûtent

j'érai
t'éras
il/ol éra
no-z-éra
j'éroums
vos éraez
il/ol érount

j'éreis
t'éreis
il/ol éreit
no-z-éreit
j'érioums
vos ériaez
il/ol éreient

qùe j'aie
qùe t'aies
qù'il/ol ait
qùe no-z-ait
qùe j'ayoums
qùe vos ayaez
qù'il/ol aient

qùe j'eusse
qùe t'eusses
qù'il/ol eut
qùe no-z-eut
qùe je eussioums
qùe vos eussiaez
qù'il/ol eûtent

ayaunt

ieu¹
cantaer
(chanter)

je caunte
tu cauntes
i/o caunte
no caunte
nos/je cantoums
vos cantaez
i/o cauntent

je canteis
tu canteis
i/o canteit
no canteit
nos/je cantioums
vos cantiaez
i/o canteient

je cantis
tu cantis
i/o cantît
no cantît
nos/je cantîmes
vos cantîtes
i/o cantîtent

je canterai
tu canteras
i/o cantera
no cantera
nos/je canteroums
vos canteraez
i/o canterount

je cantereis
tu cantereis
i/o cantereit
no cantereit
nos/je canterioums
vos canteriaez
i/o cantereient

qùe je caunte
qùe tu cauntes
qù'i/o caunte
qùe no caunte
qùe nos/je cantioums
qùe vos cantiaez
qù'i/o cauntent

qùe je cantisse
qùe tu cantisses
qù'i/o cantît
qùe no cantît
qùe nos/je cantissioums
qùe vos cantissiaez
qù'il/ol cantîtent

cantaunt

cantaé
acataer
(acheter)

j'acate
t'acates
il/ol acate
no-z-acate
nos/j'acatoums
vos acataez
il/ol acatent

j'acateis
t'acateis
il/ol acateit
no-z-acateit
nos/j'acatioums
vos acatiaez
il/ol acateient

j'acatis
t'acatis
il/ol acatît
no-z-acatît
nos/j'acatîmes
vos acatîtes
il/ol acatîtent

j'acaterai
t'acateras
il/ol acatera
no-z-acatera
nos/j'acateroums
vos acateraez
il/ol acaterount

j'acatereis
t'acatereis
il/ol acatereit
no-z-acatereit
nos/j'acaterioums
vos acateriaez
il/ol acatereient

qùe j'acate
qùe t'acates
qù'il/ol acate
qùe no-z-acate
qùe nos/j'acatioums
qùe vos acatiaez
qù'il/ol acatent

qùe j'acatisse
qùe t'acatisses
qù'il/ol acatît
qùe no-z-acatît
qùe nos/j'acatissioums
qùe vos acatissiaez
qù'il/ol acatîtent

acataunt

acataé
maungi
(manger)

je maunjus²
tu maunjus²
i/o maunjut²
no maunjut²
nos/je maunjoums
vos maunjaez
i/o maunjuent²

je maungeis
tu maungeis
i/o maungeit
no maungeit
nos/je maungioums
vos maungiaez
i/o maungeient

je maungis
tu maungis
i/o maungît
no maungît
nos/je maungîmes
vos maungîtes
i/o maungîtent

je maungerai
tu maungerais
i/o maungera
no maungera
nos/je maungeroums
vos maungeraez
i/o maungeront

je maungereis
tu maungereis
i/o maungereit
no maungereit
nos/je maungerioums
vos maungeriaez
i/o maungereient

qùe je maunjue²
qùe tu maunjues²
qù'i/o maunjue²
qùe no maunjue²
qùe nos/je maungiouns
qùe vos maungiaez
qù'i/o maunjuent²

qùe je maungisse
qùe tu maungisses
qù'i/o maungît
qùe no maungît
qùe nos/je maungissiouns
qùe vos maungissiaez
qù'i/o maungîtent

maunjaunt maungi

Notes :

¹ : ieu prend le -z- aux temps composés devant les voyelles et les sons ne finissant pas en -s ou -z : j'i-z-ieu pour j'ai eu, il a-z-ieu pour il a eu et il ount-z-ieu pour ils ont eu. Dans ce dernier exemple, ount ne terminant pas naturellement par un -s ou -z, l'ajout d'un -z- est nécessaire. Il est également toujours rataché au verbe conjugué par un tiret dans les temps composés : j'avoums-ieu pour nous avons eu.

² : le verbe maungi (manger) est irrégulier, la présence d'un -u- dans je maunjus, tu maunjus, i maunjut (3 personnes du singulier) et i maunjuent (3ème personne du pluriel) se retrouve en ancien français dans le verbe mangier dont la conjugaison au présent de l'indicatif était : je manju, tu manjües, il manjut, nos manjons, vos mangiez, il manjüent. Cette particularité a disparu en français moderne (ainsi que dans d'autres langues d'oïl et en francoprovençal) mais s'est maintenue en normand.

Lexique et expressions

Cette liste n'est pas exhaustive, elle vise à présenter quelques mots ou prononciations propres au normand.

à tantôt [a tɑ̃'to] : à cet après-midi ou à tout à l'heure

tout à l'heure (graphie normande: touot à l'heure ) : tout de suite (ou bientôt)

afaiter (graphie normande : afaitaer) : asaisonner

eun neir qùyin [un nɛr ʧi] ou [k(j)ɛ̃] : un chien noir. Remarque : L'antéposition de l'adjectif exprimant la couleur existait en ancien français (influence syntaxique du germanique) et subsiste en poésie, alors qu'elle reste la règle sur la côte ouest du Cotentin et en Normandie insulaire, tout comme en wallon. On en trouve des traces en cauchois par exemple ou « geler blanc » se dit blanc rimer

eun qùenâle [œ̃ knɑ:l] : un enfant

boujou [bujwu] : bonjour ou au revoir

goule [gwul] / [gul] : figure, visage

magène (ou plus anciennement imagène) : peut-être, vient de l'impératif du verbe imagènaer, « imaginer ».

croqùaé ou ahoqùi [aʁ'oʧi] : accroché

broquer à travers le carreau (graphie normande : broqùaer à travers lé carré/carriâo) : passer

eune moûque à miè (aussi orthographié maôque) : une abeille

travailleu coume pyiche [piʃ] : travailleur comme personne

bavacheux : bavard ; de bavacher, bédasser : « bavasser », commérer

étivoquer (de étivoqùaer ou étiboqùi) [etibɔ'ʧi] : taquiner

vésèye, vésouye : force

I coumenchait à ête charjaé à drié : il commençait à être passablement enivré

trachaer des pous à eun vieuillard ou [tʁa'ʃi] : chercher le moindre motif de querelle

Ch'est eun bouon gâs, ma i se néyerait dauns sa roupie ou [i se nérait : il se noierait dans sa morve] : C'est un bon garçon, mais pas très intelligent

Je syis aussi fidèle qùe lé qùyin l'est oû berqùier ou [bɛʁka'lœ] : je suis aussi fidèle que le chien l'est au berger

Eun graund fallu : un grand benet

Vi-t'en veir : viens voir

Machu : têtu

se léqùaer la grouèye : s'embrasser avec effusion

bésaer la poue : avoir peur

Je syis qù'eun pouor mânant, byin malhéreus : Je ne suis qu'un pauvre manant bien malheureux

Tei itou : toi aussi

V'là ancô qùe lé qùyin i pouche sus sa qùaîne : voilà encore que le chien tire sur sa chaîne

Ch'est dreit cha! ou [ʃe dʁɛ ʃa] : c'est tout à fait ça, tout à fait juste

Y a du fuu dauns la qùeminaée ou [ʃim'na] : il y a du feu dans la cheminée

redoubllaer : faire demi-tour

futiâo : un hêtre

eun bèrouette : une brouette

coche : truie

fourqùette : fourchette

viâo : veau

mâqùèse : tête (gueule)

Graphies

Il existe aujourd'hui trois orthographes standardisées du normand : le normand continental (dont cotentinais; selon le système Lechanteur), jersiais (selon les dictionnaires Le Maistre (1966) et Société Jersiaise (2005)), guernesiais (selon le dictionnaire De Garis (1982)).

-oun, oum /ɔ̃:/, s'utilise en position accentuée, sinon remplacée par on, om (comptaer mais je coumpte) -aun, aum /aɔ̃/ ou /ɛ̃/ selon la région, s'utilise en position accentuée, sinon remplacée par an, am (cantaer mais je caunte, eune annaée mais eun aun) e non accentué muet (autrefois représenté par l'apostrophe, et cela toujours dans les îles) verbe en -aer (et participe en -aé) (s'écrit -aï en guernesiais) /ɘ/ ou /o/ ou /e/ selon la région (/aɪ/ en guernesiais) qù suivi de é ou i /ʧ/ au nord de la ligne Joret, /k/ au sud de la ligne Joret. Les îles Anglo-Normandes étant au nord de la ligne Joret ont gardé le tch orthographique. À comparer, le mot normand venu du latin canem (chien) s'écrit qùyin (à prononcer [quien] ou [tchi] selon les lieux) sur le continent et tchian selon l'orthographe insulaire. gù suivi de é, i ou u /ʤ/ au nord de la ligne Joret, /ɡ/ au sud de la ligne Joret ll suivant b, c, f, g, p (s'écrit li en jersiais) /j/ th (seulement en jersiais) /ð/ (en jersiais) oué /we/ ouo /uo/, s'utilise en position accentuée, sinon remplacée par ou /u/ (coulaer mais je couole, journaée mais jouor) âo /aʊ/ iâo /jaʊ/ eû /y/ jusqu'à /œ:/ selon la région

Littérature

Avant le XIX siècle

Le Coup d'œil purin, de 1773.
Le Coup d'œil purin, de 1773.

Le Jersiais Wace est considéré comme fondateur de la littérature jersiaise au XII siècle. Béroul, Adam de Ros, André de Coutances, Beuve de Hanstone, Chandos, Chardry, Clémence de Barking, Denis Piramus, Éverard de Gateley, Geoffroy Gaimar, Guernes de Pont-Sainte-Maxence, Guillaume de Berneville, Guillaume le Clerc de Normandie, Jofroi de Waterford, John Gower, Jourdain Fantosme, Marie de France (poétesse), Nicholas Trivet, Nicole Bozon, Philippe de Thaon, Pierre d'Abernon, Pierre de Langtoft, Raüf de Lenham, Robert Biket, Robert de Gretham, Robert de Ho, Robert Grossetête, Wace, Sarrazin, Simon de Freine, Thomas d'Angleterre, Thomas de Kent, Turold ou Wilham de Waddington sont des auteurs de la littérature anglo-normande.

On retrouve de la littérature satirique ou polémique publiée à Rouen aux XVIetXVII siècle dans ce qu’on appelle le parler purin : David Ferrand (1590? - 1660) a publié la Muse normande, collection d’écritures dans la langue du pays de Caux. Le coup d’œil purin est publié en 1773 à Rouen. Pierre Genty (1770 - 1821) représente le percheron, langage du Perche.

À partir du XIX siècle

En Normandie insulaire

Le XIX siècle a vu un nouvel élan dans la littérature régionale dans laquelle les auteurs insulaires, tels que George Métivier (Guernesiais, 1790-1881) et Robert Pipon Marett (Jersiais, 1820-1884), jouaient un rôle important.

Pendant son exil à Jersey et à Guernesey, Victor Hugo s’intéressait à la langue des pêcheurs insulaires et accueillait les auteurs normands des îles. À Jean Sullivan (1813-1899), auteur jersiais, Hugo a écrit en ** que le jersiais est une « précieuse langue locale » et dans son Archipel de la Manche, Hugo a écrit : « Quant au patois, c'est une vraie langue, point méprisable du tout. Ce patois est un idiome complet, très riche et très singulier. »

Et en prenant le mot normand pieuvre qu’il avait entendu lors de ses entretiens avec les Jersiais et Guernesiais pour s’en servir dans son roman Les Travailleurs de la mer, Hugo avait popularisé ce régionalisme qui se glissera à la suite dans la langue française.

En Normandie continentale

Littérature normande.
Littérature normande.

Les érudits normands, dans le cadre des sociétés savantes, se sont intéressés, comme Hugo, aux diverses formes de patois et dialectes présents en Normandie continentale. Le romancier Barbey d'Aurevilly émaillait ainsi certaines de ses œuvres, en particulier celles qui se passent dans le Cotentin, avec des mots entendus dans la campagne et tirés de la langue normande.

Dans les années 1890-1910, la vogue folklorique envahit le Cotentin, et l'on doit à Alfred Rossel, chansonnier, des chansons transmises jusqu'à nos jours, en particulier Sus la mé, sorte d'hymne national du Cotentin (wikisource). Un Louis Beuve, normand de la région de Coutances, est séduit par cette pratique du chant appliqué au normand et entreprend d'écrire lui aussi des poèmes et des petits contes qu'il publie dans le Bouais-Jan à la fin des années 1890. Sa Graind Lainde de Lessay devient un poème prisé. Il publie ensuite plusieurs autres œuvres et initie à l'occasion des fêtes du Millénaire (du rattachement de Cotentin à la Normandie) en 1933, le « Souper des Vikings » où le normand était la seule langue tolérée. Il fait des émules dans la littérature normande avec des Jean-Baptiste Pasturel (de Périers), Alfred Noël (de Valognes) et finalement, dans une seconde génération, des Gires Ganne (Fernand Lechanteur) et Côtis-Capel (abbé Albert Lohier). Fernand Lechanteur unifie les orthographes jusque-là utilisées en la raisonnant. Côtis-Capel ouvre la voie à une littérature normande débarrassée des traits folkloriques du paysan normand. Par ses poèmes, le poète appuie sur la rudesse des hommes normands, sur leur fierté, mais aussi sur leur cœur et leur âme. Dans son sillage, André Louis publie le premier roman entièrement en normand : Zabeth.

Le pays de Caux a vu une abondante littérature en normand cauchois. Parmi les éditions: Les idées de Magloire (1913) d'Ernest Morel, Les histouères de Thanase Pèqueu de Gabriel Benoist en 1932, et en 1925 Les Terreux de Gaston Demongé.

Enfin, dans de nombreux romans et nouvelles de Guy de Maupassant se déroulant au pays de Caux ou alentours comme Toine, les personnages locaux s'expriment parfois en Cauchois, mais avec de nombreuses erreurs grammaticales (conjugaison) volontaires ou non, et aussi souvent une phonétique impropre (ex : mé ou lieu de mei). Maupassant mélange le cauchois à des formes populaires de français, (par exemple: « quelque » devient quèque, alors qu'un cauchois dirait queuque ou encore « où est-ce qu'elle se trouve? » devient ousqu'elle est?, alors qu'en cauchois on dit ouyou qu'elle est?, etc.). En réalité, il désirait se faire comprendre de lecteurs s'exprimant en français standard.

Auteurs en langue normande

Maurice Fernand Lesieutre.
Maurice Fernand Lesieutre.

Parmi les auteurs de la littérature d'expression normande on trouve :

Guillaume Alexis, surnommé le « Bon Moine », fin du XV siècle / début du XVI siècle (on ignore les dates précises de sa naissance et de sa mort). Savant bénédictin de l'abbaye de Lire (La Vieille-Lyre), dans le Diocèse d'Évreux puis prieur de Bussy, dans le Perche. En 1486, il fit un pèlerinage à Jérusalem et y tomba, dit-on, victime de la persécution des Turcs. Guillaume Alexis était un poète au style très vif, que la critique littéraire moderne range dans les successeurs de Villon. Les ouvrages qui restent de lui sont : le Passe-temps de tout homme et de toute femme avec l'A, B, С des doubles, le tout en vers, le Grand Blason5 des faulces amours, en caractères gothiques et à la suite des « Quinze joies du mariage », le Contre-Blason des faulces amours, intitulé le Grand Blason d'amours spirituelles et divines, avec certaines épigrammes, etc., le Dialogue du Crucifix et du Pèlerin, le Loyer des folles amours, et le Triomphe des Muses contre l'amour, à la suite des Quinze joies du mariage, le Passe-temps du prieur de Bussy et de son frère le cordelier, le Miroir des Moines, le Martyrologe des fausses langues et le chapitre général d'icelles tenu au temple de Danger, Quatre chants royaux qui se trouvent parmi les Palinodies.

le Passe-temps de tout homme et de toute femme avec l'A, B, С des doubles, le tout en vers,

le Grand Blason5 des faulces amours, en caractères gothiques et à la suite des « Quinze joies du mariage »,

le Contre-Blason des faulces amours, intitulé le Grand Blason d'amours spirituelles et divines, avec certaines épigrammes, etc.,

le Dialogue du Crucifix et du Pèlerin,

le Loyer des folles amours, et le Triomphe des Muses contre l'amour, à la suite des Quinze joies du mariage,

le Passe-temps du prieur de Bussy et de son frère le cordelier,

le Miroir des Moines,

le Martyrologe des fausses langues et le chapitre général d'icelles tenu au temple de Danger,

Quatre chants royaux qui se trouvent parmi les Palinodies.

Alain Chartier, 1385 (Bayeux), 1433 (Paris) poète auteur de La Belle Dame sans mercy (1424).

poète auteur de La Belle Dame sans mercy (1424).

David Ferrand (1590? - 1660)

Pierre Genty (1770 - 1821)

Bernardin Anquetil (1755–1826, du Bessin)

Matthew Le Geyt (1777-1849, de Jersey)

George Métivier (1790-1881, de Guernesey) poète Rimes guernesiaises (1831), Fantaisies guernesiaises (1866), Poësies guernesiaises et françaises (1883) ; lexicographe Dictionnaire franco-normand (1870)

poète Rimes guernesiaises (1831), Fantaisies guernesiaises (1866), Poësies guernesiaises et françaises (1883) ; lexicographe Dictionnaire franco-normand (1870)

Jean Sullivan (1813-1899, de Jersey)

Eugène Noël, 1816 (Rouen), 1899 (Bois-Guillaume) écrivain, Loisirs du Père Labêche.

écrivain, Loisirs du Père Labêche.

Philippe Langlois (1817-1884, de Jersey)

Tam Lenfestey (1818-1885, de Guernesey) poète, Le Chant des Fontaines (1875)

poète, Le Chant des Fontaines (1875)

Robert Pipon Marett (1820-1884, de Jersey)

Denys Corbet (1826-1910, de Guernesey) poète, collections Les Feuilles de la Forêt (1871), Le Jour de l'An (1874-1877), Les Chants du draïn rimeux (1884), rédacteur du Bailliage

poète, collections Les Feuilles de la Forêt (1871), Le Jour de l'An (1874-1877), Les Chants du draïn rimeux (1884), rédacteur du Bailliage

Jean Dorey (1831-1872, de Jersey)

Augustus Asplet Le Gros (1840 - 1877, de Jersey)

Alfred Rossel (1841-1926, de Cherbourg) Œuvres complètes (1913)

Œuvres complètes (1913)

Bon Prosper Lepesqueur (6 août 1846, Digulleville - 31 janvier 1921, Cherbourg), de son pseudonyme Boûnnin Polidor. Dessinateur de la Marine à Cherbourg, il devient chroniqueur dans « Le Phare de la Manche ». Il est l'auteur de nombreuses chansons en normand, dont Le Cordounyi, La Batterie de Serasin, Le Chendryi, La Parcie, Le Fisset… Il signait aussi P. Lepesqueux, Bounin Polidor ou P. Lecacheux.

Dessinateur de la Marine à Cherbourg, il devient chroniqueur dans « Le Phare de la Manche ». Il est l'auteur de nombreuses chansons en normand, dont Le Cordounyi, La Batterie de Serasin, Le Chendryi, La Parcie, Le Fisset… Il signait aussi P. Lepesqueux, Bounin Polidor ou P. Lecacheux.

Philippe Le Sueur Mourant (1848-1918, de Jersey) auteur de Bram Bilo et de Piteur Pain

auteur de Bram Bilo et de Piteur Pain

Thomas Alfred Grut (1852-1933, de Guernesey) collection Des lures guernesiaises (1927)

collection Des lures guernesiaises (1927)

Charles Lemaître (1854-1928) collections Les Joyeux Bocains (1917), Hélas qu'c'est drôle (1924), Eiou qui va lés trachi (1912), Bonnes gens de Normandie

collections Les Joyeux Bocains (1917), Hélas qu'c'est drôle (1924), Eiou qui va lés trachi (1912), Bonnes gens de Normandie

Michel-Georges Dubosc (1854/1927, de Rouen)

Charles Vérel (1857-1917, d'Alençon)

Octave Maillot (1861-1949, de Tinchebray)

Thomas Henry Mahy (1862-21 avril 1936, de Guernesey) collection Dires et Pensées du Courtil Poussin (1922)

collection Dires et Pensées du Courtil Poussin (1922)

Louis Beuve (1869-1949, de Coutances) collection Œuvres choisies (150)

collection Œuvres choisies (150)

François Enault (1869-1918, du Cotentin) Les Propos de Jean Frinnot (1930)

Les Propos de Jean Frinnot (1930)

George W. De Carteret 1869 - 1940, de Jersey) Caouain, journaliste

Caouain, journaliste

Henri Ermice (1870-1958) auteur de Monologues humoristiques en patois normand, publiée en cartes postales

auteur de Monologues humoristiques en patois normand, publiée en cartes postales

Louis Gouget (1877-1915) collection Au Val d'Orne (1922)

collection Au Val d'Orne (1922)

Edward Le Brocq (1877-**, de Jersey) auteur de Ph'lip et Merrienne, rédacteur de la Morning News

auteur de Ph'lip et Merrienne, rédacteur de la Morning News

Charles Birette (1878-1941, de Montfarville)

Maurice Lesieutre (1879-1975, du Havre)

Charles Le Boulanger (1880-1929)

Edwin John Luce (1881-1918, de Jersey) Élie, poète et journaliste, rédacteur de la Nouvelle Chronique de Jersey

Élie, poète et journaliste, rédacteur de la Nouvelle Chronique de Jersey

Philippe William Luce (1882-1966 de Jersey) Ph'lippe d’la Golarde, écrivain et journaliste

Ph'lippe d’la Golarde, écrivain et journaliste

Alfred Noël (1883-1918)

Gaston Le Révérend (1885-1962, du Calvados) collections L'hus entrebâyei (1919), Mei-j'vo-l'dis, and L'hus bâyi (1955)

collections L'hus entrebâyei (1919), Mei-j'vo-l'dis, and L'hus bâyi (1955)

Gaston Demongé dit Mait' Arsène (1888/1973, de Fécamp)

Pierre Guéroult (1890-1962) Vûles gens, vûs métyis (1948), collections Théâtre normand (1972), Poésies et chansons (1974), Contes et récits (1978 et 1980)

Vûles gens, vûs métyis (1948), collections Théâtre normand (1972), Poésies et chansons (1974), Contes et récits (1978 et 1980)

Raymond Mensire (1889-**, de Doudeville)

George F. Le Feuvre (1891 - 1984, de Jersey) George d'la Forge, collections « Jèrri Jadis » (1973) et « Histouaithes et Gens d'Jèrri » (1976)

George d'la Forge, collections « Jèrri Jadis » (1973) et « Histouaithes et Gens d'Jèrri » (1976)

Gabriel Benoist (1891-**, de Gournay-en-Bray)

Jean-Baptiste Pasturel (1896-1962, de Périers) auteur de Histouères de tchu nous (1937)

auteur de Histouères de tchu nous (1937)

Jean Tolvast (Auguste Toullec 1870-1945, de Cherbourg) Chroniques normandes (1934 et 1941)

Chroniques normandes (1934 et 1941)

Marceau Rieul (Marcel Sorieul 1900-1977, de Bolbec)

auteur de Arseine Toupétit

Jehan Le Povremoyne (Ernest Coquin 1903-1970, du Havre)

Fernand Lechanteur, dit Gires-Ganne (1910-1971, d’Agon-Coutainville

Frank Le Maistre (1910-2002, de Jersey) auteur et lexicographe, Dictionnaire Jersiais-Français (1966)

auteur et lexicographe, Dictionnaire Jersiais-Français (1966)

Christian Lambert (1912-2000, de Livarot) auteur des Radotages de Maît' Jules dans L'Éveil de Lisieux dont une collection en 1984

auteur des Radotages de Maît' Jules dans L'Éveil de Lisieux dont une collection en 1984

Arthur de la Mare (1914 - 1994, de Jersey) diplomate, auteur

diplomate, auteur

Côtis-Capel (Albert Lohier 1915-1986, de Cherbourg) Rocâles (1951), A Gravage (1965), Raz Bannes (1971), Graund Câté (1980), Les Côtis (1985), Ganache (1987); gagne le Prix littéraire du Cotentin en 19**

Rocâles (1951), A Gravage (1965), Raz Bannes (1971), Graund Câté (1980), Les Côtis (1985), Ganache (1987); gagne le Prix littéraire du Cotentin en 19**

René Saint-Clair (né 1923, du Cotentin)

Aundré J. Desnouettes (André Dupont) : L'Épopée cotentine, monument épique de 4628 vers en normand, en 1968.

André Louis (1922-1999) : Zabeth, roman paru en 1969. C'est le premier roman en normand.

Aundré Smilly (Hippolyte Gancel, né en 1920). Il a publié Flleurs et plleurs dé men villâche en deux volumes 1982-1986 (sept nouvelles formant un roman).

Marcel Dalarun, né en 1922. Recueil de poèmes et de chansons publiés sous le titre A men leisi, en 2004.

Alphonse Allain, né en 1924, à Cherbourg. Il a publié 5 recueils de poèmes et de contes.

Les revues Le Boués-Jaun, La Voix du Donjon, Le Viquet (Manche), Le Pucheux (ISSN 0248-**74) (pays de Caux) publient régulièrement des productions littéraires en normand.

À Cherbourg et à Caen, des radios proposent des émissions régulières en langue normande.

L'association Magène, établie dans le Cotentin, a produit plus de 12 CD de chansons d'hier et d'aujourd'hui en normand.

Mickaël Duval (né en 1966), traducteur de Hergé en Normand et Brayon.

中文百科

诺曼语(normand)是罗曼语族的一种语言,分布于法国诺曼底地区及英属海峡群岛,是奥依语最重要的语言之一。但现已被联合国教科文组织列入濒危语言名单,使用人数不明,有灭绝的可能。

历史

北欧来的入侵者抵达后来被称为诺曼底的地区后,他们逐步采用当时高卢-罗曼人所说的语言,就像后来在英格兰的诺曼统治者采纳当地的语言。然而,在这两种情况下,统治者亦为所属地区的语言提供了他们自己的语言元素。 在诺曼底,新的诺曼语言继承了从斯堪的纳维亚语的词汇。对音韵学的影响是比较有争议的,虽然有人认为,在诺曼语中保留的吸气/ h /和/ k/是由于斯堪的纳维亚的影响。

法法词典

normand adjectif ( normande, normands, normandes )

  • 1. de la région de Normandie

    le beurre normand • armoire normande • vache normande

normand nom commun - masculin ( normands )

  • 1. linguistique langue minoritaire d'origine romane parlée en Normandie

    apprendre le normand

Normand nom commun - masculin, féminin ( Normande, Normands, Normandes )

  • 1. habitant ou natif de la région de Normandie

    les Normands qui vivent de l'élevage

réponse de Normand locution nominale - féminin ( (réponses de Normand) )

  • 1. réplique ou explication ambiguës qui esquivent la question

    oui et non à la fois, c'est une réponse de Normand

相关推荐

glaise a. (f), n. f (terre)~黏土, 胶泥

jaillir v. i. 1. 喷射, 喷, 涌:2. 射, 冒, :3. (突然)显现, 显示:4. 冲; 突然现 常见用法

régiment 团,军队,兵役,大量

décorner v. t. 1. 去(兽)角:2. 抚平折角:

ozone n.m.【化学】臭氧常见用法

insulté insulté, ea. , n. m 受侮辱的(人), 被凌辱的(人), 被辱骂的(人)

entrepreneur n. m. 承办人, 承包人, 承揽人; 承包商; 包工头 entrepreneur de transports 运输承包人 entrepreneur (de bâtiments)/(de construction) 筑工程承包人 2. 企业主, 业主; 企业家

marier v. t. 1. 为…主持婚礼2. 使结婚; 替…娶; 嫁出:3. [转]使结; 使和谐; 使:se marier v. pr. 1. 结婚2. 与… 结婚:3. [转]结; 和谐; :常见用法

majoritairement adv. 1获得数人支持2占数

aloi n.m.1. 〈旧语,旧义〉合金;成色 2. 〈转义〉质, 价值