Le coréen est une langue parlée en Corée, dans les districts frontaliers de la République populaire de Chine (Yanbian) et dans les communautés émigrées (notamment au Japon, en Chine (Pékin, Shandong), en Russie, en Australie, aux États-Unis, en France, etc.), et est la langue officielle de la Corée du Nord et de la Corée du Sud.
La classification du coréen est encore controversée. La plupart des linguistes le considèrent comme un isolat tandis que d'autres le regroupent dans une hypothétique famille altaïque. Quelques similitudes avec le japonais ont été relevées.
L’alphabet qui sert à écrire le coréen est le hangeul ; les hanja (sinogrammes employés dans cette langue) sont également utilisés, une assez grande partie du ** étant d’origine chinoise (du moins hors du vocabulaire courant).
Système d’écriture
Le coréen utilisait les « hanja » (transcription phonétique du mot chinois hanzi désignant les caractères chinois han — souvent nommé « sinogrammes » en français — très proches de ceux utilisés sous la Chine impériale, en République de Chine (Taïwan)) et République populaire de Chine, au Japon, à Singapour, ou encore autrefois au Vietnam) du VI siècle au début du XX siècle. Depuis le début du XX siècle l'écriture chinoise est remplacée par une écriture typiquement coréenne appelée hangeul. Il s'agit d'un alpha-syllabaire créé vers 1443 sous Sejong le Grand, puis interdit à partir de 1504 par son successeur, Yeonsangun, ils seront donc interdits pour la majeure partie de la Période Joseon (1392 — 1910), avant d'être réhabilité en 1**4 et d'être officialisé à la fin de la Deu**ème Guerre mondiale. Néanmoins, en Corée du Sud, les milieux universitaires continuent d’employer la graphie combinant les deux systèmes d’écriture, en utilisant les hanja pour la notation des mots d’origine chinoise. Contrairement au système d’écriture chinois han (il y a des dizaines de forme d'écriture en Chine), le hangeul est une écriture phonémique à démarcation syllabique.
L’alphabet hangeul comprend 24 lettres (14 consonnes et 10 voyelles). L’alphabet hangeul est utilisé en regroupant les lettres par syllabes occupant des blocs carrés, à raison de 2 à 4 lettres par syllabe. La forme des consonnes correspond à la morphologie des organes de phonation, celle des voyelles utilise trois symboles d’origine taoïste (par exemple le point ou trait court, le trait vertical et le trait horizontal, qui représentent respectivement le Soleil, l’homme et la Terre).
Le coréen moderne s’écrit avec des espaces entre les mots, contrairement à d’autres langues comme le chinois ou le japonais. La ponctuation coréenne a recours aux signes de la ponctuation occidentale, utilisés de façon beaucoup plus parcimonieuse qu’en Occident. Traditionnellement, le coréen s’écrivait en colonnes de haut en bas, disposées de droite à gauche, mais il est désormais écrit en rangées de gauche à droite, disposées de haut en bas (sauf en poésie où le format traditionnel est parfois conservé).
Grammaire, syntaxe et usages
Le coréen étant une langue agglutinante son système est très différent de celui du français.
La langue suit la typologie SOV c’est-à-dire « sujet objet verbe ». De plus le déterminant se place avant le mot qu’il détermine. Il n’y a ni article, ni genre, ni nombre ; les verbes ne se conjuguent pas selon les personnes (je, tu, il…) mais ils intègrent de nombreuses déterminations, comme l’aspect, le temps, ou le degré de politesse ; des particules invariables indiquent la fonction du mot dans la phrase. Les connecteurs entre deux propositions sont intégrés au verbe de la première proposition à connecter.
Les degrés de politesse sont souvent exprimés en coréen par les suffixes ajoutés au verbe, qui expriment différentiellement le respect et l’humilité.
Vocabulaire
Le vocabulaire de base du coréen lui est propre, cependant une grande partie des termes plus spécifiques est d’origine chinoise, on parle alors de mot sino-coréen. Les estimations vont de 60 % à 70 % de termes sino-coréens.
Certains mots ont aussi une origine mongole en raison de la pro**mité linguistique et historique des deux langues (langues altaïques) et des invasions de la Corée par les Mongols (**II siècle) (en), d’autres ont une origine sanskrite à la suite de l’introduction du bouddhisme en Corée par les moines chinois (IV siècle).
Plus récemment des mots d’origine japonaise ou de langues occidentales (principalement anglais en raison de la domination militaire des États-Unis au Sud, depuis la guerre de Corée), mais également, à moindre mesure, allemand, français ou d'autres langues européennes) sont apparus. En Corée du Nord, l’influence de ces langues est beaucoup moins importante que dans le vocabulaire des sud-coréens.
Les emprunts du coréen au français
Un certain nombre de mots français sont entrés dans le vocabulaire coréen, avec généralement des évolutions liées aux contraintes de la phonétique coréenne, fortement liées à son système d'écriture.
Ce sont notamment des termes du domaine culinaire 까페 (kkape) (café) et 바게트 (bagaeteu) (baguette) etc.
Il s’agit aussi de mots du domaine culturel qui sont passés du français au coréen par l'intermédiaire de l'anglais : 앙코르 (angkoreu) (encore, avec le sens de bis, au théâtre), 데뷔 (debui) (début, s’agissant du premier concert d’un chanteur ou de la première apparition sur scène ou à l’écran d’une actrice ou d’un acteur), 시네마 (sinema) (cinéma), 누벨 바그 (nubel bageu) (nouvelle vague), 아방가르드 (abang-gareudeu) (avant-garde).
Des termes politiques français sont également entrés dans le vocabulaire coréen par l'intermédiaire de la langue anglaise, tels que 쿠데타 (kudeta) (coup d’État), 노블리스 오블리제 (nobeulriseu obeulije) (noblesse oblige), 프롤레타리아 (peuroletaria) (prolétariat), et 레지스탕스 (rejiseutangseu) (résistance).
Enfin, des mots exprimant les sentiments sont également entrés dans le vocabulaire coréen, tels que 멜랑꼴리 (melangkkoli) (mélancolie) (directement du français) et 랑데 부 (rangde bu) (rendez-vous) (ce dernier terme est exclusivement employé, comme en anglais, pour désigner un rendez-vous amoureux).
Les emprunts du français au coréen
Le français a directement emprunté des termes culinaires des plats coréens au vocabulaire coréen, comme kimchi (plat à base de piments et de légumes lacto-fermentés, notamment du chou chinois), bibimbap (d’un mot coréen signifiant « mélange », de « riz cuit » pap, de viande et de légumes) et bulgogi (dont le sens littéral est « viande » kogi (grillée sur le) « feu » bul, comme pour les grillades que nous faisons sur un barbecue). Cependant certains plats coréens connus par leur version turco-mongole, comme le tartare de bœuf ont conservé le nom donné par les occidentaux aux turco-mongols.
Le français a également adopté le terme chaebol en référence aux conglomérats industriels sud-coréens et conservent généralement appellation coréenne des entreprises coréennes.
Les emprunts du coréen à l'anglais
De nombreux mots sont empruntés à la langue anglaise tels que sweater 스웨터, coat 코트, etc, car ils décrivent principalement des objets ou des habitudes d'origine non asiatique.
Les noms coréens en chinois
En raison de l'utilisation historique de l'écriture chinoise han par les Coréens, les Chinois prononcent généralement les noms communs ou propres coréens de la même manière que les hanja se prononcent en chinois (il est fait de même pour les kanji japonais). Par exemple :
Samsung : coréen : 삼성 (Samseong) ; chinois : 三星 ;pinyin : sānxīng ;littéralement : « trois étoiles ».
Corée (autrefois unifiée (1**7 - 1910), aujourd'hui du Nord, ou la péninsule géographique) : coréen 조선 (Chosŏn) ; chinois : 朝鲜 ;pinyin : cháo**ān ;littéralement : « matin frais ».
Corée du Sud : coréen : 한국 (Hanguk) ; chinois simplifié : 韩国 ;pinyin : Hánguó.
Parlers coréens
Dialectes coréens.
L’aire géographique du coréen se partage en 9 zones correspondant chacune à un parler, du Sud de la province du Kilim, en Mandchourie (République populaire de Chine) à l’île de Jeju. Dans chacune des deux Corées, un parler a été choisi comme langue officielle. La péninsule est extrêmement montagneuse, et le « territoire » de chaque parler correspond étroitement aux frontières naturelles entre les différentes régions géographiques. La plupart des noms des parlers correspondent par conséquent aux régions qu’ils représentent.
Il y a intercompréhension plus ou moins grande entre tous ces parlers, en fonction de la distance, à l’exception de celui de l’île de Jeju. Les parlers de la péninsule ne sont donc pas tous des dialectes.
Deux parlers officiels :
Le parler de Gyeonggi - Séoul est le parler officiel en Corée du Sud.
Le parler de Pyongan - Pyongyang est le parler officiel de la Corée du Nord et est parlé à Pyongyang, la région de Pyongyang, et la province de Chagang.
Autres parlers :
Le parler de Chungcheong est utilisé dans la région de Chungcheong en Corée du Sud, y compris dans la ville de Daejeon.
Le parler de Gangwon est employé dans la province de Gangwon à cheval sur la Corée du Nord et la Corée du Sud.
Le parler de Gyeongsang est employé dans la région de Gyeongsang (Yeongnam) en Corée du Sud, y compris dans les villes de Pusan, de Daegu et d’Ulsan.
Le parler de Hamgyong est employé dans la région de Hamgyeong et la province de Yanggang en Corée du Nord.
Le parler de Hwanghae est pratiqué dans la région de Hwanghae en Corée du Nord.
Le parler de Jeolla est employé dans la région de Jeolla (Honam) en Corée du Sud, y compris la ville de Gwangju.
Le parler de Jeju est parlé sur l’île de Jeju, et un peu sur la côte sud-ouest de la Corée du Sud. Il s’agit d’un véritable dialecte, qui n’est pas compréhensible pour les locuteurs natifs de la péninsule.