Le polonais (język polski, polszczyzna) est une langue appartenant au groupe des langues léchitiques des langues slaves. Elle a le statut de langue officielle en Pologne, mais est parlée dans le monde entier du fait de la présence des minorités polonaises. La langue s'écrit avec l'alphabet latin, certaines lettres étant surmontées de diacritiques.
Malgré la pression exercée par les administrations non-polonaises du territoire polonais, qui ont essayé de supprimer la langue, une littérature très riche s'est développée et aujourd'hui, le polonais est la seconde langue slave la plus parlée, après le russe mais devant l'ukrainien.
Distribution
La majorité des gens parlant le polonais vivent en Pologne. Ce pays est l'un des pays européen linguistiquement les plus homogènes, 97 % des citoyens polonais déclarant avoir le polonais comme langue maternelle. Après la Seconde Guerre mondiale, les anciens territoires polonais annexés par la Biélorussie soviétique ont conservé une part importante de population polonaise qui ne voulurent ou ne purent émigrer vers la Pologne après 1945. Encore aujourd'hui, les Polonais d'origine constituent d'importantes minorités en Lituanie, en Biélorussie, et en Ukraine. Dans ce dernier pays, on rencontre des polonophones essentiellement dans les régions de Lutsk et de Lviv. Le polonais est de loin la langue la plus utilisée dans le district de Vilnius en Lituanie (26 % de la population, selon le recensement de 2001), et est également présente dans d'autres districts du sud du pays. La Biélorussie a une importante minorité polonaise, en particulier dans les régions de Brest et de Grodno, ainsi que près de la frontière avec la Lituanie, à l'Ouest du pays.
Un nombre important de locuteurs polonais vivent aussi en Afrique du Sud, en Allemagne, en Andorre, en Argentine, en Australie, en Autriche, en Azerbaïdjan, en Biélorussie, en Belgique, au Brésil, en Bulgarie, au Canada, en Croatie, au Danemark, aux Émirats arabes unis, en Espagne, en Estonie, aux États-Unis, en Finlande, en France, en Grèce, en Hongrie, aux îles Féroé, en Irlande, en Israël, en Islande, en Italie, au Kazakhstan, en Lettonie, au Liban, au Luxembourg, au **, en Nouvelle-Zélande, en Norvège, aux Pays-Bas, au Pérou, en République tchèque, en Roumanie, au Royaume-Uni, en Russie, en Serbie, en Slovaquie, en Suède, en Ukraine et en Uruguay.
Au Royaume-Uni
Le Royaume-Uni a une importante population polonaise, originalement composée de réfugiés de la Seconde Guerre mondiale, qui encore parle le polonais. Durant les années 2000, cette population a augmenté avec l'arrivée de travailleurs après l'admission de la Pologne à l'Union européenne en 2004. Le recensement de 2011 a enregistré 546 000 locuteurs en Angleterre et au Pays de Galles avec le polonais comme leur langue maternelle, principalement à Londres.
Aux États-Unis
Aux États-Unis, le nombre de locuteurs polonais est de plus de onze millions, mais la plupart d'entre eux ne parlent pas couramment cette langue, ce chiffre est plutôt à rapprocher des Américains originaires de Pologne. Selon le recensement de la population de 2000, 667 414 Américains âgés de cinq ans et plus parlent le polonais à la maison : environ 1,4 % des personnes qui parlent des langues autres que l'anglais, soit 0,25 % de la population américaine. Les plus grandes concentrations de locuteurs polonais sont principalement dans trois États : l'Illinois (185 749), l'État de New York (111 740) et le New Jersey (74 663).
Au Canada
Le Canada a une importante population polonaise d'origine juive. Le recensement de 2006 a enregistré 242 885 locuteurs polonais, avec une forte concentration dans la ville de Toronto, en Ontario (91 810 personnes).
Histoire
Pays où des langues slaves sont officielles
Le polonais est une langue slave, au même titre que le russe par exemple, mais qui appartient à une sous-famille particulière (le groupe des langues slaves occidentales, avec le cachoube, le tchèque, le slovaque, le haut-sorabe et le bas-sorabe). La langue polonaise s'est très tôt détachée des langues slaves de l'Est, ce qui fait qu'elle conserve les voyelles nasales (ą et ę) et adopte une écriture latine, à l'opposé de la majorité des langues slaves, qui conservent l'alphabet cyrillique.
Le polonais a reçu l'influence de langues étrangères (surtout du latin, du tchèque, du français, de l'italien, du biélorusse et ukrainien, du russe et de l'anglais). Les premières traces du polonais nous viennent de textes latins du **I siècle comportant des noms propres. Mais il faut remonter au **V siècle avant de trouver des textes significatifs.
La langue a adopté l'alphabet latin au **I siècle. Cependant, des difficultés furent rencontrées pour noter certains sons, comme le consonnes palatales ou les voyelles nasales De ce fait, plusieurs écrivains usaient de différentes manières afin d'écrire ces sons. Par exemple, la lettre c pouvait représenter le son [ʦ] comme maintenant, mais aussi [ʧ] ou [k]
Dialectes
La langue polonaise est devenue beaucoup plus homogène dans la seconde moitié du XX siècle, en partie grâce à la migration en masse de plusieurs millions de citoyens polonais de la partie orientale du pays, appelée Kresy (Confins) en polonais, à la partie occidentale après l'anne**on par l'Union soviétique du territoire polonais oriental en 1939.
Les habitants des différentes régions de la Pologne parlent le polonais « standard » un peu différemment, même si les différences entre ces grands « dialectes » semblent légères. Tout d'abord, la langue polonaise n'a jamais de difficulté à la compréhension mutuelle, et des locuteurs non-natifs ne peuvent généralement pas distinguer facilement les variations régionales. Les différences sont minimes par rapport aux différents dialectes du français ou de l'anglais, par exemple.
Les différences régionales correspondent principalement aux anciennes divisions tribales de près de mille ans, les plus importantes en termes de locuteurs sont :
le dialecte de la Grande-Pologne (langue parlée dans l'Ouest) ;
le dialecte de la Petite-Pologne (langue parlée dans le Sud et le Sud-Est) ;
le dialecte de la Mazovie parlé dans tout le centre et l'Est du pays ;
le silésien, parlé dans le Sud-Ouest.
Les autres dialectes, moins importants, comprennent :
La 1 phrase : « Day, ut ia pobrusa, a ti poziwai. » Le podhale (gwara podhalańska) ;
Le cachoube, parlé dans la région de Gdańsk près de la mer Baltique, une langue étroitement liée au polonais ;
Dans les anciens territoires russes à l'Est et au nord de la Pologne, ainsi que les Polonais de Lituanie et de Biélorussie, parlent un dialecte proche du russe ;
Quelques grandes villes, comme Varsovie, ont leur propre dialecte.
La plus ancienne phrase en polonais « Day, ut ia pobrusa, a ti poziwai » enregistrée en l'an 1270 à Wrocław sur les vingt-quatre livres de Henrykowska.
Le plus ancien texte imprimé en polonais
Le plus ancien texte imprimé en polonais est apparu trente-cinq ans après l'invention de l'imprimerie par Johannes Gutenberg en 1475 à Wrocław. Il y avait trois prières catholiques.
Il y a quatre étapes dans le développement de la langue polonaise :
Ancien polonais – le début du XVI siècle ;
Le polonais du Moyen Âge – à partir du XVI siècle à la fin du XVIII siècle ;
Le nouveau polonais – jusqu'en 1930 ;
Polonais contemporain – après 1930.
Phonologie
Il e**ste six voyelles orales (toutes monophtongues) et deux voyelles nasales en polonais. Les voyelles orales sont constituées des phonèmes /i/, /ɨ/, /ɛ/, /a/, /ɔ/ et /u/, et les voyelles nasales des phonèmes /ɛ̃/ et /ɔ̃/.
Les consonnes du polonais forment un système plus complexe. Ce dernier est en effet constitué de plusieurs consonnes affriquées et palatales, résultat d'une série de quatre palatalisations du Proto-slave et de deux autres ayant eu lieu en Pologne et en Biélorussie. Ainsi, on retrouve les phonèmes suivants en polonais :
occlusives : /p/, /b/, /t/, /d/, /k/, /g/, et les formes palatisées /kʲ/ et /gʲ/ ;
fricatives : /f/, /v/, /s/, /z/, /ʂ/, /ʐ/, plus les alvéolo-palatales /ɕ/ et /ʑ/, ainsi que /x/ et /xʲ/ ;
affriquées : /t͡s/, /d͡z/, /t͡ʂ/, /d͡ʐ/, /t͡ɕ/, /d͡ʑ/ (le polonais distingue les affriquées des groupes occlusive+fricative ; ainsi, czy et trzy seront prononcés respectivement [t͡ʂɨ] et [tʂɨ]) ;
nasales : /m/, /n/, /ɲ/
spirantes : /l/, /j/, /w/
roulée : /r/
On retrouve le phénomène de voisement/dévoisement dans certaines paires des consonnes, à la fin des mots ainsi que dans certains groupes de consonnes.
L'accentuation est souvent portée sur la pénultième syllabe d'un mot polysyllabique, bien qu'il e**ste certaines exceptions.
Voyelles
Les voyelles polonaises sont au nombre de 8 : six orales, et deux nasales.
Voyelles orales
Inventaire des voyelles orales en polonais
Voyelles orales du polonais API Prononciation approx. Exemple en polonais [i], [ʲi] pic miś (ourson) [ɛ] peine ten (celui) [ɨ] clé mysz (souris) [a] date kat (bourreau) [u] boum bum (boom), król (roi) [ɔ] bol kot (chat)
La longueur d'une voyelle n'est pas phonémique : la présence de voyelles longues ne change pas le sens du mot.
Voyelles nasales
Contrairement aux autres langues slaves, les voyelles nasales (ę et ą) ont été conservées en polonais, bien qu'elles commencent à disparaître (dans la prononciation, mais pas à l'écrit) – surtout à la fin d'un mot. Ces voyelles, marquées d'un ogonek, ne commencent jamais un mot.
Avant une occlusive, les voyelles nasales sont suivies d'une consonne nasale : par exemple, kąt sera phonétiquement prononcé kont (prononcer le t), et gęba sera phonétiquement prononcé gemba. À la fin d'un mot, le ę nasal est souvent ignoré par les Polonais au profit d'un e normal. La plupart des voyelles nasales sont conservées avant une consonne fricative, et à la fin des mots pour la nasale ą.
Contrairement au français, les voyelles nasales du polonais sont asynchrones : ce sont en fait deux sons, une voyelle orale immédiatement suivie d'une semi-voyelle nasale. Par exemple ą sera prononcé [aɔ̃] (a-on) plutôt que [ɔ̃] (on). Cependant, ce point n'est pas essentiel et la plupart des voyelles nasales du polonais sont considérées comme des voyelles ordinaires, c’est-à-dire synchrones.
Voyelles nasales du polonais API Prononciation approx. Exemple en polonais [ɛ̃] pain, faim węże (serpents) [ɔ̃] sont, long wąż (serpent)
Correspondance en français : Le ę correspond appro**mativement au « in » français et le ą correspond appro**mativement au « on ». Cette comparaison vise à donner une grossière idée de la façon dont les lettres ę et ą se prononcent, cependant ces indications de prononciation ne sauraient en aucun cas constituer un support tout à fait fiable ou à mettre en application tel quel. En effet, « en » et « ein » semblent être les sons les plus proches de la réelle prononciation de ces lettres ; néanmoins ils demeurent éloignés de la réalité.
Ces voyelles spécifiques au polonais ne se prononcent pas « sèchement », car leur « timbre » évolue en quelque sorte au cours de la prononciation avec une « extinction » finale, ceci ne durant qu'une fraction de seconde sans effort particulier bien entendu malgré la difficulté apparente. Par exemple, en référence aux exemples du tableau qui suit, un Polonais a de réelles chances de ne pas comprendre « serpent » si vous lui dites « vonche » et encore moins « des serpents » si vous prononcez « veinje ». Il vous faudra absolument prononcer plutôt « von-ouche » pour « serpent » mais sans séparer les syllabes, autrement dit avec l'accent tonique regroupant les syllabes « on » et « ou ». De même, pour dire « des serpents », vous devrez prononcer « vein-ougè » ou « vein-ongè » (peu différentiables ici vu la vitesse de prononciation), avec un accent plus proche de celui du Sud de la France, bouche moins ouverte pour le « un », et toujours l'unique accent tonique sur l'ensemble « ein » – « ou » sans hacher.
Consonnes
Points d'articulations Labial Coronal Dorsal (aucun) Modes d'articulation ↓ Bilabial Labio‐dental Labio-vélaire Dental Alvéolaire Rétroflexe Alvéolo‐palatal Palatal Vélaire Glottal Occlusives p b t d (c ɟ) k Nasales m n ɲ Fricatives f v s z ʂ ʐ ɕ ʑ (ç) x (ɦ) Affriquées t͡s d͡z t͡ʂ d͡ʐ t͡ɕ d͡ʑ Semi-voyelles w j Roulées r Latérales l (ʎ)
Le polonais possède 35 consonnes, dont l'usage est un peu plus complexe que celui des voyelles : il e**ste des séries de consonnes affriquées et de palatales. Les affriquées sont parfois des digrammes : dz, dż... Les palatales, ou consonnes « douces », sont soit marquées par un accent aigu, soit suivies par un i.
On peut donc regrouper les consonnes en trois grands groupes :
les alvéolaires : z, s, dz, c
les rétroflexes : ż, sz, dż, cz
les alvéolo-palatales : ź, ś, dź, ć
Les consonnes palatales et alvéolo-palatales ainsi que celles qui précèdent la voyelle i sont dites consonnes « molles ». Toutes les autres sont « dures ».
Exemples API Exemple API Exemple /m/ masa (masse) /b/ bas (basse) /d͡ʑ/ dźwięk (un son) /p/ pas (ceinture) /ʐ/ żona (femme), prononcé jona rzeka (rivière), prononcé jèka /v/ wór (sac), prononcé vour /ʂ/ szum (sifflement), prononcé choum /f/ futro (fourrure) /d͡ʐ/ dżem (confiture), prononcé djèm /n/' noga (jambe) /t͡ʂ/ czas (temps), prononcé tchas /d/ dom (maison) /ɲ/ koń (cheval), prononcé cogne /t/ tom (volume) /gʲ/ gips (plâtre) /z/ zero (zéro), prononcé zèro /kʲ/ kiedy (quand), appro**mativement kyèdé ou kiè en une syllabe. /s/ sum (silure) /g/ gmin (commune) /d͡z/ dzwon (cloche), comme dans pizza /k/ kto (qui), buk (hêtre) /t͡s/ co (quoi), prononcé tso /w/ mały (petit), łaska (grâce) prononcé waska /ɲ/ krok (un pas) /j/ jutro (demain), comme dans you en anglais /l/ pole (champ), liść (feuille) /x/ hak (crochet), chór (chœur) /ʑ/ źle (mal), ressemble à jlè mais n'e**ste pas en français /xʲ/ historia (histoire), chichot (ricanement) /ɕ/ śruba (vis), ressemble à chi mais n'e**ste pas en français /t͡ɕ/ ćma (papillon de nuit), ressemble à tchi mais n'e**ste pas en français
Variantes dialectales
Dans certains dialectes, par exemple le masurien, il arrive qu'une consonne d'un groupe (alvéolaire, rétroflexe, alvéolo-palatale) passe dans un autre groupe.
Les sons [c], [ɟ], [ç] et [ʎ] sont des variantes dialectales. Ce sont les versions palatalisées des sons [t], [d], [x] et [l].
Le son [ɦ] est de même une variante dialectale du son [x].
Accent tonique
En polonais, l'accent tonique tombe sur l'avant-dernière syllabe : zrobił (il a fait), zrobili (ils ont fait). Cette règle comporte néanmoins quelques exceptions :
les verbes conjugués au passé avec la première ou la deu**ème personne du pluriel : zrobiliśmy (nous avons fait) – accent sur l'antépénultième.
les verbes conjugués au conditionnel : zrobiłbym (je ferais) – accent sur l'antépénultième.
les verbes conjugués à la première ou la deu**ème personne plurielle du conditionnel : zrobilibyśmy (nous ferions) – accent sur la syllabe précédant l'antépénultième.
certains mots issus du latin (exemple : matematyka) peuvent être accentués sur la syllabe précédant l'antépénultième, bien que cet usage tende à se perdre.
Ces exceptions verbales ne sont qu'apparentes : elles s'expliquent aisément par le fait que ces formes sont à l'origine des formes composées d'un participe (normalement accentué sur l'avant-dernière syllabe et accordé en genre et en nombre) suivie du verbe "être" non accentué qui se conjugue normalement : les deux forment une unité accentuelle qui ne change pas l'accentuation du participe, d'où cette impression que l'accentuation ne suit pas la norme.
Orthographe
L'alphabet polonais dérive de l'alphabet latin mais utilise des diacritiques afin de former quelques lettres additionnelles. Cet alphabet était l'une des deux formes majeures de romanisation de langues slaves, la seconde ayant été effectuée pour le tchèque. Le cachoube et le sorabe (en partie) utilisent un alphabet basé sur celui du polonais.
Les diacritiques utilisés en polonais sont l'ogonek (ą, ę), l'accent aigu (ć, ń, ó, ś, ź), la barre oblique (ł) et le point suscrit (ż). À noter que les lettres q, v et x ne sont pas considérées comme appartenant à l'alphabet polonais, mais sont utilisées dans des noms d'origine étrangère. Le z barré (ƶ) se retrouve fréquemment en variante du ż.
L'orthographe polonaise est phonémique (à chaque lettre correspond un son – avec cependant quelques rares exceptions). Les lettres et leurs valeurs phonémique sont listées dans ce tableau.
L’alphabet polonais. Les lettres q, v et x sont utilisées pour les noms étrangers.
Maj. Min. Phonème(s) Maj. Min. Phonème(s) A a /a/ M m /m/ Ą ą /ɔ̃/, /ɔn/, /ɔm/, /ɔ/ N n /n/ B b b/ (/p/) Ń ń /ɲ/ C c /ʦ/ O o /ɔ/ Ć ć /ʨ/ Ó ó /u/ D d /d/ (/t/) P p /p/ E e /ɛ/ R r /r/ Ę ę /ɛ̃/, /ɛn/, /ɛm/, /ɛ/ S s /s/ F f /f/ Ś ś /ɕ/ G g /g/ (/k/) T t /t/ H h /x/ U u /u/ I i /i/, /j/ W w /v/ (/f/) J j /j/ Y y /ɨ/ K k /k/ Z z /z/ (/s/) L l /l/ Ź ź /ʑ/ (/ɕ/) Ł ł /w/ Ż ż /ʐ/ (/ʂ/)
Les digrammes et trigrammes suivant sont aussi utilisés :
Digramme Phonème(s) Digramme/trigramme (avant une voyelle) Phonème(s) ch /x/ ci /ʨ/ cz /tʂ/ dzi /ʥ/ dz /ʣ/ (/ʦ/) gi /gʲ/ dź /ʥ/ (/ʨ/) (c)hi /xʲ/ dż /dʐ/ (/tʂ/) ki /kʲ/ rz /ʐ/ (/ʂ/) ni /ɲ/ sz /ʂ/ si /ɕ/ zi /ʑ/
Différence i/y
La différence entre i ([i], [ʲ]) et y ([ɨ]) n'est pas uniquement orthographique.
Le i se prononce de façon similaire au « i » du français européen, tandis que le y est un son situé entre le [e] français (de parlé), le [y] français (de perdu) et le [ø] (de peu), en fait plus proche du é bien que légèrement plus grave, presque équivalent, et assez proche du son « i » en français canadien.
Le i palatalise la consonne précédente, tandis que le y n'offre pas cette modification. Certaines consonnes suivies de i deviennent chuintantes : ci, ni, si et zi (respectivement même son que ć, ń, ś, et ź, la différence n'étant qu'orthographique) se prononcent [tɕi], [ɲi], [ɕi] et [ʑi], alors que cette modification n'apparaît pas pour cy [tsɨ], ny [nɨ], sy [sɨ], zy [zɨ]. Enfin, l'on trouvera li et ły, mais jamais ly ou łi.
Caractéristiques grammaticales
Comme plusieurs langues baltes et slaves, le polonais comporte sept cas (nominatif, génitif, datif, accusatif, vocatif, instrumental et locatif). Il e**ste cinq genres (le masculin personnel, le masculin animé, le masculin inanimé, le féminin et le neutre) et deux nombres (singulier et pluriel). La fle**on du verbe se fait non seulement pour indiquer la personne et le nombre, mais également pour déterminer le genre. L'usage de pronoms personnels est donc superflu et sert par exemple d'emphase. La conjugaison des verbes est fortement irrégulière. L'ordre des mots dans une phrase a souvent peu d'importance, de sorte que le sujet et l'objet peuvent s'insérer autant avant qu'après le verbe. Ils peuvent aussi disparaître si le contexte les rend superflus, particulièrement dans le cas de pronoms personnels.
Exemples
Mot |
Traduction |
Prononciation standard |
Rapport étymologique au latin ou au français |
terre |
ziemia |
[ˈʑɛmʲa] |
humus |
ciel |
niebo |
[ˈɲɛbɔ] |
nimbus |
eau |
woda |
[ˈvɔda] |
unda |
feu |
ogień |
[ˈɔɡʲɛɲ] |
ignis |
homme |
mężczyzna |
[mɛ̃ˈʃʧɨzna] |
mens |
femme |
kobieta |
[kɔˈbʲɛta] |
|
manger |
jeść |
[jɛɕʨ] |
edere |
boire |
pić |
[pʲiʨ] |
bibere |
grand |
duży |
[ˈduʒɨ] |
|
petit |
mały |
[ˈmawɨ] |
malus |
nuit |
noc |
[nɔʦ] |
nox |
jour |
dzień |
[ʥɛɲ] |
dies |