Un épitomé (tiré du grec ἐπιτέμνειν / epitémnein, « pour faire court ») est le condensé d'une chose, généralement une œuvre. Il se distingue d'un résumé par le fait que ce dernier est produit à partir de citations d'un travail plus grand, alors que l'épitomé est une œuvre à part entière faisant intervenir, au moins en partie, un travail inédit.
Ainsi, plusieurs écrits de la Grèce et de la Rome antique ne sont disponibles de nos jours que sous forme d'épitomé. En effet, certains auteurs postérieurs, les « épitomateurs », écrivaient des versions allégées des travaux classiques, qui ont été ensuite perdus.
Les écrits ayant traversé les âges sous forme d'épitomé se distinguent de ceux que l'on retrouve sous forme de fragments disséminés dans des œuvres postérieures ainsi que de ceux utilisés comme sources non officielles par les académiciens. Contrairement à ces derniers, un épitomé forme un document entier.
Antiquité
Les épitomés apparaissent sous l'Empire romain, elles mettaient à disposition des lecteurs des versions plus accessibles de textes historiques volumineux, condensant le savoir à l'essentiel à connaître.
les Épitomé ou Periochae de Tite-Live résument les 142 livres de l’Histoire romaine de Tite-Live.
Florus rédige un Abrégé de l'histoire romaine depuis Romulus jusqu'à Auguste en 4 livres, probablement à partir de l’Histoire romaine de Tite-Live, et d'autres auteurs.
Justin est l'auteur d'un Abrégé des histoires philippiques (Epitoma Historiarum Philippicarum) de Trogue Pompée.
l'Épitomé de Caesaribus, dont l'auteur est inconnu, condense le Livre des Césars d'Aurélius Victor.
Ère moderne
Des épitomés sont encore produits de nos jours. Ils sont généralement produits dans le but de rendre accessibles un corpus de travaux classiques jugés denses et lourds inaccessibles au profane.
Certains d'entre eux sont plus proches du résumé, comme certaines versions de l’Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain d'Edward Gibbon, composées de huit livres totalisant environ 3 600 pages et souvent publiés en un livre d'environ 1 200 pages.
D'autres se rapprochent des anciens épitomés, tels ceux basés sur la Somme théologique de Thomas d'Aquin et ceux présentant la philosophie aristotélicienne. Des expressions dans les titres d'épitomés reviennent de manière récurrente :
Que sais-je ?,
… pour les nuls,
Guide de…
etc.
Exemples
Voici une liste non exhaustive d'épitomés tirés d'œuvres originales désormais perdues :
L'épitomé de l’Histoire romaine de Jean Xiphilin,
L'épitomé de l’Histoire philippine de Trogue Pompée par Justin,
L'Épitomé de Julien,
L'épitomé du livre IV de Bibliothèque de Pseudo-Apollodore,
L'Épitomé de Caesaribus
L’Epitome historiæ sacræ de Lhomond
L'Épitome de Florus