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grèce
时间: 2023-07-30 14:36:04

希腊

词典释义
[欧洲]

常见用法
la Grèce
la Grèce est le berceau de la civilisation occidentale是西方文明
il est rentré de Grèce tout bronzé他从回来晒得黑黑

短语搭配

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la grèce est le berceau de la civilisation occidentale希腊是西方文明的发祥地

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法语百科
Description de l'image EU-Greece.svg.

La Grèce, en forme longue la République hellénique, en grec ancien et katharévousa Ἑλλάς / Hellás, en grec démotique Ελλάδα / Elládha et Ελληνική Δημοκρατία / Ellinikí Dhimokratía, est un État d’Europe du Sud et membre de l'Union européenne, situé dans l'extrême Sud des Balkans. Sa capitale et sa plus grande ville est Athènes.

La Grèce, d'une superficie de 131 957 km pour un peu moins de onze millions d'habitants, partage des frontières terrestres avec l’Albanie, l'Ancienne République yougoslave de Macédoine, la Bulgarie et la Turquie et partage des frontières maritimes avec l'Albanie, l'Italie, la Libye, l'Égypte et la Turquie, cette dernière source de contentieux. La mer Ionienne à l'ouest et la mer Égée à l'est, parties de la mer Méditerranée, encadrent le pays dont le cinquième du territoire est constitué de plus de 9 000 îles et îlots dont près de 200 sont habités. De plus, 80 % de son territoire est constitué de montagnes dont la plus haute est le mont Olympe avec 2 917 mètres.

La Grèce est membre de l’OTAN depuis 1952, de l’Union européenne depuis 1981 et de la zone euro depuis 2001.

L'histoire de la région qui constitue son territoire actuel est très riche. La Grèce antique, avec ses cités, sa philosophie, sa démocratie ou son théâtre, a fortement influencé l'Empire romain et est devenue, depuis la Renaissance, l'un des modèles de culture européenne et de la civilisation occidentale moderne. En s'hellénisant, l'Empire romain d'Orient est devenu un empire grec, tout comme ses États successeurs (Trébizonde, Épire, Mistra ou Doros). L'influence et la présence grecques tout au long de ses périodes dépassèrent les limites du territoire actuel : cités et populations grecques d'Asie mineure et du pourtour de la mer Noire, Empire de Nicée, despotat de Dobrogée au XIV siècle ou principautés de Valachie et de Moldavie à l'époque phanariote au XVIII siècle.

C’est au début des années 1830 que le premier État grec indépendant de l'ère moderne vit le jour, à la suite d'une guerre d'indépendance contre l'Empire ottoman.

Géographie

La Grèce vue par satellite
La Grèce vue par satellite

La Grèce est située à l'extrémité sud de la péninsule des Balkans, approximativement entre 34°48′ à 41°45′ de latitude nord et de 19°00′ à 28°30′ de longitude est. Elle a une superficie de 131 957 km (3,3 % de la superficie de l'Union européenne). Ses côtes sont longues de 15 000 km.

Son territoire comprend trois unités géographiques : la Grèce continentale, la presqu'île du Péloponnèse et les îles qui représentent un cinquième de la superficie totale du pays. Les côtes grecques sont bordées à l'ouest par la mer Ionienne et à l'est par la mer Égée où se trouvent la majorité des îles grecques. Les seules îles de l'Égée à ne pas être grecques sont Imbros et Ténédos. Le nombre d'îles en Grèce varie selon la définition choisie : 9 841 selon l'Ambassade de Grèce en France ou 3 000 dont 777 dignes d'intérêt selon certains guides. Au recensement de 2001, 169 îles étaient habitées, mais un tiers d'entre elles comptaient moins de cinquante habitants. La taille de ces îles habitées va de 3 km pour la plus petite Délos (qui jouit d'un statut particulier) à 8 263 km pour la Crète. Aucun point de la Grèce n’est éloigné de plus de 80 km de la mer, dans le Péloponnèse et la Grèce Centrale cette distance n'est même que d'une cinquantaine de kilomètres. De fait, il n’existe pas de montagne en Grèce d’où la mer ne puisse être aperçue.

La Grèce a des frontières terrestres avec l’Albanie (216 km), la Macédoine (qu'elle reconnaît uniquement sous le nom de « Ancienne République Yougoslave de Macédoine », ou ARYM, en anglais FYROM) (245 km), la Bulgarie (474 km) et la partie européenne de la Turquie (203 km). Le pays a des frontières maritimes avec l'Albanie, l'Italie, la Libye, l'Égypte et la Turquie, cette dernière source de contentieux.

Relief

La Grèce est située à la rencontre des plaques tectoniques africaine et eurasiatique. Durant le mésozoïque, elle était recouverte par l'océan Téthys dont la Méditerranée est un vestige. Le rapprochement entre les plaques a créé le mouvement alpin dont les montagnes de Grèce font partie. Ce mouvement a entraîné la fracture de la plaque eurasiatique créant la plaque de la mer Égée. Il a aussi créé d'immenses nappes de charriage qui font que l'ouest de la Grèce est constitué de calcaire et flysch plissés et l'est de massifs cristallins et métamorphiques. Le mouvement tectonique se poursuit (4 cm par an) et est cause de tremblements de terre réguliers : la moitié des secousses annuelles en Europe ont lieu en Grèce. Les Cyclades (excepté le volcanisme de Santorin) sont les moins menacées par les séismes. Deux failles sont très actives : la première parcourt l'Égée d'est en ouest (de Rhodes à l'ouest de la Crète) puis remonte le long du Péloponnèse jusqu'à Corfou ; la seconde va des Dardanelles aux Sporades puis rejoint le golfe de Corinthe. Le tremblement de terre de Céphalonie et Zante du 18 août 1953 atteignit 7,2 sur l'échelle de Richter et fit 476 morts. Trois ans plus tard, Amorgos fut touchée par un séisme de magnitude 7,5 et eut à déplorer 53 morts.

Le mont Olympe.

Le mouvement alpin et les charriages se sont accompagnés durant les trois derniers millions d'années de la création de failles nombreuses ainsi que de fossés d'effondrement envahis principalement par la mer, mais entraînant aussi la mise en place du réseau hydrographique actuel. À la fin de la glaciation de Würm, la remontée des eaux d'une centaine de mètres a dessiné les côtes actuelles, ainsi que les plaines littorales et les deltas des fleuves.

Entre 70 % et 80 % du territoire grec est montagneux, ce qui fait de la Grèce le sixième pays le plus montagneux d'Europe. Cependant, ces montagnes, plutôt massives aux pentes abruptes, sont considérées comme d'altitude « moyenne ». 43 % des communes grecques sont situées au-dessus des 800 mètres d'altitude, donc en « montagne » et 27 % sont en « semi-montagne » (entre 400 m et 800 m d'altitude). Vingt-neuf sommets dépassent les 2 000 mètres d'altitude. Le mont Olympe est le point culminant de Grèce avec ses 2 917 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Les monts du Pinde forment la chaîne centrale du pays, avec une hauteur moyenne de 2 650 mètres. Seul le col de Qatara (« malédiction » en français) permet de les franchir, à 1 700 mètres d'altitude. Ils sont, avec les massifs du Parnon et du Taygète dans le Péloponnèse et des Lefká Óri en Crète, puis les îles de Karpathos et Rhodes une prolongation de l'arc alpin et des Alpes dinariques. Le nord de la Grèce présente une autre chaîne de montagnes, les monts du Rhodope, entre 1 800 et 2 300 mètres d'altitude, à cheval sur la Macédoine orientale et la Thrace.

On trouve en Grèce de nombreux canyons et autres paysages karstiques, dont les Météores et les gorges de Vikos.

La plaine littorale d'Argolide.
La plaine littorale d'Argolide.

Les zones de plaine ou de faible pente sont relativement rares en Grèce (20 à 30 % de la superficie). Les grandes plaines alluviales se trouvent principalement en Thessalie, en Macédoine et en Thrace et le long de la côte orientale du Péloponnèse. En raison des mouvements tectoniques du pliocène et du quaternaire, elles sont généralement peu étendues : la largeur de la plaine de Macédoine n'excède jamais les 100 km. Dans les plaines, l'eau a longtemps posé problème. Dans les poljés (bassins du Stymphale, de Tripoli ou du Copaïs par exemple), les katavothres (ponors) étaient (avant les travaux du XIX siècle) incapables d'évacuer les pluies d'hiver qui créaient des lacs saisonniers et des marais. Les grandes plaines (Thessalie, Macédoine et Thrace) sont coupées par de petits reliefs montagneux qui obligent les eaux de pluie d'hiver à s'écouler dans d'étroites gorges. Avant les travaux d'aménagement, elles étaient retenues en amont des gorges, créant aussi des lacs saisonniers. D'importants travaux de drainage et irrigation ont été menés depuis le milieu du XIX siècle et se sont accélérés d'abord dans les années 1920 puis les années 1960 afin de rendre les plaines grecques utilisables pour la culture et plus seulement l'élevage comme c'était traditionnellement le cas.

Climat

Diagramme climatique d'Athènes.
Diagramme climatique d'Athènes.

La Grèce a un climat typiquement méditerranéen (hivers doux et humides et étés chauds et secs). Cependant, on trouve une variété de sous-climats liés au relief ; les chaînes du Pinde, Taygète, Parnon et Lefká Óri bloquant les influences venues de l'ouest et plus chargées en précipitations.

Les hivers sont plus froids sur le nord du pays : isotherme de janvier à 3 °C sur les Rhodopes, 4 °C sur l'ensemble des plaines du nord, 7 °C en Thessalie, 10 °C pour la Grèce centrale et la région d'Athènes et isotherme de janvier à 13 °C pour la Crète et les Cyclades. Cette situation est liée à l'influence des Balkans au nord et de l'Afrique au sud. Le relief joue à nouveau un rôle pour les différences de température l'été. Le nord-est reste le plus frais (isotherme de juillet à 24 °C pour la Thrace) mais aussi le nord-ouest (isotherme à 25 °C pour l'Épire et toute la côte ionienne). La Thessalie (et jusqu'à Thessalonique au nord), la Grèce centrale, l'Attique et tout le Péloponnèse sont dans l'isotherme à 27 °C, avec une bulle à 28 °C pour la Laconie. Les vents du nord rafraîchissent les températures pour l'Égée.

Le versant ouest ionien (Épire, Étolie-Acarnanie, ouest du Péloponnèse et ouest de la Crète) est le plus arrosé, avec une pluviométrie entre 1 000 et 1 400 mm de pluie par an. Le nord-est du pays (Thrace, Chalcidique, est de l'Eubée parfois jusqu'à Tinos et Andros) reçoit des dépressions lui assurant une pluviométrie de 800 à 1 400 mm de pluie par an, en fonction de l'altitude. La région la plus sèche va donc de l'Attique aux Cyclades (400 à 600 mm de pluie par an).

Fleuves et lacs

La Grèce est un pays qui souffre du manque d'eau alors qu'il reçoit en moyenne le double de précipitations des autres pays méditerranéens. En effet, la population et l'activité touristique se concentrent dans la zone la plus sèche : Attique et Cyclades. De plus, les activités humaines ont accentué les phénomènes : déforestation et bétonnage empêchent l'absorption et accentuent les risques d'inondations ; l'irrigation massive (maïs et coton), mais souvent avec des installations anciennes qui fuient, les golfs et piscines ainsi que le tourisme prélèvent une part importante de l'eau ; la gestion de l'eau au XX siècle (assèchement des zones humides, barrages, pompage de nappes trop près de la mer entraînant des remontées d'eau saline ou utilisation massive d'engrais polluant la ressource) a obéré l'approvisionnement au début du XXI siècle. Cependant, la situation semble s'améliorer : retraitement et meilleure gestion agricole et humaine.

La formation de fleuves est limitée par la rareté de précipitations et le morcellement du relief. Les grands fleuves sont ainsi assez peu nombreux et certains trouvent parfois leur source à l'extérieur du territoire grec. Il y a cinq grands fleuves au nord : l'Axios (source en ARYM, 87 km en Grèce et se jette dans le golfe Thermaïque), l'Évros (source en Bulgarie, 204 km en Grèce et se jette en mer de Thrace), le Nestos (source en Bulgarie, 130 km en Grèce et se jette en mer de Thrace) et le Strymon (source en Bulgarie, 118 km en Grèce et se jette dans le golfe Strymonique) ; l'Aliakmon coule intégralement en Grèce : il est le plus long du pays avec 297 km (ou 312 km selon les sources) et se jette dans le golfe Thermaïque. L'Achéloos, long de 217 km (ou 280 km selon les sources) coule intégralement en Grèce occidentale et se jette dans le golfe de Patras près de Missolonghi. Le Pénée en Thessalie est le dernier fleuve qui dépasse les 200 km de longueur. Tous sont utilisés pour l'irrigation et l'hydroélectricité et leur cours est émaillé de barrages.

Il y a en Grèce vingt et un lacs, dont quatorze artificiels, qui recouvrent une superficie de 59 900 hectares. Ils se trouvent dans une grande moitié nord du pays.

Faune et flore

La forêt couvre un cinquième du territoire du pays. Parmi les 200 espèces d'arbres, les principaux sont le pin, l'olivier, le peuplier argenté, le cyprès, le châtaignier et le sapin. Ses 65 000 km sont largement inférieurs aux surfaces des autres pays européens et constamment menacés par la pression immobilière et les incendies de forêts (tels ceux de 2007). Huit mille hectares sont encore une forêt primaire, principalement dans les Rhodopes.

La Grèce est un des pays méditerranéens qui a le mieux conservé sa biodiversité. Plus de 6 000 végétaux sont recensés dont 4 050 espèces sauvages dont 800 sont protégés. On compte aussi 900 espèces animales dont deux cents protégées. Certaines sont endémiques ou dont les derniers représentants sont en Grèce (Phoque moine de Méditerranée, tortue carette) ; 28 des 36 espèces d'aigles européens vivent dans le ciel de Grèce.

La protection de la nature est un phénomène ancien (1932 : premières lois de protection ; 1937 : premiers parcs nationaux). En 2009, le pays compte neuf parcs nationaux et dix réserves aquatiques. Quatre cents zones supplémentaires ont été protégées dans le cadre du plan européen Natura 2000. Cependant, la réalité est différente : les activités humaines (chasse, agriculture, immobilier, tourisme, etc.) empiètent sans grande crainte de représailles légales sur les zones protégées.

Histoire

Sur l'actuel territoire de la Grèce, le climat a permis une bonne conservation des vestiges même très anciens, et l’écriture est apparue tôt : l’histoire du pays est donc très bien connue, de la Grèce antique à la Grèce actuelle en passant par les périodes hellénistique, romaine, byzantine, ottomane, de l’indépendance, de la monarchie, de la guerre civile et de la dictature des colonels.

Depuis le XIX siècle, deux écoles s’affrontent pour l’écriture de l’histoire de la Grèce : celle d’une continuité de l’hellénisme entre l’antiquité et nos jours, qui prend en compte surtout l’évolution de la langue, et celle d’une différence profonde entre la Grèce classique et la Grèce contemporaine, introduite au travers des Empires byzantin puis ottoman, dont les religions monothéistes sont analysées comme une rupture culturelle fondamentale.

Préhistoire

Vénus stéatopyge dite « la grosse dame de Saliagos », Paros, Cyclades, V millénaire av. J.‑C.

Quelques sites paléolithiques sont aujourd'hui connus en Grèce. Les traces de présence humaine les plus anciennes ont été découvertes dans une grotte de Petrálona (Πετράλωνα) en Chalcidique. L'analyse du crâne de l’Archanthropus europaeus petraloniensis qui y a été découvert a permis d'envisager une datation large allant de 700 000 ans avant le présent (pour un homo erectus petralonensis) à 300 000 ans avant le présent (pour un homo sapiens petralonensis proche de l'homo rhodesiensis). Cependant, l'hypothèse d'une datation de 100 000 ans avant le présent ne serait pas à exclure. Des traces datant du XL millénaire av. J.‑C. ont été retrouvées dans trois grottes de la vallée du Louros qui furent occupées durant le moustérien.

La grotte de Fránchthi en Argolide a été occupée sans interruption au moins du XXauIII millénaire av. J.-C. quand l'entrée fut obstruée par un éboulement. Elle permet de suivre le passage d'une « société » de chasseurs-cueilleurs nomades à des sédentaires pratiquant l'agriculture (restes d'animaux et de céréales domestiqués). Cette transition semble s'être faite vers le VII millénaire av. J.‑C. pour l'ensemble de la Grèce actuelle : Épire, Macédoine, Égée et Crète. Partout, des éléments aux caractéristiques similaires (poteries à figures noires sur fond rouge et formes architecturales arrondies) ont été retrouvés.

Le Néolithique commence vers 4500 av. J.-C. en Grèce. les sites sont très dispersés et cette époque se caractérise par la sédentarisation des populations et les débuts de l'agriculture. Il est difficile de mesurer l'évolution sociale de ces périodes anciennes; mais la diversification des outils et des armes semblent indiquer un début de spécialisation dans les activités humaines. L'usage des métaux se développa à partir du III millénaire av. J.‑C. entraînant l'entrée de la région dans la protohistoire.

Protohistoire

Tête cycladique.
Tête cycladique.

Fresque à Knossos.

L'âge du bronze commence vers 3000 av. J.-C. À cette époque, la Grèce ne connait pas une structure et un développement semblables aux grandes civilisations égyptiennes ou mésopotamiennes. Mais il faut distinguer des régions comme les Cyclades ou la Crète qui se démarquent par une civilisation originale.

La civilisation cycladique a englobé les Cyclades dans une unité culturelle au III millénaire av. J.‑C. pendant l'âge du bronze. Elle est célèbre pour ses idoles de marbre, retrouvées jusqu'au Portugal et à l'embouchure du Danube. Son influence dans l'espace grec s'est étendue de la Crète à l'Attique. Son organisation en petites entités politiques, sans pouvoir central étatique, portait en germe celle de la Grèce des siècles suivants.

La civilisation cycladique est un peu plus ancienne que la civilisation minoenne de Crète qui se développa du XXVIIIauXIII siècle av. J.-C., avec un apogée dans la première moitié du II millénaire av. J.‑C. Tirant son nom du nom du roi légendaire Minos, elle a été révélée par l'archéologue anglais Arthur John Evans au début du XX siècle. Elle est célèbre pour ses palais comme Knossos, Phaistos et Malia. Ils sont situés dans les plaines les plus fertiles de l'île, permettant à leurs propriétaires l'accumulation de richesses, notamment agricoles, comme le prouvent les grands magasins de produits agricoles. Construits avec des briques cuites (innovation), ils n'étaient pas fortifiés car la puissance maritime de cette civilisation semble l'avoir mise à l'abri de la plupart des dangers extérieurs. Ses échanges marchands englobaient la Sicile, Chypre, l'Égypte, l'Asie mineure et la Grèce continentale. D'abord organisée en clans, cette société évolua avec le développement d'une classe marchande. Elle resta cependant très hiérarchisée et centrée sur les palais dominant des agglomérations quasi-urbaines. L'architecture et le décor des palais, ainsi que la qualité de la céramique sont considérés comme sans précédent artistiques. La plupart des hypothèses lient le déclin de la civilisation minoenne et son remplacement par la civilisation mycénienne à l'explosion de Santorin.

Masque d'or dit « masque d'Agamemnon », (XVI siècle av. J.-C., Mycènes, cercle A des tombes).

La civilisation mycénienne s'étend de 1550 à 1100 environ av. J.-C. (Helladique récent, fin de l'âge du bronze). Son apogée se situe environ entre 1400 et 1200 av. J.-C.. Le terme « mycénien » a été choisi par l'archéologue Heinrich Schliemann pour qualifier cette civilisation dans la seconde moitié du XIX siècle. Ce nom est repris de celui de la ville péloponnésienne de Mycènes, à la fois parce qu'il s'agit du premier site fouillé à révéler l'importance de cette civilisation et du fait de l'importance que revêtait la cité dans la mémoire des auteurs grecs antiques, en premier lieu Homère, qui faisait du roi de Mycènes le chef des « Achéens ». Par la suite, Mycènes s'est révélée n'être qu'un pôle de cette civilisation parmi d'autres, mais le terme de « mycénien » est resté utilisé par convention. Elle se répandit progressivement à partir du sud de la Grèce continentale sur le monde égéen dans son ensemble, qui connut pour la première fois une certaine unité culturelle. Cette civilisation est notamment caractérisée par ses palais-forteresses, ses différents types de poterie peinte que l'on retrouve tout autour de la mer Égée, ainsi que son écriture, le linéaire B, la plus ancienne écriture connue transcrivant du grec. Depuis son déchiffrement en 1952, la civilisation mycénienne est la seule civilisation égéenne pré-hellénique connue à la fois par des sources littéraires, des traces archéologiques et des documents épigraphiques.

À la fin du III millénaire, de nouvelles populations, parlant une langue différente qui se rattache aux langues indo-européennes, arrivent dans la région. Ces peuples sont les Hellènes, ou Grecs, selon le nom que leur ont donné les Latins. Par convention, les habitants qui les ont précédés sont appelés les populations "pré-helléniques".

Antiquité

Siècles obscurs et période géométrique

L'historiographie moderne appelle siècles obscurs (Dark Ages, « Âges sombres » suivant l'expression anglo-saxonne d'origine) ou "Moyen Âge grec", en Grèce antique, l'époque qui va du XII siècle av. J.-C. au VIII siècle av. J.-C. Les invasions qui aboutissent à la destruction de la civilisation mycénienne marquent le début de la période. Le submycénien commence en 1200 av. J.-C. au maximum et s'étend jusque vers 1015. Il est suivi par le proto-géométrique. Celui-ci se termine avec l'émergence d'Athènes comme foyer culturel, vers 875, caractérisée par le succès d'une nouvelle forme de céramique dite géométrique, et l'avènement de l'âge des cités.

À la période proto-géométrique (XI et X siècles av. J.-C.), les éléments de continuité sont aussi nombreux que ceux de rupture avec les siècles précédents : un dépeuplement sévère mais une continuité culturelle. Certains historiens avancent l'hypothèse d'une transformation du mode de vie vers le pastoralisme comme explication de ces changements . Les IX et VIII siècles av. J.-C. sont souvent appelés période géométrique du nom du style de céramique qui se développe alors. Si l'on se réfère au nombre de tombes dans les nécropoles du VIII siècle av. J.-C., la tendance démographique s'inverse ; mais cette interprétation est toujours l'objet de débats. Ces quatre siècles portent les prémisses des techniques, pratiques sociales et modes de pensée qui définissent ensuite la Grèce archaïque. Ils sont aussi l'époque de rédaction de documents écrits dont certains d'une importance capitale dans la culture grecque : les poèmes homériques, l'Illiade et l'Odyssée attribués à Homère.

Grèce archaïque

On désigne du terme « époque archaïque » une des cinq époques de l'histoire grecque, définie sur la base des styles de poterie. Elle commence vers 620 et se termine en 480. L'expression est parfois utilisée dans un sens plus large pour la période qui s'étale entre 750 et 480.

L'âge des cités

La Guerre du Péloponnèse dans le monde grecs du Ve siècle av. J.-C. de l'Italie à l'Asie mineure.

En ce qui concerne la Grèce antique, l'époque classique correspond à la majeure partie des VetIV siècles av. J.-C., c'est-à-dire depuis la chute de la tyrannie à Athènes en 510 jusqu'à la mort d'Alexandre le Grand en 323.

L'expression d'« époque classique » est une dénomination postérieure à la période chronologique à laquelle elle renvoie. Les Grecs ont eu conscience que le monde qui existait avant l'épopée d'Alexandre le Grand et la dilatation du monde grec, pouvait être considéré comme un « âge d'or ». De manière plus contemporaine, l'époque classique sert à désigner la période durant laquelle les valeurs et les institutions fondamentales du monde grec trouvèrent leur pleine expression et arrivèrent à maturité.

Considérée comme la période de référence, il n'y a pas de rupture entre les différentes époques. « Époque classique » est une expression historique commode pour les historiens de ces périodes.

Grèce hellénistique

Alexandre le Grand.

La Grèce hellénistique vers 200 av. J.-C.
La Grèce hellénistique vers 200 av. J.-C.

L’époque hellénistique (IV–I siècles av. J.-C.), si l’on excepte les figures d’Alexandre le Grand et de Cléopâtre, est relativement méconnue. Elle est souvent considérée comme une période de transition, parfois même de déclin ou de décadence, entre l’éclat de l’époque classique grecque et la puissance de l’Empire romain. Cependant la splendeur des villes, telles Alexandrie, Antioche, Pergame, l’importance des échanges économiques, des métissages culturels, le rôle dominant de la langue grecque et sa diffusion vont profondément modifier le visage du Moyen-Orient antique y compris plus tard sous la domination romaine.

L’époque hellénistique a été définie par les historiens du XIX siècle (le terme « hellénistique » est employé pour la première fois par l’historien allemand Johann Gustav Droysen dans Geschichte des Hellenismus (1836 et 1843), à partir d’un critère linguistique et culturel à savoir l’accroissement spectaculaire des régions où l’on parle le grec (ἑλληνίζειν / hellênízein) et donc du phénomène d’expansion de l’hellénisme. Cependant ce phénomène d’hellénisation des populations et de rencontre entre les anciennes civilisations orientales et grecques se poursuit y compris sous l’« Empire gréco-romain », selon l’expression de Paul Veyne. Les limites chronologiques de la période hellénistique sont donc conventionnelles et politiques : elles débutent avec les conquêtes d’Alexandre le Grand et se terminent quand le suicide du dernier grand souverain hellénistique, la reine d’Égypte Cléopâtre VII, fait place à la domination romaine. Les travaux archéologiques et historiques récents conduisent à réévaluer cette période et en particulier deux aspects caractéristiques de l’époque, l’existence et le poids des grands royaumes dirigés par des dynasties d’origine grecque ou macédonienne (Lagides, Séleucides, Antigonides, Attalides, etc.) mais aussi le rôle déterminant des centaines de cités dont l’importance, contrairement à une idée longtemps répandue, est loin de décliner.

La période romaine

La période de domination romaine en Grèce s'étend conventionnellement de 146 av. J.-C. après le sac de Corinthe jusqu'à la reconstruction de Byzance par Constantin I et sa proclamation en tant que seconde capitale de l'Empire romain en 330 apr. J.-C. Durant cette période la Grèce était alors divisée en plusieurs provinces romaines distinctes.

Empire byzantin

En 395, à la mort de Théodose I, l’Empire romain est partagé en deux parties : l’Empire romain d'Occident qui disparaît en 476, et l’Empire romain d’Orient qui dura jusqu'en 1453 à Constantinople, jusqu’en 1461 à Trébizonde et Mistra et jusqu’en 1475 en Crimée grecque. Le terme byzantin vient de Byzance, l’ancien nom de la capitale Constantinople, mais l’appellation « Empire byzantin » apparaît seulement au XVI siècle, en 1557, sous la plume de l’historien allemand Hieronymus Wolf, pour définir l’histoire de l’Empire romain d’Orient considérée comme une histoire grecque, distincte de celle de l’Empire romain d'Occident. En effet, bien que les citoyens de l’Empire d’Orient nommaient leur État en grec Βασιλεία Ρωμαίων (Basileía Rômaíôn : « Empire des Romains »), qu’ils se considéraient comme Romains (Rômaíoi), et qu’ils ne se soient jamais désignés comme « Byzantins », il n’en reste pas moins que la langue de communication, la culture et la liturgie de l’Empire romain d’Orient étaient essentiellement grecques : d’ailleurs, si certains chroniqueurs désignent l’empire comme « Terre de Romanie », la plupart utilisent plutôt « Imperium Graecorum », « Græcia » ou « Terra Græcorum » et « Grecs » pour ses citoyens.

Au cours des mille ans séparant l’an 395 de l’an 1453, un certain nombre de valeurs et de savoirs furent conservés par les grecs Byzantins : État de droit écrit gouverné par le Code Justinien, empereur responsable devant le Sénat, absence de servage, collectivités agricoles libres, techniques agricoles élaborées (irrigation), architecture romane, aqueducs, eau courante, tout-à-l’égout et éclairage dans les villes, usage de bains (que nous appelons « bains turcs »), sémaphores et phares, transmission des savoirs antiques, de la philosophie grecque classique et de la médecine hippocratique dans les universités de Constantinople, Trébizonde et Mistra… Ces savoirs ont d'abord été transmis à tout le monde chrétien et ensuite aux Arabes qui à leur tour les ont communiqués au sein de leurs conquêtes: L'empereur Romain I Lécapène (Ρωμανός Α' ο Λεκαπηνός) envoie bibliothèques et traducteurs en Espagne musulmane, à Hasday ibn-Chaprut (X siècle), ministre du calife de Cordoue, Abd al-Rahman III.

La disparition de la partie occidentale de l’empire romain et la fin du système des légions, ainsi que les menaces permanentes sur leurs frontières amenèrent les Byzantins à se doter d’une armée puissante, dont la tactique a évolué et commencé à s’élaborer de manière autonome dès le VI siècle.

Comme empire romain, l’Empire byzantin fut un État chrétien qui, après le schisme de 1054, resta fidèle à l’orthodoxie et aux dogmes du christianisme de l’église du premier millénaire. Un ce des dogmes est que le Saint-Esprit ne procède que de Dieu lui-même et non du Christ, ce qui fait que toute âme même non-chrétienne peut être sauvée : pour cette raison, l’empire byzantin refuse de participer aux croisades du XI siècle au XIII siècle et considère les Latins comme un danger aussi grave que celui des Turcs, ce que confirme le sac de Constantinople par les Croisés en 1204, qui morcelle et affaiblit définitivement l’empire.

Domination ottomane

La Grèce ottomane est le terme utilisé pour désigner la période de domination ottomane, dès avant la prise de Constantinople en 1453 (puisque les Ottomans s’emparent des Balkans dès le XIV siècle) et jusqu’à la fin de la guerre d'indépendance grecque au début des années 1830. La majeure partie de la Grèce fait alors partie de l’Empire ottoman, dont les conquêtes durent plusieurs siècles (la dernière île grecque prise est Tinos en 1715 : une partie non négligeable de l’actuel territoire restant jusqu’à très tardivement sous la souveraineté vénitienne). Corfou, Ithaque et l’archipel ionien n’ont jamais fait partie de l’Empire ottoman. La Crète demeura vénitienne jusqu’à la moitié du XVII siècle ; le Péloponnèse fut reconquis et occupé pendant trente ans par les Vénitiens, jusqu'en 1715.

Les Grecs connaissaient alors des situations sociales contrastées. Alors que les aristocrates grecs des îles Ioniennes et de Constantinople (Phanariotes) vivaient dans la prospérité, certains obtenant même des postes à responsabilité au sein de l'administration ottomane, une importante partie de la population de Grèce continentale souffre des conséquences économiques et sociales de la conquête ottomane. Dans les derniers années, les autorités ottomanes lancèrent une politique de création de domaines héréditaires, qui transforma les ruraux grecs en véritable serfs (système des Timars).

Depuis la chute des Empereurs de Constantinople, l’Église grecque orthodoxe était considérée par le gouvernement ottoman comme l’autorité dirigeant toute la population chrétienne orthodoxe de l’Empire ottoman, qu’elle soit de langue grecque ou non. Bien que l’État ottoman n’obligeât pas les non-musulmans à se convertir à l’Islam, les chrétiens étaient confrontés à différents types de discriminations liées à leur statut inférieur dans l’Empire (dont la pédomazoma-παιδομάζωμα : enlèvement des garçons pour les enrôler dans les janissaires, et la double-capitation sur les non-musulmans). Les discriminations contre les chrétiens, surtout lorsqu’elles étaient associées à des mauvais traitements de la part des autorités ottomanes locales, décidaient la conversion, réelle et définitive, ou apparente et provisoire. Au cours du XIX siècle, avec l’émergence du nationalisme grec moderne, certains « crypto-chrétiens » retournèrent à leur ancienne obédience religieuse… surtout lorsque les territoires où ils vivaient, furent enlevés à l’Empire ottoman par les nouveaux états chrétiens.

La nature de l’administration ottomane de la Grèce diffère selon les régions et les époques. Certaines villes étaient dirigées par des gouverneurs nommés par le Sultan tandis que d’autres étaient des municipalités qui s’autogouvernaient. Certaines régions montagneuses et de nombreuses îles restèrent à l’écart du pouvoir central ottoman pendant de nombreux siècles.

Quand des conflits militaires se déclenchaient entre l’Empire ottoman et des États chrétiens (Autriche, Venise), les Grecs, à quelques exceptions près, prenaient généralement les armes contre l’Empire, surtout si ses adversaires étaient orthodoxes (Empire russe, Principautés danubiennes). Avant la guerre d'indépendance, il y eut une série de guerres où l’on vit des grecs combattre les Ottomans : la participation grecque à la bataille de Lépante en 1571, la révolte des paysans épirotes de 1600-1601 en même temps que celle de Michel de Valachie dans les Principautés danubiennes, la guerre de Morée de 1684-1699 et la Révolution d’Orloff de 1770 qui cherchait à démanteler l’Empire ottoman en faveur des intérêts russes. Ces insurrections furent noyées dans le sang.

Les XVIetXVII siècles sont vus comme un « âge obscur » de l’histoire grecque, la perspective de renverser la domination ottomane apparaissant éloignée. Au cours du XVIII siècle, cependant, cette perspective se concrétisa grâce à la richesse de la classe marchande. Ces marchands commencèrent à dominer le commerce à l’intérieur de l’Empire grâce aux communautés dans les Balkans, en Europe occidentale et sur les pourtours de la Méditerranée. Les idées des Lumières combinées aux idéaux de la Révolution française et du sentiment national romantique commencèrent à pénétrer le monde grec par l’intermédiaire de cette diaspora marchande. À la fin du XVIII siècle, Rigas, le premier à envisager un État grec indépendant, publia une série de documents sur l’indépendance grecque, incluant notamment la première carte détaillée de la Grèce, à Vienne. À cette époque, la notion de « Grec » se confondait encore avec celle d’ancien citoyen de l’Empire grec (Rômaios / Ρωμαίος, pas forcément hellénophone, mais grec orthodoxe selon le système ottoman des milliyets) et la « Nouvelle Grèce libre » alors envisagée par les « philhellènes » était plutôt philosophique que nationale, débordant largement la Grèce moderne et se référant plutôt à l’antique aire d’expansion de l’hellénisme (ἑλληνιζμός / hellênizmós), incluant la majeure partie des Balkans, l’Anatolie occidentale et la région du Pont. Un mouvement philhellène soutenu par les Tzars se développe à ce moment dans l'Empire russe et se traduit par la mise en place, au nord de la Mer Noire, dans les territoires alors pris à l’Empire ottoman, d’une « Nouvelle Russie » multinationale, mais orthodoxe, où de nombreux colons grecs sont invités et dont les villes nouvelles reprennent les noms des antiques colonies grecques de la région ou bien reçoivent des noms grecs : Odessa, Tyraspolis, Nicopolis, Chersonèse, Théodosia, Eupatoria, Sébastopol, Simferopol, Melitopol, Stavropol et d'autres, tandis que les études archéologiques se multiplient. Puis, au début du XIX siècle, la notion de « Grec » prend de plus en plus une signification ethnique au sens moderne du terme, et se confond dès lors avec l’ensemble des locuteurs natifs de la langue grecque, et eux seuls.

Guerre d’indépendance

En 1814, une organisation secrète, la Filikí Etería fut fondée avec pour but la libération de la Grèce. Elle avait prévu de lancer le mouvement dans le Péloponnèse, et les Principautés danubiennes alors gouvernées par des Phanariotes. Dans ces dernières, l'insurrection commença le 6 mars 1821 sous le commandement d’Alexandros Ypsilantis, venu d’Odessa, mais elle fut réprimée en quelques mois. En parallèle, le Péloponnèse entra en révolte ouverte à partir de la fin mars et, en octobre 1821, les Grecs capturèrent Tripolizza. La révolte péloponnésienne fut suivie par des révoltes en Crète, en Macédoine et en Grèce centrale. Pendant ce temps, les navires grecs avaient remporté des succès contre la marine ottomane dans la mer Égée, ce qui gêna l’envoi de renforts ottomans par la mer. Toutefois, en 1822, les Turcs ravagèrent Chios, ce qui galvanisa l’opinion publique occidentale en faveur des Grecs.

L'indépendance de fait fut proclamée lors de l'Assemblée nationale d'Épidaure en 1822. L'opinion publique européenne était assez favorable au mouvement, à l'image des nombreux philhellènes. Dans un premier temps, cependant, aucun pays ne bougea à cause du poids politique et diplomatique de la Sainte-Alliance. Pendant deux ans, les Grecs multiplièrent les victoires. Cependant, ils commencèrent à se déchirer. Pendant ce temps, le Sultan négocia avec Méhémet Ali d’Égypte, qui accepta d’envoyer son fils Ibrahim Pacha en Grèce avec une armée pour supprimer la révolte en échange d’un gain territorial. Ibrahim accosta dans le Péloponnèse en février 1825 et conquit rapidement la majeure partie de la région. Missolonghi, assiégée par les Ottomans depuis le mois d’avril 1825, tomba en 1826. Athènes tomba à son tour en juin 1827.

Après des années de négociation, les trois grandes puissances, la Russie, le Royaume-Uni et la France, décidèrent d’intervenir dans le conflit, chaque nation envoyant une flotte en Grèce. La Russie, intéressée entre autres au sort des Orthodoxes grecs, souhaitait de plus en plus ardemment intervenir. Les Britanniques, quant à eux, désiraient limiter l'influence russe dans la région. D’après des informations selon lesquelles une flotte combinée turco-égyptienne devait attaquer l’île grecque d’Hydra, la flotte alliée intercepta la flotte turco-égyptienne à Navarin. Après un long bras de fer d’une semaine, la bataille commença et eut pour résultat la destruction de la flotte turco-égyptienne. Une expédition française fut ensuite envoyée dans le Péloponnèse pour superviser son évacuation par l'armée égyptienne en 1828, tandis que les Grecs obtenaient des succès contre les Ottomans en Grèce Centrale. La Russie déclara la guerre aux Turcs la même année. Sa victoire fut entérinée par le traité d'Andrinopole, en 1829. Ces interventions européennes précipitèrent la création de l'État grec. Le protocole de Londres (1830), signé par des représentants britanniques, français et russes, permit en effet l'affirmation de l'indépendance grecque que la Prusse et l'Autriche autorisèrent. La France, la Russie et le Royaume-Uni, appelées « puissances protectrices », gardèrent ensuite une influence notable sur le jeune royaume (sorte de protectorat, la Grèce étant endettée à la suite de différents emprunts contractés pendant la guerre et au début de la naissance de l'État).

La Grèce de l'indépendance à l'échec de la Grande Idée (1830-1923)

De 1830 à 1914, la Grèce progresse vers le nord avec la conquête de la Thessalie, de la Macédoine, de la Thrace, de la Crète, des îles de la mer Égée, grâce entre autres aux guerres balkaniques de 1912-1913 et 1913. La Grèce entra tardivement, aux côtés de la Triple-Entente, dans la Première Guerre mondiale (2 juillet 1917) mais les conflits consécutifs se poursuivirent jusqu'en 1923 pour se solder par une « Grande catastrophe » : la disparition de l'hellénisme en Asie mineure après deux millénaires et demi d'existence.

La Grèce depuis le traité de Lausanne

L'entre-deux-guerres (1923-1939)

De 1923 à 1941 se succèdent différents régimes : la République (1924-1935) suivi d'un rétablissement de la monarchie (1935) et de la dictature de Ioánnis Metaxás (1936-1941).

La République est proclamée le 25 mars 1924, à la suite des élections ayant donné la majorité au parti républicain. Le roi Georges II est destitué. Cette République dure douze ans, douze années agitées, ponctuées par des coups d'État militaires et des conflits frontaliers avec ses voisins, comme l'Incident de Pétritch en 1925, résolu par l'intervention de la Société des Nations. Venizélos parvient sur la fin (1928) à établir un régime à peu près stable. Mais un énième coup d'État voit la restauration de la monarchie en 1935.

L'année suivante, le général Ioannis Metaxas, devenu Premier Ministre, abolit la Constitution pour imposer sa dictature. Il instaure un régime totalitaire inspiré de Mussolini (Mouvement de la jeunesse nationale, salut fasciste, emprisonnement ou déportation des communistes). Cependant, en 1940, il saura s'opposer à la volonté d'invasion de Mussolini.

La Seconde Guerre mondiale et ses suites (1939-1946)

Le régime de Metaxas se termine, malgré la résistance militaire de la Grèce face à l'Italie (1940), dans un effondrement face à l'Allemagne (1941). Metaxas avait gardé une position extérieure alignée sur l'Angleterre (ainsi que le désirait le roi Georges II). Il avait opposé une fin de non-recevoir le 28 octobre 1940 à la demande de Mussolini de laisser libre passage aux forces fascistes sur le territoire grec ; ce coup d'éclat, malheureusement soldé par l'invasion allemande, a fait de ce « non » grec la fête nationale.

L'occupation est très dure (famine, fusillades, destructions). Résistance extérieure (gouvernement du Caire et armée grecque du Moyen-Orient) et résistance intérieure (EAM-ELAS et le KKE ; l'EDES ; l'EKKA) ne s'entendent pas. La libération précoce d'une partie de la Grèce par l'EAM (auto-administration) amène des conflits entre mouvements de résistance qui mènent à la guerre civile : conflit entre l'EAM-ELAS et l'armée britannique en décembre 1944 ; accord de Varkiza - également appelé « trève de Varkiza » (février 1945).

La Conférence interalliée de Paris conclut le 14 janvier 1946 que l'Allemagne doit 7,1 milliards de dollars de réparations à la Grèce en raison du pillage organisé du pays par la 12 armée de la Wehrmacht. L'Allemagne ne paiera effectivement qu'un 60 de cette somme.

La guerre civile (1946-1949)

La fin de la seconde guerre mondiale ouvre directement sur la guerre civile, en raison des divergences d'intérêts et d'opinions qui traversent la Grèce, région stratégique à l'orée de la guerre froide.

D'un côté, les Anglais, puissance victorieuse, ne peuvent imaginer la Grèce dépourvue de son roi Georges II ; de l'autre côté, l'organisation résistante EAM (Front de Libération Nationale), qui souhaite un gouvernement démocratique d'union nationale, apparaît comme « rouge » aux yeux de Churchill. Le conflit prend de l'ampleur, les opinions se radicalisent de part et d'autre ; c'est la guerre civile, qui voit s'affronter l'armée régulière (marquée par la présence de la droite et de l'extrême-droite, qui vont jusqu'à se servir d'anciens « collabos » et autres anciens partisans de Metaxas) et l'armée des partisans (ELAS, aile armée du parti communiste grec, et EAM). L'armée régulière est soutenue par les Britanniques puis les Américains, tandis que l'URSS prodigue une aide aux partis de gauche.

Le conflit, sanglant, laisse plus de 200 000 morts et un pays ravagé. Les derniers combats, dans le Nord du pays, voient la victoire de l'armée régulière, en octobre 1949.

De la guerre civile à la dictature (1949-1967)

La reconstruction est difficile ; le pays reste divisé, la priorité est donnée à la lutte anticommuniste, et le gros de l'aide Marshall passe en dépenses militaires. De fait, depuis le début de la guerre froide, la Grèce est considérée par l'Occident comme un rempart contre le bloc communiste menaçant.

En 1946, la monarchie avait été rétablie, replaçant Georges II à la tête du pays. À sa mort l'année suivante, c'est son frère Paul I qui lui succède.

Le gouvernement, après des années de confusion, est constitué en 1951 d'une majorité de droite conservatrice dure, menée par le maréchal Alexandros Papagos. À partir de 1955 lui succède Konstantinos Karamanlis, étoile montante de la scène politique grecque, chef de l'ERE (Union nationale radicale). Durant les douze années de ce gouvernement (1951-63), le pays subit un régime de fer, que marquent atteintes aux libertés, censure, exactions de groupes paraétatiques. Cependant, c'est également une période de stabilité, durant laquelle la Grèce s'engage dans le développement économique : urbanisation et exode rural, développement du tourisme, de la marine marchande, normalisation des relations internationales (entrée dans l'OTAN en 1952, traité d'association avec la CEE en 1961). Le pays prend peu à peu sa place dans le bloc occidental.

Au début des années 1960, le climat politique se tend ; les critiques sont de plus en plus vives à l'égard du gouvernement. Les partis d'opposition (Union du Centre ou EK, Gauche démocratique ou EDA) voient s'affirmer la figure de Georgios Papandréou (EK). En 1963, un député de l'EDA, Grigoris Lambrakis, est assassiné par une opposition paraétatique. Cet évènement, qui inspirera Costa-Gavras pour son film Z, contraint Karamanlis, discrédité, à s'exiler à Paris après avoir perdu les élections.

La victoire de Georgios Papandréou auxdites élections, en 19**, annonce une période d'embellie démocratique. Mais le Palais et les militaires vivent mal l'ombre dans laquelle ils sont rejetés. Ils s'irritent d'un prétendu complot « communiste », ourdi par le propre fils du premier ministre, Andréas. Les relations entre le nouveau roi Constantin II et Papandréou deviennent si tendues que ce dernier démissionne, en juillet 1965. De nouvelles élections sont donc prévues, dont le résultat s'annonce évident : une nouvelle victoire du parti centriste de Papandréou.

C'est pourquoi, le 21 avril 1967, un efficace coup d'État de l'armée vient interrompre tout processus démocratique, ajournant définitivement les élections. Le groupe d'officiers à l'origine du putsch est secrètement soutenu par la CIA ; il inaugure la « dictature des colonels ».

La dictature des colonels (1967-1974)

La « dictature des colonels » est le nom donné au pouvoir politique en place en Grèce de 1967 à 1974, qui provoqua en outre l'exil du roi Constantin II monté sur le trône en 19**. Le roi avait en effet tenté un coup d'État, en décembre 1967, contre les colonels. Son exil, consécutif à cet acte de bravoure raté, laisse le colonel Geórgios Papadópoulos, à la tête des officiers, imposer une Constitution dictatoriale lui attribuant les pleins pouvoirs.

Les colonels n'ont pas de véritable programme ; ils se contentent de proclamer « l'ordre moral », de se présenter en champions de l'orthodoxie, avec pour mot d'ordre « la Grèce des Grecs chrétiens ». Le régime policier pourchasse les opposants, supprime les partis, remplit les prisons, bannit la gauche. De nombreux intellectuels fuient à l'étranger. Cependant, le régime trouve l'Occident, et notamment les Américains, indulgents à son égard ; les États-Unis accordent leur aide financière, car ces militaires grecs occupent un emplacement stratégique dans la guerre froide, sur le flanc sud-est de l'OTAN.

La résistance a mis du temps à s'organiser. Ce sont les étudiants qui déclenchent le processus de désintégration de la dictature, en 1973, par l'occupation de l'École polytechnique d'Athènes ; la répression est brutale : les chars sont lancés à l'assaut de l'université, faisant 40 morts et une centaine de blessés.

Mais le coup définitif vient de Chypre, en 1974. L'île, indépendante depuis 1960 (après avoir été colonie anglaise), peuplée d'une majorité de Grecs et d'une minorité turque, est alors gouvernée par le président et archevêque Makarios III. Ledit président cherche à se débarrasser des officiers grecs de sa garde nationale, attirant la réaction de l'ultra-nationaliste Ioannidis, furieux, qui lance une tentative d'assassinat de l'évêque et une tentative de putsch sur l'île. La Grèce et la Turquie, toutes deux puissances garantes, s'apprêtent à intervenir ; les Turcs vont débarquer, et la junte des colonels s'enfoncer dans le chaos.

La classe politique rappelle alors Karamanlis de son exil parisien, pour qu'il participe à la restauration de l'ordre démocratique. En juillet 1974, il est placé à la tête d'un gouvernement provisoire d'union nationale ; il est confirmé à ce poste, trois mois plus tard, par des élections triomphantes.

Karamanlis peut alors prendre deux décisions importantes : légaliser le PC et définir la nature du régime, par un référendum qui voit les Grecs se prononcer à 70 % contre le retour du roi. La Grèce est enfin devenue une démocratie, qui entame sa marche vers la mondialisation et l'Union européenne.

Histoire récente

Après la dictature, la Grèce connaît une forte croissance économique, et des niveaux de vie jamais atteints auparavant, notamment grâce à la hausse du tourisme étranger en Grèce. Elle adhère à l'Union européenne en 1981, adopte la monnaie européenne en 2001. Le pays, qui est à l'origine des Jeux olympiques, accueille la compétition en 2004 à Athènes. À partir de 2007, le pays est touché par la crise économique mondiale venue des États-Unis, et connaît en 2009 une grave crise budgétaire qui le force à demander l'aide de l'Union européenne. Les causes de la crise grecque, attribuées dans un premier temps à la Grèce seule, sont en fait beaucoup plus complexes. Outre les effets de la crise mondiale, et les fautes de gestion des gouvernements grecs successifs, beaucoup de fonds d'investissements ont spéculé sur la dette, aggravant ainsi une situation précaire En 2013, et après plusieurs années de crise économique pendant lesquelles la notation financière du pays est revue à la baisse, la Grèce retombe officiellement dans le groupe des pays dits émergents, la presse grecque utilise le terme de βυθισμένη χώρα : « pays submergé »).

Politique

Pouvoir central

La Grèce est une république parlementaire depuis la constitution de 1975. Cette dernière garantit de façon détaillée les libertés civiles. Cependant le poids de l'Église orthodoxe y est resté très important : il n'y pas de séparation entre l'Église et l'État en Grèce (ainsi l'article 3 de la constitution règle les rapports entre les deux autorités).

Le pouvoir exécutif est assuré par le président de la république, élu par le parlement à la majorité des 2/3, et un premier ministre issu de la majorité parlementaire.

Aujourd'hui, le président a un rôle purement représentatif et il n'a aucun pouvoir politique.

L’organe du pouvoir législatif est un parlement à chambre unique, la Vouli ton Ellinon (Chambre des Grecs).

L'Áreios Págos (Aréopage) est le nom porté par la Cour de cassation.

Une Cour suprême spéciale est composée du président et de quatre membres de la Cour de cassation, du président et de quatre membres du Conseil d'État, ainsi que du président de la Cour des comptes, assistés dans certains cas de deux professeurs de droit.

La politique étrangère de la Grèce est conduite par le gouvernement et le président n'a constitutionnellement aucun pouvoir.

Le 18 février 1952, la Grèce entre dans l’OTAN, en même temps que la Turquie, mais retire ses forces de la structure militaire intégrée le 14 août 1974 en protestation contre l'invasion turque au nord de Chypre. Puis elle réintégre l'OTAN en 1980. En 1981, la Grèce intègre la Communauté économique européenne.

Échelon local

La première organisation administrative de la Grèce fut l'œuvre de Ioánnis Kapodístrias entre 1828 et 1831 puis des ministres bavarois du roi Othon I (début des années 1830). Furent alors mis en place une dizaine de nomes (νομός) et 750 dèmes (δήμος). La croissance du pays et l'explosion de sa capitale obligea à en multiplier le nombre. Dans les années 1970, la Grèce était divisée en 52 nomes, 152 éparchies et 6 130 dèmes et communautés (Κοινότητες kinótites). Une réforme dite Kapodístrias modifia cette structure à partir de 1985 pour permettre à la Grèce de se conformer à la charte européenne de l'autonomie locale (1997 : 13 régions ou périphéries (περιφέρεια), 52 nomes, 152 éparchies, 900 dèmes et 134 kinótites).

En 2009, un nouveau programme de réforme de l'administration locale est lancé. D'abord appelé Kapodístrias II, il finit par prendre le nom d'un des architectes du Parthénon : Kallikrátis. Il aboutit en octobre 2010 à une réduction radicale du nombre de subdivisions et d'élus de celles-ci. Un des objectifs principaux est de faire des économies budgétaires et de diminuer la bureaucratie locale.

L'échelon des périphéries est conservé tandis que les nomes et leurs subdivisions s'y dissolvent. Les élus des nomes (qui étaient un peu moins de 1 500) deviennent élus de l'échelon régional et ne sont plus que 700 sur l'ensemble du territoire. Les 900 dèmes et 134 kinótites, quant à eux, sont réduits à 325 dèmes. Les élus municipaux sont réduits de moitié, passant d'un peu plus de 16 000 à un peu plus de 8 000. Un économie budgétaire d'un milliard et demi d'euros est alors espérée sur trois ans. Les nouveaux conseillers municipaux et régionaux sont élus pour cinq ans. Cependant, les premières élections locales ont eu lieu en novembre 2010 et les suivantes sont prévues pour 2014, en même temps que les élections européennes, dans un but d'économie. Sont éligibles les Grecs de plus de 18 ans (comme pour le droit de vote), sauf pour le poste de maire où l'âge reste fixé à 21 ans. Le scrutin est proportionnel plurinominal avec panachage.

Partis politiques

Les deux principaux partis politiques grecs sont les conservateurs du Nea Dimokratia et la gauche radicale de « SYRIZA ».

Le socialistes du PASOK et les conservateurs du Nea Dimokratia ont dominé la vie politique jusqu'en 2012. Ces deux partis ont adopté respectivement le vert et le bleu comme couleur emblématique. Ce choix propre à la Grèce rappelle les couleurs des deux groupes de partisans qui s'affrontaient à l'hippodrome de Constantinople à l'époque de l'empereur Justinien.

À gauche, le Parti communiste de Grèce (KKE), qui a joué un rôle important dans la Résistance grecque à l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, a conservé une identité communiste orthodoxe depuis les années 1980.

La droite souverainiste était représentée, jusqu'en 2004, par le mouvement Printemps Politique avant que le parti Alerte populaire orthodoxe ne prenne la relève. Depuis la grave crise financière et le chômage massif qui s'en est suivi, une minorité de Grecs ne perçoit plus les immigrés comme des prolétaires utiles mais comme des parasites, et l'extrême-droite est sortie de la marginalité : le parti Aube Dorée (Chryssi Avyi, qui revendique un héritage néonazi), a recueilli 7 % des voix lors des législatives de mai 2012.

L'élection présidentielle anticipée de 2014, à haut risque politique, est entachée d'une tentative de corruption.

Économie

À la suite des révélations sur le caractère abyssal de la dette publique et du déficit des comptes publics grecs, le pays traverse une violente crise économique. La notation financière du pays est constamment revue à la baisse, et fin 2013, il rejoint le groupe des pays émergents.

Les deux-tiers du territoire grec peuvent être exploités par l'agriculture (40 % des terres sont en prairies ou pâturages et un peu plus de 20 % en terres arables).

De nos jours, le port du Pirée est le plus grand port de la Grèce, mais la plupart des installations appartient désormais à des consortiums chinois. Globalement en 2010 les terminaux à conteneurs du port du Pirée ont traité un trafic de 863 808 EVP. D’ailleurs, le port du Pirée est devenu la plus grande concentration urbaine du pays après Athènes, Thessalonique et Patras.

Aujourd'hui la Grèce est la première puissance maritime du monde (devant le Japon), puisque sa flotte marchande dispose de 3 695 navires pour 244 850 578 tonnes de poids en lourd au 1 janvier 2013 (15,17 % du tonnage total mondial).

Tourisme

Touristes à Égine

Le nombre de touristes en Grèce a augmenté de 8,5 % en 2008 par rapport à 2007. Les trois quarts proviennent de l'Union européenne (principalement du Royaume-Uni pour 15 % et d'Allemagne pour 13 %).

En 2010, le nombre de touristes étrangers en Grèce était approximativement de 15 millions de personnes. Une étude de la Fondation grecque pour la recherche économique a montré que les dépenses des touristes (étrangers et grecs) en 2010 ont généré 34,4 milliards d'euros, soit 15,1 % du PNB. Les deux-tiers sont liés à l'hébergement et à la restauration ; les transports génèrent quant à eux 3,1 milliards d'euros. De plus, l'étude a montré que pour 1 000 € dépensés, l'impact total sur le PNB était de 2 220 €. Directement ou indirectement, le tourisme génère 446 000 emplois. Au total, 16 % de la population active (716 000 personnes) dépend du développement touristique.

Selon le conseil du tourisme basé à Londres, 16 % du produit intérieur brut est issu du tourisme. En 2010, la région la plus visitée de la Grèce était la Macédoine centrale, avec 18 % du flux touristique total du pays (soit 3,6 millions de touristes), suivie de l'Attique avec 2,6 millions et le Péloponnèse avec 1,8 million. Le nord de la Grèce est la région la plus visitée du pays, avec 6,5 millions de touristes, le centre grec attire 6,3 millions de touristes, et se classe deuxième région la plus visitée de la Grèce.

Démographie

Chiffres et tendances

Pyramide des âges en 2005
Pyramide des âges en 2005

Les habitants de la Grèce sont les Grecs et les Grecques. La population du pays est estimée à 10 815 197 habitants, dont 8,4 % d'étrangers, en août 2013 (49,04 % d'hommes et 50,96 % de femmes). Par rapport à son maximum de 10 934 097 habitants en 2001, la population a baissé de 1 %. Cette baisse est un phénomène récent : en 2008, la Grèce présentait encore un accroissement de 48 700 (+ 0,43 %) habitants par rapport à l'année précédente, dont seulement 6 700 dus au solde naturel, le reste provenant de l'immigration. Depuis 1996 en moyenne, le solde migratoire positif avait empêché la population grecque de diminuer. En 2011, le pays a enregistré 110 726 décès pour 106 777 naissances. En 2012, le nombre de naissances a encore baissé, d'environ 15 000. Cette année-là, la population a diminué de 5,5 ‰. En 2013, d'après Eurostat, il y a eu 94 100 naissances en Grèce contre 112 100 décès. En 2014, la baisse de la natalité s'est poursuivie : 2,1 % pour un nombre de naissances de 92 148 ; par contre, le taux de mortalité a augmenté de 1,7 % pour atteindre 113 740 décès. Ces dernières statistiques montrent que 40 % de la population grecque devrait avoir plus de 60 ans en 2050.

Au recensement de 2011, 50,3 % des Grecs sont mariés. Un foyer moyen comprend 2,6 personnes. Les taux de fécondité et de natalité sont parmi les plus faibles d'Europe. Le déclin de la fécondité a atteint un premier étiage au début des années 2000 (17,9 ‰ de taux de natalité et 2,2 enfants par femme en 1961 ; 9,2 ‰ de taux de natalité avec 1,29 enfant par femme en 2001) pour remonter un peu ensuite : 9,45 ‰ de taux de natalité et 1,37 enfant par femme en 2009. Entre 2009 et 2012, la natalité a recommencé à baisser, d'environ 10 %, passant de 117 933 à 100 980 naissances. En 2012, le taux de natalité est de 9 ‰. Ces chiffres sont expliqués par le coût important d'élever un enfant en Grèce : pas ou peu de crèches et éducation très chère en raison du recours aux cours privés. Il existe une relative homogénéité de ces phénomènes sur l'ensemble du territoire, avec deux petites nuances : les taux sont plus élevés dans les grandes villes car elles sont souvent le lieu de résidence des jeunes couples ; il en est de même en Thrace où se concentre la majorité de la population musulmane dont le comportement démographique est encore différent de celui du reste du pays, même s'il tend de plus en plus à s'en rapprocher. La Grèce a par ailleurs un des plus faibles taux européens de naissances hors mariage : 6 % des naissances, contre 53 % en France. Cependant, ce taux a augmenté de 40 % entre 2004 et 2009. Par contre, la Grèce est le pays d'Europe où la proportion d'avortements est la plus élevée : 200 000 IVG sont pratiquées tous les ans, soit le double du nombre de naissances, toujours en raison du coût de l'éducation et de la contraception, mais aussi en raison du regard moralisateur, imprégné par le christianisme orthodoxe ou par l'islam, de la société sur les grossesses hors-mariage. Une adolescente sur quatre y a au moins eu recours une fois et un cinquième des interruptions concernent des mineures.

Le taux de mortalité a longtemps baissé pour atteindre un minimum de 7,4  en 1961. Depuis, il est lentement remonté : 9,49  en 2004 et 10,42  en 2009. Cette remontée du taux est due à plusieurs facteurs : un vieillissement de la population (19,2 % des Grecs ont plus de 65 ans et 14,3 % ont moins de 15 ans en 2009), mais aussi une dégradation des conditions de vie : tabagisme, alcool et obésité. L'espérance de vie en 2009 est de 77,3 ans pour les hommes et 82,3 ans pour les femmes.

Comme tous les phénomènes démographiques grecs, l'exode rural est relativement récent. La population rurale, encore majoritaire en 1961 (54,8 %), est tombée à moins du quart (24,9 %) de la population totale en 2001. Les zones montagneuses se sont principalement dépeuplées tandis que les zones rurales et les grandes villes croissaient. La principale zone de peuplement est au début du XXI siècle l'axe Patras-Athènes-Volos-Larissa-Thessalonique : les douze nomes le long de cet axe concentrent en 2001 6,2 millions d'habitants, soit plus de la moitié de la population du pays. La tendance à l'hypertrophie de la capitale s'est ralentie. Après une explosion dans les années 1960-1970, Athènes (hors de ses limites administratives, en englobant son immense banlieue) a crû plus lentement dans les années 2000. Elle concentre cependant encore 36 % de la population (soit plus de 4 millions de personnes). En Attique, dans les centres-villes d'Athènes et du Pirée, comme ailleurs dans le monde, la population a diminué tandis que celle des banlieues résidentielles a augmenté, surtout à l'est : la population de la moitié des communes de l'Attique orientale a crû de 50 % à 128 % entre 1991 et 2001. Les villes principales des subdivisions de la Grèce connaissent elles aussi une forte augmentation tandis que 97 % des communes grecques ont moins de 2 000 habitants. Dernier phénomène : la population des îles, longtemps lieu d'émigration, augmente entre 1991 et 2001 : + 56 % à Mykonos, + 30 % à Paros, Naxos, mais aussi Schinoussa. Il en est de même dans le Dodécanèse et sur la côte nord de la Crète. Le recensement de 2011 confirme ces tendances. L'Attique continue à concentrer plus du tiers de la population (record de densité à Kallithéa : 21 067 hab/km²), suivie de la région de Thessalonique avec 18 %. La Grèce de l'ouest a perdu le plus d'habitants entre 2001 et 2011 (de 721 541 à 680 190 habitants) tandis que le sud de l'Égée est la seule région en croissance (de 298 462 à 308 610 habitants).

La Grèce a longtemps été un pays d'émigration : 1,2 million de Grecs ont quitté leur pays entre 1950 et 1977 (pour une population de 7,6 millions en 1951 et un peu moins de 9 millions en 1975) principalement vers les États-Unis, l'Australie, l'Allemagne fédérale et la France, mais aussi l'URSS pendant la dictature des colonels. Après cette date (fin de la dictature en Grèce, fin des contrats de travail, âge de la retraite puis ouverture du bloc communiste), de nombreux retours définitifs (autour de 400 000 entre 1976 et 1990) ont eu lieu. En parallèle, la Grèce est devenue un pays d'immigration : 1,2 million d'entrées entre 1976 et 2000 dont 305 000 rien qu'entre 1996 et 2000. On comptait 167 000 étrangers en Grèce en 1991 et 797 000 en 2001. En 2013, le phénomène migratoire est à nouveau inversé, avec les départs en excédent de 52 000 personnes par rapport aux entrées.

Communautés linguistiques et religieuses

Les citoyens grecs

Dans la population disposant de la nationalité grecque, 97 % parlent le grec et sont considérés comme orthodoxes par tradition, sinon par conviction. Les 3 % restant appartiennent à diverses minorités linguistiques comme les aroumains, les arvanites, les slavophones et les tsakones, ou religieuses comme les grecs catholiques, les juifs grecs et les musulmans. Pendant très longtemps, « être Grec » (« de souche ») supposait être locuteur usuel du grec et être orthodoxe : la place prépondérante de l'Église et le jacobinisme de l'État empêchaient la prise en compte des particularismes. Au XX siècle l'intégration des orthodoxes non-hellénophones, puis l'immigration et la laïcisation de la fin du XX siècle et du début du XXI siècle, ont fait évoluer ces perceptions : seuls les musulmans, considérés indistinctement comme « Turcs » par les dispositions du traité de Lausanne, sont décomptés à part. Pour le reste, la loi et l'état-civil, comme en France, ignorent l'origine ethnique des citoyens et considèrent que les libertés reconnues à tous les citoyens par la constitution sont suffisantes, et évitent des tensions nationalistes comme celles qui ont abouti à la dislocation de la Yougoslavie.

Les étrangers

En 2009, 906 000 étrangers vivaient en Grèce, soit 8,1 % de la population. Près des deux-tiers de ces étrangers étaient d'origine albanaise. Au recensement de 2011, les étrangers constituent 8,4 % de la population du pays et 52,7 % d'entre eux sont d'origine albanaise. La plupart des étrangers viennent des Balkans et principalement des pays proches (Albanie, Bulgarie et Roumanie) dont la culture, les habitudes alimentaires et/ou la religion sont proches celles des Grecs (une partie d'entre eux ont d'ailleurs des ascendances grecques, mais pas assez pour bénéficier de la « loi du retour » permettant d'acquérir la citoyenneté). Leur arrivée a suivi la chute du bloc communiste et l'ouverture du rideau de fer. Les populations issues de l'immigration ont diversifié la mosaïque ethnique et confessionnelle préexistante.

Si les premiers migrants (des années 1970 et 1980) arrivaient de loin (Philippines, Pakistan et Afrique de l'est), ils sont moins nombreux au début du XXI siècle et principalement concentrés à Athènes et Thessalonique. La population étrangère est répartie sur l'ensemble du pays évitant localement la désertification. Ainsi, entre 1991 et 2001, tous les nomes du Péloponnèse ont perdu des habitants « grecs » sans que leur population totale diminue. Les immigrés travaillent principalement dans l'agriculture et le bâtiment pour les hommes ; dans le tourisme et les services à domicile pour les femmes. Ils représentent 20 % de la population active. La Grèce est, dans les années 2000, touchée par une vague d'immigration « de transit » venue du Moyen-Orient et d'Asie centrale qui cherche à gagner la France et surtout le Royaume-Uni. En 2010, 82 % des migrants entrés illégalement dans l'Union européenne passent par la Grèce. Les points d'entrée sont le Dodécanèse et l'Évros. Les migrants se concentrent ensuite à Patras en espérant embarquer à bord d'un ferry.

La crise financière des années 2010, due à la dérégulation mondiale et aux endettements de la Grèce, en partie consécutifs aux Jeux olympiques de 2004, a créé des tensions entre ces communautés et celle des citoyens grecs les plus touchés par la crise, qui se retrouvent parfois en concurrence pour les emplois les moins qualifiés.

Langues et identités ethniques

Comme en France, les statistiques grecques ne reconnaissant pas les identités ethniques, c'est un usage informel qui identifie les diverses communautés présentes principalement dans le nord du pays. Ainsi, autour de Flórina, près de la frontière entre la Grèce et la Macédoine, vivent quelques dizaines de milliers de romanophones qui se disent « Aroumains » et de slavophones qui se disent pour certains « Slaves » ou Helléno-slaves, et pour d'autres « Macédoniens ». Les slavophones sont représentés par le parti politique Vinozhito (Arc-en-ciel) qui recueille autour de 5 000 à 6 000 voix et qui réclame un statut équivalent à celui des musulmans de Thrace mais se refuse au séparatisme.

Costume traditionnel grec, hérité des Arvanites.

Vers les XIVetXV siècles, des populations chrétiennes d'Albanais et d'Épirotes se sont installées dans une vaste région regroupant Attique, Béotie, sud de l'Eubée, nord-ouest du Péloponnèse et îles du golfe Saronique. Ces populations ont apporté avec elles la fustanelle et le fez rouge devenus ensuite emblématiques de la Grèce. Cette communauté estimée entre 140 000 à 200 000 personnes parlait l'arvanite, langue albanaise encore parlée par les plus âgés des membres de la communauté. Présents à tous les niveaux de la société grecque depuis les origines du pays, ils se considèrent comme grecs et leur engagement historique pour la « grécité » est fort ancien. Leurs associations ne visent que des buts exclusivement culturels ; il en est de même pour les Aroumains romanophones (dits valaques) et pour les locuteurs du tzakone (une langue hellénique) qui, tous, se revendiquent de la communauté nationale hellénique (Elleniki ethniki koinonia).

En revanche, parmi les groupes linguistiques minoritaires, se trouvent aussi des citoyens grecs mais ne se revendiquant pas de la communauté nationale hellénique : Albanais musulmans (appelés « Tsamides »), Aroumains revendiquant une identité roumaine et Slaves revendiquant une identité bulgare ou slavo-macédonienne non reconnues par le gouvernement grec, Bulgares musulmans (appelés « Pomaques »), Turcs, Roms (dits Tziganes), Arméniens et Juifs.

Ces groupes linguistiques minoritaires parlent le bulgare, le slavo-macédonien (deux langues très proches l'une de l'autre), l'albanais, l'aroumain, le turc, le yévanique (judéo-grec) et le « ladino » (judéo-espagnol).

Les langues internationales

L'Anglais est parlé et compris par 17% des Grecs (2009), et est la langue de nombreux migrants (Érythréens, Nigerians, Éthiopiens, Pakistanais, Soudanais, etc...) L'Allemand est parlé par plus de 200 000 Grecs retraités, rentrés au pays, et qui travaillaient en Allemagne ou en Autriche, et l'Allemand est aussi parlé par 300 000 Grecs plus jeunes, qui travaillent surtout dans le secteur du tourisme. On trouve des Grecs Francophones surtout dans les classes aisées, l'élite, et aussi dans le secteur du Tourisme. L'Italien est aussi fréquemment parlé notamment dans les îles de la mer Egée ayant un passé italien lié aux anciennes thalassocraties de Gênes et Venise, ou qui furent des colonies italiennes entre 1912 et 1947. Enfin la Grèce est membre de l'Organisation internationale de la francophonie et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.

Les confessions religieuses

Église orthodoxe de Grèce

Les Grecs sont en très grande majorité de confession chrétienne orthodoxe (97 % de la population). Le poids des deux Églises orthodoxes autocéphales qui se partagent le territoire grec (Constantinople dans le nord, les îles Égéennes orientales et la Crète et Athènes dans le centre, le sud, les Cyclades et les îles ioniennes), a toujours été très important dans la société et l'économie hellénique. Il n'y pas de séparation nette entre l'Église et l'État, l'église possède de très nombreuses et importantes propriétés foncières et immobilières, est exemptée d'impôts, et même le gouvernement de gauche d'Aléxis Tsípras n'ose remettre en question ces avantages. L'article 3 de la Constitution règle les rapports entre les deux autorités, dont la plus influente n'est pas l'état. Il faut néanmoins souligner que la Constitution de la Grèce garantit la liberté religieuse dans l'article 13.

Communauté musulmane de Grèce

Un minaret à Komotiní.

Légalement, le traité de Lausanne de 1923 considère comme « turque » l'ensemble de la communauté musulmane ancienne de Grèce présente depuis la période ottomane et issue soit de migrations, soit de conversions. Cette communauté comprend les musulmans de Thrace (non englobés dans l'échange de populations entre la Grèce et la Turquie), estimés en 2011 à 150 000 personnes environ, soit presque un tiers des habitants de la région, principalement dans l'ancien nome du Rhodope, mais aussi les quelques milliers de musulmans du Dodécanèse intégrés avec leur région à la Grèce en 1946.

Cette communauté est dans sa grande majorité sunnite, mais inclut aussi des bektachis. Depuis 1923, le droit reconnu dans le traité de Lausanne à un enseignement en turc a fait progresser la langue turque au détriment des autres : en 2011 les deux-tiers de ces musulmans parlent turc, le dernier tiers est composé de Pomaques (musulmans bulgarophones, autour de 35 000) et de Roms islamisés. Les musulmans de Thrace qui ont souffert des relations entre la Grèce et la Turquie, parfois tendues, ont vu leur sort s'améliorer depuis les dernières décennies du XX siècle : plus grande tolérance, discrimination positive et élus aux niveaux local et national.

Aux 150 000 « musulmans anciens » de Thrace et du Dodécanèse, s'ajoutent environ un demi-million de « musulmans récents » venus des Balkans (Albanais), d'Afrique et d'Asie (Pakistan). Leur situation diffère de celle des Grecs musulmans : ils n'ont pas de lieux de culte publics, se réunissent dans les appartements ou des entrepôts, sont en butte à l'hostilité d'une partie de l'opinion et des administrations, ainsi qu'à l'islamophobie en relation avec les tensions internationales et à l'afflux de migrants clandestins. Pew Research Center estime le nombre de musulmans en Grèce en 2010 à 527 000 soit 4,7 % de la population.

Autres communautés religieuses minoritaires

Synagogue à Thessalonique.

Les catholiques de nationalité grecque sont autour de 50 000. Ils vivent principalement à Athènes et dans les Cyclades (Syros et Tinos surtout, héritage de la présence latine à la suite de la Quatrième croisade). Ils constituent ainsi encore la moitié de la population de l'île de Syros. Il s'agit ici de la minorité religieuse la mieux intégrée, même si cette confession n'est toujours que « tolérée » et que certains de ses membres continuent à être parfois mal considérés, surtout en lien avec l'actualité internationale (guerres de Yougoslavie par exemple). À côté des 50 000 catholiques grecs, on en compte plus de 200 000 autres, provenant principalement de Pologne et des Philippines.

D'autres chrétiens non-orthodoxes, moins nombreux, sont les membres des diverses Églises évangéliques venues en missions prosélytes depuis le début du XIX siècle. Le premier établissement d'enseignement secondaire à Athènes était le Collège évangélique fondé en 1831 par Jonas King. Une cathédrale évangélique fut construite en 1871 à Athènes. Les chrétiens évangéliques sont autour de 25 000, surtout présents à Athènes, Patras et Kateríni. Les 26 000 Témoins de Jéhovah sont considérés depuis 1983 comme membres d'une secte. Ils sont assez mal vus, en raison de leur refus du service militaire. Des aménagements leur ont été concédés avec un service civil renforcé. Il existe aussi des minorités orthodoxes. Ainsi, les Arméniens, descendants des réfugiés du génocide arménien ainsi que de l'échange de populations de 1923. Nombreux jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, ils sont aujourd'hui en nombre très limité en raison des retours vers la République d'Arménie.

La communauté juive grecque, présente en Grèce depuis le VI siècle av. J.-C. et encore très importante au début du XX siècle (principalement à Salonique), a peu à peu diminué (déportation qui extermina 87 % de la population juive de Grèce, puis émigration vers Israël). Elle ne compte plus que quelques milliers de membres, principalement à Athènes et Thessalonique. Ils sont désormais victimes d'antisémitisme de la part des communautés musulmanes : il s'agit d'une retombée locale de l'antisionisme.

Les dodécathéistes olympiens sont considérés par l'église orthodoxe comme une secte d'apostats revenus au paganisme, alors qu'eux-mêmes se revendiquent comme héritiers de la religion grecque antique. Ils sont regroupés dans le mouvement Ellinaïs.

Jours fériés

Fêtes et jours fériés Date Nom français Nom local Remarques 1 janvier Nouvel an Πρωτοχρονιά Théophanie (Baptême du Christ) Θεοφάνεια On jette la croix dans la mer et la rivière 14 mars (en 2016) Lundi pur Καθαρά Δευτέρα Début du Carême 25 mars Fête nationale (Annonciation) Ευαγγελισμός της Θεοτόκου Commémoration de la révolution de 1821, instaurée en 1838 29 avril (en 2016) Vendredi saint Μεγάλη Παρασκευή Jour de tous les vivants 1er mai (en 2016) Pâques Πάσχα Date basée sur le calendrier julien 2 mai (en 2016) Lundi de Pâques Δευτέρα Διακαινησίμου 1er mai Fête du travail Πρωτομαγιά Lundi suivant le septième dimanche après Pâques (20 juin en 2016) Pentecôte orthodoxe Αγίου Πνεύματος 15 août Dormition Κοίμηση της Θεοτόκου 28 octobre Fête nationale (Jour du Non) Επέτειος του Όχι Rejet de l’ultimatum de Mussolini et recul des troupes italiennes de 60 km en Albanie 17 novembre Πολυτεχνείο Anniversaire de la révolte des étudiants de l’école polytechnique contre la junte militaire en 1973. Jour férié dans les écoles uniquement. 25 décembre Noël Χριστούγεννα

Sport

La Grèce est avec la France la seule nation à avoir participé à tous les Jeux olympiques modernes depuis leur création en 1896. En tout, la Grèce a remporté 111 médailles (30 en or, 42 en argent et 39 en bronze). Elle n'a remporté aucune médaille aux Jeux olympiques d'hiver.

En tant que nation berceau des Jeux olympiques, la Grèce ouvre toujours le défilé des nations lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques.

L'équipe nationale de football grecque a gagné l'Euro 2004.

La Grèce a été en même temps championne d’Europe en football et en basket-ball, exploit que seules l’Union soviétique et l'Espagne ont réalisé.

Médias

Ellinikí Radiofonía Tileórasi

Radios

Athena 98.4 FM

Athens International Radio

TV

NET

ET1

ET3

ANT1

Star Channel

Mega Channel

Alter

Alpha

Skai

NERIT

Codes

La Grèce a pour codes :

GR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2,

GR, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,

GR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2,

GRC, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays),

GRC, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,

GRE, selon la liste des codes pays du CIO,

EL, dans le Code de rédaction institutionnel de l'Union européenne,

LG, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports,

SX, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,

中文百科

希腊共和国(希腊语:Ελληνική Δημοκρατία、希腊语发音:[eliniˈci ðimokraˈtia]),通称希腊(希腊语:Ελλάδα 希腊语发音:[eˈlaða]),是地处欧洲东南角、巴尔干半岛的南端的共和制国家。全国由半岛南部的伯罗奔尼撒半岛和爱琴海中的3,000余座岛屿共同构成。希腊为连接欧亚非的战略要地,本土从西北至正北部分别邻阿尔巴尼亚、马其顿共和国、保加利亚三国,东北与土耳其国境接壤。周围则自东而西分别濒临爱琴海、地中海本域与伊奥尼亚海。

希腊的历史可一直上溯到古希腊文明,而其通常被视为西方文明的摇篮。希腊还是西方哲学、奥林匹克运动会、西方文学、历史学、政治科学、**、科学和数学原理,以及西方戏剧的发源地。希腊的文化与技术进步对世界历史曾具有极大的影响力,通过亚历山大大帝和罗马帝国传播至东方世界和西方世界。当代希腊历史通常自1830年希腊独立战争战胜奥斯曼土耳其,希腊王国创建后开始计算。

希腊是联合国创始成员国之一,欧盟与北大西洋公约组织的成员国。是巴尔干地区最大的经济体。

历史

地图显示,在古风时期希腊的领土和殖民地。 希腊独立后领土变化图 巴黎和会时的希腊海报 这片爱琴海沿岸的土地见证了欧洲最早的两大文明:米诺斯文明及迈锡尼文明。之后希腊经历了一段黑暗时期,直到公元前800年新的希腊文明的诞生。当时的希腊城邦在地中海沿岸创建起自己的殖民地,成功抵御波斯帝国入侵,并发展出灿烂的希腊文化。希腊,马其顿和色雷斯地区的文明被统称为海伦尼克(Ελληνιστική)。 古时的希腊是由各城市组成的城邦治。希腊曾经被其城邦马其顿领导。在亚历山大大帝的领导下,马其顿王国灭亡了波斯帝国,希腊文化随之传播到埃及、中东和中亚地区,史称希腊化时代。希腊历史中政治与军事上重要的城邦为:雅典、马其顿、斯巴达和底比斯。 虽然在军事上希腊在公元前168年被罗马共和国完全征服,希腊文化却反过来征服了罗马人的生活。作为罗马帝国的一个省,希腊文化继续主宰着东地中海,直到帝国被分裂成两部分。以君士坦丁堡为中心的东罗马帝国(拜占庭帝国)本质上就是希腊化的。东罗马抵御了几个世纪来自东西方的攻击,直到1453年君士坦丁堡最终被沦陷,奥斯曼帝国也从此逐渐征服整个希腊。 奥斯曼帝国的统治一直持续到1821年,希腊人宣布独立为止。1828年希腊独立战争结束后,希腊在1833年创建了君主政权。在整个19世纪及20世纪初,希腊不断扩张领土,吸收奥斯曼帝国内讲希腊语的族群,直到1947年希腊的版图成了现在的样子。 第二次世界大战时,希腊**,二战后,希腊又经历了一次内战。1949年内战结束后的希腊宣布加入北约组织。1967年4月21日军人发动政变,之后又宣布废黜国王。塞浦路斯问题最终导致了军人政权在1974年的垮台,其后公投通过废除君主制,共和国成立。1977年大选结果左派势力增长但是并未使政局混乱,希腊政局自此安定。1981年希腊正式加入欧洲共同体。

政治

希腊国会 1975年颁布的宪法包含了保障民权的条款,并授予一名间接选举产生的总统作为国家元首的权利。总理和内阁主导着政治进程,而总统在象征性的职权之外还可以行使一些政府功能。总统、总理任期4年,由议会选举产生,可以再连任一次。 希腊一院制的议会成员最长任期为4年,但选举可以提前举行。希腊使用一种十分复杂的比例代表制选举体系,在此系统下小党无法有较大的影响力,而即使在最大党没过半数的情况下,该党依然可以控制议会。政党只有获得至少3%的选票才可以取得300席议会中的席位。

行政区划

希腊大区 2011年之前,希腊划分为13个大区,其下进一步分为54个州。除此之外,还有一个享有很大自治权的区域阿索斯山自治修道院州(圣山,Αγίου Όρους)。 依照卡利特瑞特法案,2011年1月1日,新的希腊区划体系开始生效。原有的13个大区保留,54个州被撤销。原有的1000多个市合并重组为325个。在13个大区之上,新设了7个管理区。大区与市实行自治,已在2010年11月7日和2010年11月14日分别举行了首次地方选举。圣山不受改革影响。

地理

希腊地理 克基拉岛 该国由巴尔干半岛南端的伯罗奔尼撒半岛作为主体,包括克里特岛、罗德岛及其他爱琴海岛屿。海岸线有14,880千米,陆地边界长1,160千米。希腊80%的地方是山区,全国大部分地区都十分干燥;只有28%的土地是可耕种的。西部有湿地和湖泊。中部山区平均海拔在2,650米左右。传奇性的奥林匹斯山为希腊最高点,海拔2,917米。 气候 希腊属地中海型气候。此气候最大特征为夏干冬雨,因此除冬季外,几乎不会下雨。全境日照充足,各地区每年平均日照超过2000小时。 最低气温出现在1月和2月,最高气温在7和8月,1月平均气温摄氏13度,7月8月平均摄氏33度。但在冬天山区甚至雅典地区会出现降雪情形。

经济

希腊GDP成长率 NOESIS科技中心 希腊拥有综合了市场经济以及占GDP一半左右的公共版块。旅游业是支柱产业,占希腊GDP以及外汇收入的很大一部分(15%左右)。希腊是欧盟经济援助的主要受惠国,受欧盟援助的资金大约占总GDP的3.3%,在过去几年中希腊经济稳步增长。 急需解决的问题包括了降低失业率以及进一步的经济重组,包括了几个主要国有企业的私有化,社会保障体系、税收体系的改革,以及减少官僚系统的缺失。 希腊已自2002年1月1日起与其他「欧元区」会员国同步采用欧元取代旧制希币成为新流通货币。 2010年2月,希腊政府欠债3千亿欧元,恐无力偿债而导致国家破产,其他欧元区国家担心希腊的危机会对他们造成重大冲击。希腊名列PIIGS之一,在2011年几乎导致欧元区瓦解。 2014年,由于市场担心希腊提前退出欧元,导致国债收益率飙升,股市暴跌,欧洲债务危机可能爆发。 战后经济 战后初期,希腊还是相当落后的农业国,农业人口占总人口的一半以上。但近几十年来,经济有了飞快的发展,工业产值已经超过农业,第三产业也日益兴旺,现已迈入中等发达国家的行列。2006年国内生产总值2,140亿欧元,人均国内生产总值19,485欧元。 农业 希腊的农业人口占总人口的1/6。农产品以橄榄、棉花和烟草为三大支柱。橄榄油除满足国内需求外,还大量出口。此外希腊还盛产麦类、玉米、土豆、芦笋、甜菜、西红柿、桃子、葡萄、柑橘和柠檬。国土总面积30%为可耕种地,但由于地势较高,牧草稀疏,仅适合与饲养绵羊和山羊。希腊还出产一种著名的乳制品——羊奶酪,世界各地习惯性地将羊奶酪成为“希腊式奶酪”。最有名一种叫做菲达奶酪(Feta Cheese),沿海渔业发达。 工矿业 希腊传统工业以纺织、食品和烟草加工为主。近年来,钢铁、造船、炼油、炼铝、化肥和水泥等重工业发展较快。雅典和塞萨洛尼基为两大工业中心。矿产资源有褐煤、铝土、镁、镍、铬、金、铁、铅和锌。大理石尤其丰富,古希腊许多建筑和雕塑都以大理石为原材料。希腊的大理石产量约占世界总量的5%,大量向外国出口。 对外贸易 希腊每年进口大量的工业制成品、石油、肉类和饲料等;出口纺织品、橄榄油、棉花、烟草、羊奶酪、大理石、铝土等。

旅游业

希腊的旅游业非常兴旺。每年来希腊的外国游客约1,600万人次,超过希腊的总人口数。旅游业每年为希腊带来约140亿美元的收入。同时他们的侨汇也是重要的外汇收入。 交通运输业 国内运输以公路和海运为主,铁路为辅,对外贸易主要靠海运。 由于希腊境内多山,铁路网比较稀疏,2004年铁路总长2 385千米,年货运量259万吨,年客运量888万人次。其中近1/3为轨距为1米的窄轨铁路,这种窄轨线路主要分布在伯罗奔尼撒半岛。从雅典经塞萨洛尼基北上的铁路是联系中欧、东欧的国际干线,自塞萨洛尼基通往伊斯坦布尔的铁路是沟通欧亚大陆的重要信道。 希腊的公路网非常稠密,总长11.67万千米,2005年高速公路总长2 186千米,国道9 100多千米。链接雅典和各地的长途汽车线路很多,车次频繁。 希腊海域辽阔,岛屿众多,海上轮渡是不可缺少的交通工具。海运业是国家经济的重要组成部分。除普通客轮外,还使用速度较快的水翼船。连接爱琴海的主要港口是雅典外港比雷埃夫斯。去伊奥尼亚群岛的客轮则多从帕特雷和伊古迈尼察出发。主要港口有比雷埃夫斯、塞萨洛尼基、沃洛斯和帕特雷。 希腊本土和个岛屿之间的空运飞速发展,国营奥林匹克航空公司将雅典和其他30多个城市及岛屿连成一片。另外有7家私人航空公司,主要经营国内航线。全国有35个机场。主要机场有泽尼泽洛斯国际机场、塞萨洛尼基机场和克里特机场等。但因债务危机,希腊决定出售全国14座机场。

人口

希腊2011年人口为10,816,286 人。大多数希腊人(98%)信奉国教东正教。东正教会受国家保护,并有自治权,但受位于君士坦丁堡的基督教元老院的精神指导。除此之外,还有1.3%的人口信奉伊斯兰教,而伊斯兰教也是唯一受官方承认的除东正教之外的宗教。 语言 在希腊,其官方语言为希腊语。而英语为最普遍的外国语言。另外,雅典人多讲法语,而爱奥尼亚群岛和伊庇鲁斯则通行意大利语。 宗教 希腊的宗教(2005年) 相信上帝 81% 在精神信仰或生命的力量 16% 没有信仰 3% 希腊宪法承认,东正教为国家的普遍的信仰,同时保证对所有宗教的信仰自由。希腊政府在人口普查时不统计公民的宗教信仰。据美国国务院,估计有97%的希腊公民确定自己为东正教徒,他们是属于希腊东正教。在2005年欧统处调查,81%的希腊公民的回应,他们“相信这有上帝”,这是仅次于马耳他和塞浦路斯的,是欧盟成员国之中的比例最高。根据其他来源,有15.8%的希腊人形容自己作为“笃信宗教”,这是所有欧洲国家中最高的。该调查还发现,只有3.5%希腊人从不去教堂。 估计确认希腊的穆斯林少数民族,主要位于色雷斯,估计有十余万希腊公民,而有20-30万穆斯林移民。 医疗 希腊的医疗系统得到广泛的普及,位居世界排名前列。在2000年世界卫生组织的报告,它在整体评估排名是第14位,在服务质量上是11位。2010年,希腊共有138家医院和31000张病床。但2011年7月1日,卫生和社会互助部公布的计划,以减少至77家医院和36035张病床,作为一个必要的改革,以减少开支,并进一步加强保健的标准。

军事

希腊F-4 Hydra级巡防舰 希腊军队由希腊国家防御总指挥(Γενικό Επιτελείο Εθνικής Άμυνας – ΓΕΕΘΑ)负责,军队由希腊陆军,希腊海军,希腊空军组成。管理部门为国防部。其次,维持海事由海岸警卫队负责,主要为搜查同救援任务。 2009年起,女性兵役改为由19到45岁的公民,时长9个月。男性则是18岁到60岁。希腊兵役是领取工资的。希军拥有200架以上第四代战机,数百辆德制先进战车和数千辆装甲车辆、20多艘飞弹巡防舰,以其国力人口规模来讲属于异常庞大的战力,可能与处在北约对抗俄国和中东局势的较前线地位有关,得到了北约不少帮助。

文化

多立克柱式——是较为朴实庄重的一种柱式,为多里安人所创造的。他的柱身比例较为粗短,柱的下端直接置于石台上,不加另外基座。柱的顶端是由一扁圆形垫石托着一块厚实的方形石板,再与上面的楣梁连接,整个柱形朴素、稳重、坚固。著名的雅典卫城的帕提农神庙即采用的是多立克柱式。

爱奥尼亚柱式——由小亚细亚沿海的爱奥尼亚人所创造的。他的柱身修长,垂直线纹精细。柱的底部加上了圆形基座,柱的顶端加了涡卷形装饰。整个柱式优美、轻灵、典雅。广泛出现在古希腊的大量建筑中,如雅典卫城的俄瑞克忒翁神庙。

科林斯柱式——出现较晚,流行于希腊化时期,最初为科林斯人所创造而得名。这种柱式是从爱奥尼亚式变化而成,所不同的是柱顶端的一对漩涡形纹没有了,代之以繁密重迭的卷叶形装饰,更显的精致华美。科林斯柱式最初用于建筑内部,到希腊化后期和罗马时期才更多地用于大型建筑。雅典的宙斯神庙采用的正是科林斯柱式。

教育

希腊实行九年义务教育制,公立中、小学免费,大学实行奖学金制。1837年,希腊开办了第一所大学。现在全国有大学21所,其他高等院校70多所,在校学生30多万。其中雅典大学和塞萨洛尼基大学规模最大,学生都在3万以上。著名大学有雅典大学、塞萨洛尼基大学、克里特大学、帕特雷大学、雅典工学院等。

体育

希腊在大型国际综合运动会的成绩:

夏季奥运:30金42银38铜110枚(第32)

冬季奥运:无奖牌

夏季大运会:3金7银9铜 19枚(前60)

冬季大运会:无奖牌

世界运动会:4金6银2铜12枚(前40)

夏季青年奥运会:1银3铜(第67)

冬季青年奥运会:无奖牌

世界武搏运动会:4银(第39)

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