D'une manière générale, la prosodie est l'inflexion, le ton, la tonalité, l'intonation, l'accent, la modulation que nous donnons à notre langage oral en fonction de nos émotions et de l'influence que nous désirons avoir sur nos interlocuteurs. En outre, c'est l'étude des traits phoniques, c'est-à-dire l'étude du rythme (vitesse d'élocution), de l'accent et de l'intonation.
Grammaire
En grammaire, la « prosodie grammaticale » traite de la quantité syllabique et de l'accent tonique. Réservé tout d'abord aux langues antiques, grec et latin, le terme a, dès la Renaissance, été appliqué, avec la même signification, aux langues modernes. La Prosodie de l'abbé d'Olivet (1736) a longtemps fait autorité pour ce qui concerne les règles de quantité syllabique en français.
Linguistique
La linguistique a redéfini la prosodie comme l'ensemble des phénomènes dits supra-segmentaux, c'est-à-dire échappant au découpage de la chaîne parlée en phonèmes, à savoir rythme, accent, intonations et quantité syllabique. Sur ce terrain, la prosodie est complémentaire de la phonologie.
Poésie
C'est par abus qu'on appelle parfois prosodie l'ensemble des règles de construction des vers. C'est la métrique, et non la prosodie, qui traite de la structure des vers : on devrait donc réserver le terme de prosodie aux propriétés intrinsèques des syllabes. Si la métrique a un lien avec la prosodie, c'est parce qu'elle est susceptible de s'appuyer (mais sans les englober) sur des propriétés prosodiques. Par exemple, la métrique gréco-latine se fonde sur la quantité (prosodique) des syllabes. Elle ne tient en revanche aucun compte de l'accent tonique, qui appartient pourtant aussi à la prosodie. Sur ce terrain, la prosodie et la métrique sont donc distinctes mais complémentaires, même s'il n'est pas toujours facile de délimiter très précisément leurs champs respectifs.
Musique
En musique vocale, on appelle aussi prosodie la manière dont sont mises en mesure et en rythme les syllabes du texte. En France, par exemple, jusque vers le troisième quart du XVI siècle, le rythme musical s'est surtout calqué sur le mètre poétique, sans chercher à privilégier d'autres syllabes que celles de la césure et de la rime. Avec la musique mesurée lancée dans les années 1570 par l'Académie de musique et de poésie, on assiste à une tentative d'envergure de rendre en musique la quantité syllabique. Un siècle plus tard, le récitatif s'attachera plutôt à mettre en relief les accents toniques du texte, pratique qui restera la norme.
Autisme
Les personnes concernées par le syndrome d'Asperger et l'autisme en général ont un débit de parole, un niveau sonore vocal, une hauteur de voix inhabituelle et une prosodie, y compris grammaticale significativement modifiée, au détriment de la « prosodie émotionnelle », qui peut contribuer à des difficultés communicationnelles.