Mort d'Orphée, stamnos à figures rouges d'Hermonax, V siècle av. J.-C., musée du Louvre (G 416)
Orphée (en grec ancien Ὀρφεύς / Orpheús) est un héros de la mythologie grecque, fils du roi de Thrace Œagre et de la muse Calliope. Poète et musicien, il était parfois considéré comme un prophète et a inspiré un mouvement religieux appelé « orphisme », qui était lié aux Pythagoriciens et aux mystères dionysiaques.
Orphée a fait partie des Argonautes ; l’aspect le plus célèbre de sa légende est sa descente aux Enfers et son échec à ramener sa femme Eurydice dans le monde des vivants.
Histoire
La plupart des auteurs antiques s'accordent sur l'e**stence historique d'Orphée, sauf Aristote pour qui Orphée n'a jamais e**sté. Selon lui, l’auteur des hymnes orphiques s’appelle Cercops.
Mythe grec
Orphée charmant les bêtes sauvages avec sa lyre, sarcophage du III siècle av. J.-C., musée archéologique de Thessalonique (Inv. 1246)
La légende d'Orphée, une des plus singulières de la mythologie grecque, est liée à la religion des mystères ainsi qu'à une littérature sacrée. Aède mythique de Thrace, fils du roi Œagre et de la muse Calliope - même si Polymnie est parfois citée - il savait par les accents de sa lyre charmer les animaux sauvages et parvenait à émouvoir les êtres inanimés. Il fut comblé de dons multiples par Apollon, et la légende raconte qu'il ajouta deux cordes à la traditionnelle lyre à sept cordes que lui donna le dieu, en hommage aux neuf muses, auxquelles appartenait sa mère. Il passe pour être l'inventeur de la cithare. Héros voyageur, il participa à l'expédition des Argonautes. Il y faisait office de chef de nage c'est-à-dire qu'il donnait par son chant la cadence aux coups de rame des autres héros. Son chant permit également à l'expédition de résister au danger du chant des sirènes dont il parvint à surpasser le pouvoir de séduction. Il se rendit jusqu'en Égypte, puis revint en Grèce.
Sa femme, Eurydice, l'une des Dryades, fut mordue au pied par un serpent. Elle mourut et descendit au royaume des Enfers. Orphée y descendit et put, après avoir endormi de sa musique enchanteresse Cerbère, le monstrueux chien à trois têtes qui en gardait l'entrée, et les terribles Euménides, approcher le dieu Hadès. Il parvint, grâce à sa musique, à le faire fléchir, et celui-ci le laissa repartir avec sa bien-aimée à la condition qu'elle le suive et qu'il ne se retourne ni ne lui parle tant qu'ils ne seraient pas revenus tous deux dans le monde des vivants. Alors qu'Orphée s'apprêtait à sortir des Enfers, n'entendant plus les pas de sa bien aimée, impatient de la voir et ayant peur que son amour lui échappe, il se retourna, perdant à jamais Eurydice.
Une autre version veut que lors de la remontée des Enfers, Orphée se rassure de la présence d'Eurydice derrière lui en écoutant le bruit de ses pas. Parvenus dans un endroit où règne un silence de mort, Orphée s'inquiète de ne plus rien entendre et craint qu'il ne soit arrivé un grand malheur à Eurydice. Sans plus attendre il décide de se retourner et la voit disparaître aussitôt.
« Orphée […] la reçoit sous cette condition, qu'il ne tournera pas ses regards en arrière jusqu'à ce qu'il soit sorti des vallées de l'Averne ; sinon, cette faveur sera rendue vaine. […] Ils n'étaient plus éloignés, la limite franchie, de fouler la surface de la terre ; Orphée, tremblant qu'Eurydice ne disparût et avide de la contempler, tourna, entraîné par l'amour, les yeux vers elle ; aussitôt elle recula, et la malheureuse, tendant les bras, s'efforçant d'être retenue par lui, de le retenir, ne saisit que l'air inconsistant. »
— (Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], X, trad. GF-Flammarion, 2001)
Orphée se montra par la suite inconsolable. De nombreuses traditions circulent sur sa mort. Selon l'une d'entre elles, il aurait été foudroyé par Zeus pour le punir d'avoir révélé des mystères divins aux hommes qu'il initiait. Pour Strabon, il aurait trouvé la mort dans un soulèvement populaire. La version la plus courante est que les Bacchantes ou Ménades éprouvèrent un vif dépit de le voir rester fidèle à Eurydice et le déchiquetèrent. Sa tête, jetée dans le fleuve Euros, vint se déposer sur les rivages de l'île de Lesbos, terre de la Poésie, où un oracle d’Orphée dans une grotte e**stait. Les Muses, éplorées, recueillirent les membres pour les enterrer au pied du mont Olympe, à Leibèthres en Thessalie. On prétendait que sa tête continuait parfois à chanter dans son tombeau, symbole de la survie posthume du poète par son chant. D'après Ovide, Phoebus affligé de la perte du Chantre, attacha au sol, par de tortueuses racines, toutes les Bacchantes présentes à la mort d'Orphée. Celles-ci ne purent bouger, et, attachées aux racines, elles ne pouvaient pas se débattre. Les racines commencèrent à grimper le long de leur corps, et le bois prit possession d'elles. Elles furent métamorphosées en arbres.
Il circulait en Thessalie une légende au sujet de la tombe d'Orphée. Un oracle de Dionysos avait prédit que si les cendres d'Orphée étaient exposées au jour, un porc ravagerait la cité. Les habitants se moquèrent de cette prédiction, mais un jour, un berger s'endormit sur la tombe d'Orphée et, tout en rêvant, se mit à chanter les hymnes du poète. Les ouvriers présents dans les champs voisins accoururent aussitôt en grand nombre ; ils se bousculèrent tellement qu'ils en vinrent à éventrer le sarcophage du poète. La nuit venue, un violent orage éclata, la pluie tombait abondamment et la rivière en crue inonda la ville et ses principaux monuments. La rivière en question s'appelle « Sys », ce qui signifie porc.
C'est autour de ce mythe que se fonda l'orphisme, courant philosophique et religieux fondé sur l'initiation dont la descente d'Orphée aux enfers est le modèle. Orphée passait parfois pour le fondateur des mystères d'Éleusis avec Dionysos. Ces mouvements disparurent avec le polythéisme olympien vers le IV siècle. Orphée est également parfois considéré dès l'antiquité comme un mage ou un sorcier. Une tradition antique dit qu'Onomacrite a rentranscrit les doctrines d'Orphée en vers
Évocations artistiques
Gustave Moreau, Jeune fille thrace portant la tête d'Orphée, 1865, musée d'Orsay
Opéras et ballets
L'Euridice (1600), 'favola drammatica' de Giulio Caccini et Jacopo Peri
Euridice (1602), opéra de Giulio Caccini
L'Orfeo (1607), opéra de Claudio Monteverdi
La morte d'Orfeo (1619), opéra de Stefano Landi
Orfeo dolente (1627), opéra de Domenico Belli
Ballett von dem Orpheus und der Euridike (1638), ballet de Heinrich Schütz
Orfeo (1**7), opéra de Luigi Rossi
Orpheus von Thracien (1659), opéra de Johann Jakob Löwe
Orpheus und Eurydice, der Hölle-stürmenden Liebes-Eifer, (1683), Singspiel de Johann-Philip Krieger
La descente d'Orphée aux enfers (1686), opéra de Marc-Antoine Charpentier
Orphée (1690), opéra de Jean-Baptiste Lully et Louis Lully
Orpheus and Uridice (1697), masque de George Weldon
Orpheus (1698), Singsspiel de Reinhard Keiser
Orfeo ed Euridice (1715), opéra de Johann-Josef Fux
Orpheus oder die wunderliche Beständigkeit der Liebe (1726), opéra de Georg Philipp Telemann
I lamenti d'Orfeo (1749), opéra de Giovanni Ristori
Euridice (1750), pasticcio de Georg Wagenseil
L'Orfeo (1752), opéra de Carl-Heinrich Graun
Orfeo (1672), opéra d'Antonio Sartorio
Orfeo ed Euridice (1763), opéra de Florian Johann Deller
Orphée et Euridice ou La descente d'Orphée aux enfers (1770), opéra de Joseph Starzer
Orfeo ed Euridice : Orphée et Eurydice (1762, version de Vienne ; 1774, version de Paris), opéra de Christoph Willibald Gluck
Orfeo ed Euridice (1775), opéra d'Antonio Tozzi
Orfeo ed Euridice (1776), opéra de Ferdinando Bertoni
Orfeo (1781), ballet en 5 actes de Joseph Schuster
Orfeo ed Euridice (1784), opéra de Tommaso Giordani
Orpheus og Eurydike (1786, Copenhague), opéra de Johann Gottlieb Naumann
L'anima del filosofo ossia Orfeo ed Euridice (1791), opéra de Joseph Haydn
Orphée aux Enfers 1858 opéra-bouffe de Jacques Offenbach
Orphée (1913), mimodrame de Roger Ducasse
Les Malheurs d'Orphée (1924), opéra de Darius Milhaud
Orpheus und Eurydike (1926), opéra d'Ernst Krenek
La favola d'Orfeo (1934), opéra en 1 acte d'Alfredo Casella
Orfeu da Conceicao (1947), drame musical de Vinicius de Moraes
Orpheus (1947), ballet d'Igor Stravinski
Orphée 53 (1953) opéra de Pierre Schaeffer et Pierre Henry
Orfeo 9 (1970), opéra rock de Tito Schipa Jr
Orpheus und Eurydike - Orphée et Eurydice (1975), chorégraphie de Pina Bausch d'après l'opéra de Christoph Willibald Gluck
Orpheus, (1978) eine Geschichte in 6 Szenen (2 Akten) de Heinz Werner Henze
Orpheus behind the wire (1981-83), pour chœur mixte de 4 à 12 voix, de Heinz Werner Henze
Orphée (1993), opéra de chambre de Philip Glass
Orfeo a Fumetti (2001), opéra de chambre de Filippo del Corno
Orfeo coatto (2009), mélodrame de Francesco Redig de Campo
Orphée (2010), ballet de José Montalvo et Dominique Hervieu
Orfeo 14 (Vol. 1) (2014) création de Helmut Oehring
Musique
Orphée, Franz von Stuck (1**1)
Poi che riseppe Orfeo (vers 1680), cantate Italienne de Alessandro Scarlatti.
Orphée (vers 1720), cantate française de Jean-Philippe Rameau
Orphée (1854), poème symphonique de Franz Liszt.
The Orphée Suite pour piano (1993) de Philip Glass
Orphée Nonante Huit (1996) de Hubert-Félix Thiéfaine
Black Orpheus (2000), album de Keziah Jones
Abattoir Blues/The Lyre of Orpheus (2004) de Nick Cave and the Bad Seeds
Eru no Ehon Majô to Lafrenze (2005) de Sound Horizon
La diskord (2011) de Karim Maurice
It's Never Over (Oh Orpheus) (2013) de Arcade Fire
Théâtre
La Toison d'or (1660) de Pierre Corneille
Eurydice (1942) de Jean Anouilh
La Descente d'Orphée (1957), pièce de théâtre de Tennessee Williams
Orfeu da Conceição (1956), pièce de théâtre de Vinícius de Moraes
Le visage d'Orphée (1997), pièce de théâtre de Olivier Py
Orphée (2003), pièce de théâtre de Bernard Manciet
Orphée-roi de Victor Segalen livret d'opéra en 5 actes destiné à Debussy qui ne le mettra pas en musique.
Le Syndrome d'Orphée (2009), mis en scène par Vladimir Pankov, basée sur un poème de Vladimir Maïakovski, une pièce de Jean Cocteau et l'opéra de Christoph Willibald Gluck.
Cinéma
Orphée (1950) et le Testament d'Orphée (1959), films de Jean Cocteau
Orfeu Negro (1959), film de Marcel Camus basé sur la pièce de Vinícius de Moraes
Orphée et Eurydice (1985), film hongrois d'Istvan Gaal
Le Voyage d'Orphée, court métrage d'animation de Jean-Manuel Costa (1983)
Parking (1985), film musical français réalisé par Jacques Demy
Orfeu (1999), film musical brésilien réalisé par Carlos Diegues
Tristesse beau visage (2004), court métrage de Jean-Paul Civeyrac
Vous n'avez encore rien vu (2012), film d'Alain Resnais adapté de la pièce d'Anouilh
Métamorphoses (2014), film de Christophe Honoré librement adapté des Métamorphoses d'Ovide
Poésie
Tristan L’Hermite, Orphée dans La Lyre du sieur Tristan (1**1)
Victor Hugo, Les Mages dans Les Contemplations, Orphée dans La Légende des siècles
Gérard de Nerval fait référence à Orphée dans El Desdichado
Sonnets à Orphée de Rainer Maria Rilke
Guillaume Apollinaire, Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée
Marguerite Yourcenar, La Nouvelle Eurydice
Tombeau d'Orphée et les Hymnes orphiques de Pierre Emmanuel
Orphée dans l'Album de vers anciens de Paul Valéry
Orphée noir de Jean-Paul Sartre, préface du recueil L'Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française de Léopold-Sédar Senghor
Peinture
Rideau de scène du théâtre de Chambéry, peint par Luigi Vacca en 1824.
Domenico Frilli Croci, Orphée, XVII siècle, musée des beaux-arts de Chambéry
Nicolas Poussin, Orphée et Eurydice, XVII siècle, musée du Louvre
Jean II Restout, Orphée descendu aux enfers pour demander Eurydice ou la musique, fin XVIII siècle, musée du Louvre
Ary Scheffer, La Mort d'Eurydice, 1814, musée des beaux-arts de Blois
Luigi Vacca, Orphée demandant à Proserpine la libération d’Eurydice, 1824, peint sur le rideau de scène du théâtre Charles Dullin de Chambéry
Jean-Baptiste Corot, Orphée ramenant Eurydice des Enfers, 1861, musée des beaux-arts de Houston
Gustave Moreau, Orphée, 1865, musée d'Orsay, Paris, France.
Émile Levy, Mort d'Orphée, 1866, musée d'Orsay.
Alexandre Séon, Lamentation d'Orphée, vers 1**6, musée d'Orsay
Jules Machard, Orphée aux Enfers, huile sur toile, 1865.
Melchior Lechter (de), Orpheus, 1**6, musée régional d’art et d’histoire de l’art, Münster, Allemagne.
Cubisme orphique de Robert Delaunay et Sonia Delaunay
Félix Vallotton, Orphée dépecé par les Ménades, 1914, huile sur toile, Musée d'Art et d'Histoire, Genève
Louis Bouquet, La mort d'Orphée, 1939, Musée des Années Trente, Boulogne-Billancourt
Bande dessinée
La Chanson d'Orphée de Neil Gaiman, dans le comic Sandman
Orfi aux enfers (Poema a fumetti), une bande dessinée écrite et illustrée par Dino Buzzati (1969)
La malédiction des 30 deniers. Tome 2 : La Porte d'Orphée, Jean Van Hamme, Antoine Aubin, Les aventures de Blake et Mortimer Tome 20, Dargaud, 2010
Asterios Polyp de David Mazzucchelli, publié en France par Casterman, 2010
Manga
Orphée, le chevalier de la lyre dans Saint Seiya.
Jeux vidéo
Don't Look Back (2009) de Terry Cavanagh.
伤悼俄耳甫斯(1865年),居斯塔夫·莫罗。
俄耳甫斯带领欧利蒂丝离开地狱
俄耳甫斯(希腊文:Ὀρφεύς),阿波罗与缪斯女神中的卡利俄珀所生,音乐天资超凡入化。他的演奏让木石生悲、猛兽驯服。伊阿宋组织阿耳戈舟英雄远征,去涛汹地险的黑海王国寻取金羊毛。俄耳甫斯踊跃参加,在征途中用神乐压倒了塞壬的艳迷歌声,挽救了行将触礁的征船和战友。塞壬们沮丧不堪,纷纷投海自尽。
音乐也使他痛心:小女仙欧利蒂丝(Ευρυδίκη)倾醉七弦竖琴(里拉)的恬音美乐,投入英俊少年的怀抱。婚宴中,女仙被毒蛇噬足而亡。痴情的俄耳甫斯冲入地狱,用琴声打动了冥王哈得斯,欧利蒂丝再获生机。但冥王告诫少年,离开地狱前万万不可回首张望。冥途将尽,俄耳甫斯遏不住胸中爱念,转身确定妻子是否跟随在后,却使欧利蒂丝堕回冥界的无底深渊。
悲痛欲绝的少年隐离尘世,山野漂泊中遇到崇奉酒神狄俄倪索斯及醉里痴狂的一帮色雷斯女人,不幸死在她们手中。砍下的头颅虽被抛入河流,口里仍旧呼唤着欧利蒂丝的名字。缪斯女神将他安葬后,七弦琴化成了苍穹间的天琴座。
根据俄耳甫斯留下的诗篇,古希腊出现过一个以他为名的玄秘教派。按该宗密论,神王宙斯与珀尔塞福涅生下狄俄倪索斯·扎各琉斯,打算让他承接自己的权位。泰坦众神谋害这位嗣子,将他撕成碎片嚼咽为食。雅典娜抢下了兄弟的心脏带给宙斯,神王吞入腹中,吐生了新的狄俄倪索斯,并用雷电将泰坦神炸成齑粉,从中糅造出人类。人类的双重内在,一半来自泰坦的俗性,一半来自他们嚼食狄俄倪索斯所获的神质。
简概
俄耳甫斯是希腊神话中的诗人和歌手。善于弹奏竖琴,据说其弹奏时“猛兽俯首,顽石点头”。妻子欧律狄刻被毒蛇咬伤并致死后,他追到阴间,冥后珀耳塞福涅为其音乐感动,答应他把妻子带回人间,条件是他在路上不得回顾。将近地面时,他回头看妻子是否跟着,致使欧律狄刻重新坠入阴间。他感到非常悲痛欲绝,后因拒绝参加祭酒神的狂欢被色雷斯妇女杀死。关于其死因,说法不一。最后,缪斯女神将他安葬后,七弦琴化成了苍穹间的天琴座。