L'immigration, désigne aujourd'hui l'entrée, dans un pays, de personnes étrangères qui y viennent pour y séjourner ou s'y installer. Le mot immigration vient du latin in-migrare qui signifie « rentrer dans un lieu ». Elle correspond, vue du côté du pays de départ, à l'émigration.
Dans le cas des frontaliers, les migrations peuvent être quotidiennes.
Jeunesse à Oslo, en Norvège. La plupart des immigrés vivent dans les grandes villes. À Oslo, plus de 27 % des habitants sont d'origine immigrée.
Histoire
Avant l'apparition des moyens de locomotion mécaniques modernes (train, voiture, avion, etc.) les migrations furent essentiellement régionales, les registres paroissiaux en France démontrent que les origines des immigrés de chaque village ne dépassèrent guère un rayon de quinze kilomètres. Le mode de vie sédentaire impose généralement un espace de vie d'un rayon de 7 km : jusqu'au début du XIX siècle pour une grande partie de la population, ayant pour seul mode de transport la marche, la vie se déroulait entièrement dans cet espace. Les échanges de produits se font alors de proche en proche, 90 % des biens disponibles étant produits dans un rayon de 7 km. Cette référence contribue aux premiers découpages politiques en France. À la fin du XVIII siècle, le découpage du territoire français en communes tient compte de la distance parcourue à pied en une journée. À l'époque, on parlait même parfois d'immigré quand une personne venait du village voisin le plus proche, les mariages inter-villages étant alors mal vus. Avec la Révolution industrielle et l'apparition de nouveaux États (États-Unis, Allemagne, Italie), l'immigration fait plus référence aux nationalité et de diaspora, comme la Polonia qui émigre dans les mines de charbon de la Rhur allemande. Elle est parfois organisée à grande-échelle comme en France au début des années 1920, quand la pénurie de main-d'œuvre touche des secteurs aussi divers que l'acier, le charbon, l'automobile et l'armement, avec des lois l'encourageant et la création en 1924 de la Société générale d’immigration.
Raisons
Immigrants européens au Brésil Photo de Guilherme Gaensly, vers 1890.
Accueil dans la gare de Budapester Ostbahnhof (Keleti pu.), 4 septembre 2015.
Pour le migrant, l'immigration peut avoir une ou plusieurs raisons :
Professionnelle (mission de longue durée à l'étranger) et études ; On parlera alors généralement d'expatriés
Politique (réfugié politique fuyant les persécutions) ;
Sécuritaire, notamment en cas de guerre dans le pays d'origine ;
Économique (habitant de pays pauvres cherchant un meilleur niveau de vie dans les pays riches, éventuellement temporairement) ;
Personnelle (volonté de s'installer dans un pays par goût, par exemple si l'on se reconnaît dans ses valeurs) ;
Familiale (rejoindre le conjoint, l'enfant déjà installé).
Fiscale (l'installation dans un pays offrant un niveau d'imposition moins élevé)
Pour les États, l'immigration peut permettre de faire face à un déficit des naissances ou encore assurer une quantité ou qualité de main-d'œuvre suffisante. Toutefois, l’immigration illégale va au-delà des souhaits des pays d’arrivée.
Aujourd'hui, les flux de migrations sont orientés aussi bien des pays en développement vers les pays développés que d'un pays développé vers un autre que d'un pays en développement vers un autre pays en développement (Sud-Sud). Les plus forts taux de travailleurs immigrés dans la population active se retrouvent dans les pays du Golfe Persique : 90 % aux Émirats arabes unis, 86 % au Qatar, 82 % au Koweït.
Un migrant peut ne pas être en règle au regard de la législation sur l'immigration en vigueur dans le pays de destination.
Des communes victime d'exode rural, comme Riace depuis 1998, en Italie ont une politique volontariste d'accueil de l'immigration visant à entretenir leur démographie et la vie économique locale. En 2011, L'Osservatore Romano (le quotidien du Vatican) a cité cette bourgade comme un exemple à suivre vis-à-vis des immigrés.
Politique d'immigration et données statistiques
L'immigration est un sujet d'étude établi par l'INSEE publié depuis les années 90. Elle considère cette population comme une sous-catégorie, voici un exemple de citation pouvant avoir des répercutions statistique sur notre société actuelle.
« Pour étudier l'assimilation des populations étrangères, il est fondamental de prendre en compte le temps. L'enquête rétrospective, qui recueille les histoires de vie des enquêtes, permet d'introduire une dimension temporelle. En choisissant de mettre l'accent sur les informations de nature rétrospective, nous étions amenés à préfèrer, par voie de conséquence, les faits aux opinions et attitudes, car la remémoration des événements est plus facile et moins entachée de réinterprétation. »
— Michèle Tribalat,Patrick Simon,Benoît Riandey,
Données générales
Solde migratoire positif
Solde migratoire stable
Solde migratoire négatif
Pas de données
D'après le rapport du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) sur les migrations internationales et le développement, remis en 2006, le monde compterait près de 200 millions de migrants. Un tiers environ se sont rendus d'un pays en développement vers un autre et un autre tiers d'un pays en développement vers un pays développé. Chaque pays adopte ses propres normes pour identifier les immigrés et les compter. Ceci affecte directement la quantité et la proportion d'immigrés. Ainsi en France, on réserve la dénomination d’immigré aux seules personnes « nées étrangères à l’étranger », en excluant les personnes nées françaises (cas des Harkis, rapatriés d'Algérie, etc.). Par contre, selon la définition des Nations unies, est immigrée toute « personne née dans un autre pays que celui où elle réside ». Elle peut avoir la nationalité de son pays de naissance ou avoir une autre nationalité, notamment celle du pays dans lequel elle réside. Dans le premier cas, elle est étrangère, et dans le dernier, elle ne l’est pas, ayant la nationalité du pays où elle habite.
Selon la définition des Nations unies précisée ci-dessus, la proportion des immigrés dans plusieurs pays en 2010 était la suivante :
Pays % Immigrés (2010) Pays d'origine les plus représentés Émirats arabes unis 70 % Inde, Pakistan, Bangladesh, Philippines, Somalie Luxembourg 35 % Portugal, Belgique, France, Allemagne, Italie, Serbie Suisse 23 % Italie, Portugal, Allemagne, Serbie, Espagne, Autriche Australie 22 % Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Chine, Inde, Italie Canada 21 % Philippines, Chine, Inde, Pakistan, Iran, Etats-Unis Allemagne 19 % Turquie, Pologne, Italie, Roumanie, Grèce, Croatie Autriche 16 % Allemagne, Turquie, Serbie, Pologne, Bosnie-Herzégovine Suède 14 % Finlande, Irak, Pologne, Iran, Serbie, Syrie, Somalie Espagne 14 % Roumanie, Maroc, Équateur, Bolivie, Colombie, Pérou États-Unis 13 % Mexique, Chine, Inde, Philippines, Rép. dominicaine France 11 % Algérie, Maroc, Tunisie, Portugal, Turquie, Chine Pays-Bas 10 % Turquie, Suriname, Maroc, Antilles néerlandaises Royaume-Uni 10 % Pakistan, Inde, Pologne, Irlande, Nigeria, Bangladesh, Jamaïque Belgique 9 % Italie, Maroc, France, Roumanie, Pologne, Portugal, Turquie Italie 7 % Roumanie, Albanie, Maroc, Ukraine, Philippines, Chine, Inde
Les dix pays dans le monde qui comptent le plus d'immigrés en 2013 sont :
Rang Pays Nombre d'immigrés 1 États-Unis 45 785 090 2 Russie 11 048 0** 3 Allemagne 9 845 244 4 Arabie saoudite 9 060 433 5 Émirats arabes unis 7 826 981 6 Royaume-Uni 7 824 131 7 France 7 439 086 8 Canada 7 284 069 9 Australie 6 468 **0 10 Espagne 6 466 605
Flux d'immigration par pays (2009-2012)
Liste des 10 principaux pays d'origine des immigrés annuels en Australie, au Canada, aux États-Unis, en France et au Royaume-Uni. Les pourcentages correspondent à la part de chaque pays dans le nombre total d'immigrés légaux au cours d'une année donnée. Les données les plus récentes disponibles sont utilisées.
Australie (2009) |
Canada (2011) |
États-Unis (2011) |
France (2010) |
Royaume-Uni (2012) |
Inde |
18,6 % |
Philippines |
14,1 % |
Mexique |
13,5 % |
Algérie |
12,4 % |
Inde |
20,4 % |
Chine |
12,9 % |
Chine |
11,5 % |
Chine |
8,2 % |
Maroc |
12,2 % |
Pakistan |
10,1 % |
Nouvelle-Zélande |
8,4 % |
Inde |
10,0 % |
Inde |
6,5 % |
Chine |
7,2 % |
Nigeria |
5,0 % |
Royaume-Uni |
7,5 % |
États-Unis |
3,5 % |
Philippines |
5,4 % |
Tunisie |
6,4 % |
Chine |
4,9 % |
Philippines |
4,0 % |
Iran |
2,7 % |
République dominicaine |
4,3 % |
États-Unis |
3,8 % |
Philippines |
4,4 % |
Viêt Nam |
3,4 % |
Royaume-Uni |
2,6 % |
Cuba |
3,4 % |
Turquie |
3,3 % |
Afrique du Sud |
3,8 % |
Népal |
3,0 % |
Haïti |
2,5 % |
Viêt Nam |
3,2 % |
Roumanie |
2,9 % |
États-Unis |
3,6 % |
Afrique du Sud |
2,9 % |
Pakistan |
2,4 % |
Corée du Sud |
2,1 % |
Mali |
2,8 % |
Australie |
2,8 % |
Corée du Sud |
2,4 % |
France |
2,4 % |
Colombie |
2,1 % |
Sénégal |
2,5 % |
Bangladesh |
2,5 % |
Malaisie |
2,3 % |
Émirats arabes unis |
2,1 % |
Haïti |
2,1 % |
Russie |
2,4 % |
Népal |
2,5 % |
Note : pour la France et le Royaume-Uni, les pays membres de l'Espace économique européen en dehors de la Roumanie sont exclus.
Le rapport 2014 de l'OCDE sur les migrations internationales estime les entrées de migrants en 2013 dans l'OCDE à 3,8 millions, dont 990 000 aux États-Unis, 465 000 en Allemagne, 291 000 au Royaume-Uni, 258 900 en France, 258 400 en Italie, 253 500 en Australie et 209 800 en Espagne. L’OCDE relève que les migrations de travail ont diminué de façon continue depuis la crise économique, reculant de 12 % en 2012. Cette baisse a été particulièrement notable dans l’Espace économique européen, où les migrations de travail ont reflué de presque 40 % entre 2007 et 2012. À l'inverse, le conflit en Syrie a contribué à l’augmentation de 20 % du nombre de demandes d’asile en 2013. Au total, plus de 550 000 personnes ont déposé une demande dans un pays de l’OCDE.
Flux d'immigration actuel par pays
Immigration des non nationaux d'un État membre (vert), demandeurs d'asile (réfugiés) (orange) et passage de frontière hors cadre légal (bleu) dans l'union européenne 2010-2014
Gare de l'Ouest (Vienne), 5 septembre 2015, des migrants en chemin vers l'Allemagne.
La crise migratoire en Europe ou crise des réfugiés en Europe fait référence à l'augmentation dans les années 2010 du nombre de migrants — principalement des réfugiés — arrivant dans l'Union européenne via la mer Méditerranée et les Balkans, depuis l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud.
Cette crise est notamment provoquée par les réfugiés syriens et erythréens.
Itinéraires
La police bloque un groupe de migrants essayant de passer la frontière entre la Grèce– et la République de Macédoine le 24 aout 2015
Migrants en Hongrie à proximité de la frontière serbe le 24 aout 2015
Marche de réfugiés en Hongrie, se dirigeant vers l'Autriche le 4 septembre 2015.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a relevé cinq routes de voyages privilégiées par les migrants et les réfugiés : la route de l'Afrique de l'Ouest, la route de l'Ouest méditerranéen, la route des Balkans, la route de l'Est méditerranéen et enfin la route centrale qui mène de la Tunisie et de la Libye vers l’Italie. Frontex a publié une carte des trajets migratoires et schématise les trajets suivants :
Nom donné à la route par Frontex Point d'entrée européen concerné Migrants décomptés (de janvier à juin 2015) 3 premiers pays d'origine Afrique de l'Ouest Îles Canaries 150 Guinée, Maroc, Gambie Ouest méditerranéen Espagne 6 698 Syrie, Guinée, Côte d'Ivoire Méditerranée centrale Italie 91 302 Érythrée, Nigeria, divers Apulie et Calabre Italie ≈ 5 000 (chiffre non précisé) (nationalités non précisées) Albanie et Grèce Grèce ≈ 4 634 Albanie, Géorgie, Macédoine Balkans de l'Ouest Hongrie 102 342 Afghanistan, Syrie, Kosovo Balkans de l'Est ? 717 Viêt Nam, Afghanistan, Géorgie
Origine des migrants
D'après Frontex, les trois principaux pays d'origine des migrants au cours de l'année 2014 sont : la Syrie (27,9 %), l'Érythrée (12,2 %) et l'Afghanistan (7,8 %).
Pays d'origine 2011 2012 2013 2014 Syrie 1,1 % 10,9 % 23,8 % 27,9 % Érythrée 1,1 % 3,6 % 10,5 % 12,2 % Afghanistan 16,3 % 18,2 % 8,8 % 7,8 % Somme des 3 18,5 % 32,7 % 43,1 % 47,9 % Autres provenances 81,5 % 67,3 % 56,9 % 52,1 %
Afrique du Sud
Après la fin de l'apartheid, l'Afrique du Sud a commencé à accueillir des réfugiés venant d'autres pays africains (notamment des pays immédiatement voisins), souvent clandestins. Le gouvernement a mis en place une politique stricte vis-à-vis de l'immigration illégale : un million de personnes ont été reconduites à la frontière dans les années 1990.
Argentine
En 2010, un total de 1 805 957 immigrés a été enregistré en Argentine.
Australie
Tout comme les États-Unis et le Canada, l'Australie accueille un nombre important d'immigrés chaque année.
Canada
Chinatown au centre-ville de Toronto, Ontario.
Le Canada est un pays bien connu pour son bilinguisme (francophone et anglophone), sa stabilité politique ainsi que sa prospéritée. Le statut de résident permanent peut être accordé à tout demandeur étranger après examen d'un dossier. Plusieurs programmes sont proposés dont le plus important est celui des travailleurs qualifiés qui a sélectionné 186 913 nouveaux immigrants économiques en 2010. Dans le cadre de ce programme, la sélection dépend de l'attribution de points suivant la formation, la profession, l'âge, les langues maîtrisées, etc, mais aussi d'un examen médical et d'une enquête de sécurité. À travers ses différents programmes, le Canada a accueilli 280 681 nouveaux residents permanents en 2010.
États-Unis
Près de huit millions de personnes se sont installées aux États-Unis entre 2001 et 2005, légalement ou illégalement, selon le Centre d'étude de l'immigration. C'est un rythme de 2,5 supérieur à celui de la grande vague d'Européens arrivés autour de 1910 sur le Nouveau Continent.
Les États-Unis accordent environ 675 000 visas aux immigrants chaque année, mais ceux-ci sont limités à 20 000 par pays. La règle est celle de l'ordre chronologique des demandes ; il existe deux grandes causes principales d'immigration : le regroupement familial et la recherche d'un travail. Depuis 1990, l'organisation passe aussi par l'attribution ou non de carte verte donnée à l'issue d'une loterie due à une forte demande. La carte verte n'est cependant utile que pour devenir salarié aux États-Unis, pas pour y créer une entreprise ! C'est parce qu'il ne pouvait pas obtenir de carte verte que Philippe Kahn, qui désirait rester aux États-Unis, a créé la société Borland International (avec succès). En raison d'une tradition de droit du sol, tout enfant né sur le territoire des États-Unis peut être déclaré citoyen américain. Le mariage avec une personne de nationalité américaine ne confère pas en revanche par ce seul fait la nationalité de ce pays.
En 2006, 1,2 million de clandestins ont été arrêtés en tentant d'entrer aux États-Unis via le Texas, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et la Californie.
Europe
Si la plupart des pays européens sont aujourd'hui des terres d'immigration, la situation est très différente d'un pays à un autre. Dans les pays d'Europe du Sud, l'immigration, plus récente, concerne surtout l'agriculture, le bâtiment et les services alors qu'elle est plus diversifiée dans les pays d’Europe du Nord, où le regroupement familial favorise par ailleurs la constitution de communautés.
Les droits des immigrés dépendent du pays d'accueil et de celui d'origine ; les pays de l’Union accordent (sous conditions minimales, la plus courante étant la réciprocité) un droit de vote et d'éligibilité aux résidents étrangers pour les élections locales aux citoyens des autres pays de l'Union ; certains pays l'accordent aussi à des citoyens d'autres pays.
L'importance de la nationalité et la façon dont elle s'acquiert est un autre paramètre très variable et très important, avec grosso modo trois approches. Celles-ci incluent : droit « du sol » (ex., tradition française bien antérieure à la Révolution), droit « du sang » (ex., tradition germanique) et manifestation de volonté et décision des autorités (ex., tradition britannique basé sur le passeport accordé de façon très libérale). Ceci affecte directement la quantité et la proportion d'immigrés, chaque pays adoptant ses propres normes pour les identifier et les compter.
Il y avait en 2010, selon Eurostat, 47,3 millions de personnes nés à l'étranger qui vivaient dans l'UE27, dont 16,0 millions (3,2 %) nés dans un autre État membre de l'UE27 et 31,4 millions (6,3 %) nés dans un pays hors de l'UE27. Au total, la population née à l'étranger comptait pour 9,4 % de la population totale de l'UE27. Les pays avec le plus grand nombre de personnes nées hors de l'UE27 sont l'Allemagne (6,4 millions), la France (5,1 millions), le Royaume-Uni (4,8 millions), l'Espagne (4,1 millions), l'Italie (3,2 millions) et les Pays-Bas (1,4 millions).
Pays |
Population (2010) |
Nés à l'étranger |
% |
Nés dans un autre état de l'UE 27 |
% |
Nés en dehors de l'UE 27 |
% |
UE 27 |
501 098 |
47 348 |
9,4 |
15 980 |
3,2 |
31 368 |
6,3 |
Allemagne |
81 802 |
9 812 |
12,0 |
3 396 |
4,2 |
6 415 |
7,8 |
France |
** 716 |
7 196 |
11,1 |
2 118 |
3,3 |
5 078 |
7,8 |
Royaume-Uni |
62 008 |
7 012 |
11,3 |
2 245 |
3,6 |
4 767 |
7,7 |
Espagne |
45 989 |
6 422 |
14,0 |
2 328 |
5,1 |
4 094 |
8,9 |
Italie |
60 340 |
4 798 |
8,0 |
1 592 |
2,6 |
3 205 |
5,3 |
Pays-Bas |
16 575 |
1 832 |
11,1 |
428 |
2,6 |
1 404 |
8,5 |
Grèce |
11 305 |
1 256 |
11,1 |
315 |
2,8 |
940 |
8,3 |
Suède |
9 340 |
1 337 |
14,3 |
477 |
5,1 |
859 |
9,2 |
Autriche |
8 367 |
1 276 |
15,2 |
512 |
6,1 |
7** |
9,1 |
Belgique (2007) |
10 666 |
1 380 |
12,9 |
695 |
6,5 |
685 |
6,4 |
Portugal |
10 637 |
793 |
7,5 |
191 |
1,8 |
602 |
5,7 |
Danemark |
5 534 |
500 |
9,0 |
152 |
2,8 |
348 |
6,3 |
Allemagne
Alors que la dernière édition du « micro-recensement » (mikrozensus) de 2005 avait montré que 15,3 millions de personnes vivant en Allemagne sont d’origine étrangère ou issus de l’immigration sur une population totale de 82,2 millions d'habitants, l’édition 2010 porte ce nombre à plus de 16 millions, dont 3,3 millions de « rapatriés » (voir ci-dessous), sur une population totale de 81,8 millions d'habitants en 2009, soit 19,6 % de la population. Cette hausse s’explique d’un côté par un recul de 1,3 million de la population de souche allemande (mortalité), de l’autre par une hausse de 715 000 de la population étrangère ou issue de l’immigration (naissances et regroupement familial). Ceci inclut toutes les personnes « ayant un antécédent migratoire » (migrationshintergrund). Sur les 16 millions d'habitants ayant une migrationshintergrund en Allemagne, on compte ainsi des enfants pourvu d'un parent de souche allemande. Si cette population d'origine immigrée ou étrangère correspond à 19,6 % de la population totale du pays en 2009, ce taux est de plus de 33 % pour la population de 0 à 5 ans.
En Allemagne, c'est le concept de migrationshintergrund qui prévaut dans les statistiques, expression que l'on pourrait traduire par « ayant un antécédent migratoire ». La population est ainsi, en quelque sorte, comptabilisée entre population de pure souche allemande et population mélangée et d'origine étrangère. L'année 1950 est l'année de référence avant laquelle toute origine étrangère ou toute migration est ignorée. Cela s'explique facilement par l'extrême homogénéité de la population allemande après la Seconde Guerre mondiale, résultat de l'eugénisme nazi. Est ainsi désigné comme personne ayant une « migrationshintergrund » toute personne :
ayant elle-même immigré et ayant gardé sa nationalité étrangère
ayant elle-même immigré et ayant acquis la nationalité allemande par naturalisation (einbürgerung)
ayant au moins un de ses parents ou de ses grands-parents qui est « issu des flux migratoires »
Ceci implique que seront comptabilisées, dans la population mit migrationshintergrund à la fois un individu ayant un parent autrichien et un parent allemand, un individu dont tous les grands-parents sont d'origine turque, ou encore un individu d'origine allemande lointaine revenu en tant que spätaussiedler. Contrairement aux Pays-Bas, par exemple, où la différence entre « autochtone » et « allochtone » n'est valide que sur les 1 et 2 générations, les statistiques allemandes prévoient, a priori, de chiffrer l'ensemble des descendants (nachkommen), y compris les mélanges. De 1985 à 1990 inclus, l'Allemagne a reçu non moins de 2 300 000 immigrés supplémentaires, en grande partie originaires des pays de l'Europe de l'Est, mais cet important apport n'a pas réussi à empêcher la baisse de la natalité allemande en 1991-92 (chute de 905 675 naissances en 1990 à 809 114 en 1992 soit une perte de 10 %), et le mouvement ne s'arrêta pas à ce niveau. De nouveaux plus bas furent enregistrés, en 94-95 d'abord, puis au cours des premières années du XXI siècle (766 999 naissances en 2000 contre 673 675 en 2006, soit une perte de 12,6 %).
Cependant, dans cette population issue des flux migratoires, il faut noter que les gens issus du rapatriement des populations allemandes installées depuis des générations en Europe de l'Est et en particulier en Russie sont comptabilisés dans la population « issue des flux migratoires », avec migrationshintergrund. Le nombre de ces aussiedler ou spätaussiedler s'élèverait à au moins 3,3 millions de personnes. Les Allemands de Russie (Russlanddeutsche) forment la grande majorité de ce groupe. Cette population est venue en Russie appelés par Catherine de Russie pour développer les terres de la Volga et d'Ukraine. Cette minorité ethnique, à laquelle les tsars avaient accordé la liberté de culte et d'autres privilèges, en particulier financiers, s'intégra peu et se mélangea encore moins à la population russe. Persécutés sous Staline, déportés vers l'Asie centrale et la Sibérie par myriades en 1941, ces « Allemands de Russie » se sont précipités en grand nombre vers leur lointaine mère patrie dans les années 1990, dès la chute du rideau de fer.
Espagne
Longtemps pays d'émigration vers l'Europe et l'Amérique latine, l'Espagne est devenue une terre d'accueil dans les années 1980. Il y avait officiellement 100 000 immigrés en 2005. Les principaux pays d'origine des immigrants sont le Maroc, l'Équateur et la Roumanie. En 2010, la proportion d'immigrés était de 14 %.
L'Espagne est un lieu de destination de transit pour les immigrés clandestins en provenance d'Afrique. Elle doit faire face à une arrivée massive de clandestins africains sur les îles Canaries. Au cours des cinq premiers mois de 2006, plus de 7500 immigrés clandestins ont débarqué sur les côtes de cet archipel espagnol. Le Premier ministre a dû répondre aux attaques de l'opposition sur cette question et a demandé le soutien de l'Union européenne. Celle-ci a promis l'envoi de patrouilles aéronavales afin de surveiller la région. D'autre part, le gouvernement espagnol a renforcé sa collaboration diplomatique avec les pays d'Afrique de l'Ouest. Le journal La Razon a révélé que sur les quatre premiers mois de 2006, 60 000 Roumains et Bulgares étaient arrivés en Espagne. Il a rappelé que l'immigration la plus importante venait d'Amérique latine et d'Europe centrale.
L'Espagne a procédé à plusieurs opérations de régularisation d'immigrés clandestins depuis les années 1980. La dernière opération en date, lancée par le gouvernement Zapatero, a abouti à la régularisation de 700 000 personnes entre février et mai 2005. Certains pays membres de l'espace de Schengen, comme l'Allemagne ou les Pays-Bas, ont critiqué cette mesure car les immigrés munis de papiers attribués par l'Espagne peuvent ensuite circuler librement dans les autres pays.
France
Selon l'INED, et sur la base du recensement de 1999, parmi la population vivant en France environ 13,5 millions de personnes ont une origine étrangère totale ou partielle sur trois générations, soit 23 % de la population. Gérard Noiriel estime en 2002 cette proportion à environ 33 % si l'on remonte jusqu'aux arrière-grands parents.
En 2013, la France accueille, selon la définition internationale des Nations Unies (« personne née dans un autre pays que celui où elle réside »), 7,4 millions de personnes, soit 11,6 % de sa population, dont environ 5,5 millions (8,3 %) nées hors de l'Union européenne. Elle se classe ainsi au septième rang mondial pour le nombre d'immigrés, derrière les États-Unis (45,8 millions), la Russie (11), l'Allemagne (9,8), l'Arabie saoudite (9,1), les États Arabes Unies (7,8), le Royaume-Uni(7,8). En proportion de la population totale, la France (11,6%) se situe à un niveau comparable des autres pays Européens: derrière le Luxembourg (43,3%), la Suède (15,9%), l'Irlande (15,9%), l'Autriche (15,7%), l'Espagne (13.8%), le Royaume-Uni (12,4%), l'Allemagne (11.9%), mais devant l'Italie (9,4%). La France est également l'un des pays de l'Union européenne qui compte proportionnellement le plus de personnes issues de l'immigration (1 et 2 générations) parmi les personnes âgées de 25 à 54 ans avec 13,1 % d'immigrés et 13,5 % d'enfants d'au moins un immigré, soit un total de 26,6 %, devant notamment le Royaume-Uni (24,4 %), les Pays-Bas (23,5 %), la Belgique (22,9 %), l'Allemagne (21,9 %) et l'Espagne (20,2 %).
Selon la définition française, « personne né étrangère dans un pays étranger », la France comptait en 2012, 5,7 millions d’immigrés, sur l'ensemble de son territoire soit 8,7% de sa population globale. 40 % d’entre eux avaient la nationalité française, qu’ils ont pu acquérir par naturalisation ou par mariage. Les enfants d’immigrés, descendants directs d’un ou de deux immigrés, représentaient, en 2008, 6,5 millions de personnes, soit 11 % de la population. Trois millions d’entre eux avaient leurs deux parents immigrés. Les immigrés sont principalement originaires de l'Union européenne (34 %), du Maghreb (30 %), d'Asie (14 %, dont le tiers de la Turquie) et d'Afrique subsaharienne (11 %). Au total, immigrés et enfants d'immigrés (seconde génération) sont au nombre de 11,8 millions en 2008 (dont un peu plus de 5 millions d'origine européenne et 4 millions d'origine maghrébine), soit 19 % de la population.
L'immigration vers la France est actuellement principalement d’origine africaine (Maghreb et Afrique subsaharienne). Sur les 210 075 personnes étrangères (immigrés et demandeurs d'asile) en 2004, 100 567 venaient d’Afrique.
40 % des immigrés résident en Île-de-France (un habitant sur trois y est immigré ou descendant direct d'immigré), 11 % en Rhône-Alpes et 9 % en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Entre 1977 et 2013, 7,8 millions de personnes nées en métropole sur un total de 28,3 millions de naissances (27,6 %), soit les personnes âgées de moins de 37 ans au 1 janvier 2014, ont au moins un parent né à l'étranger (21,5 % au moins un parent né hors de l'Europe). En 2013, 28,2 % des enfants nés en métropole ont au moins un de leurs parents né à l'étranger (24,7 % un parent né hors de l'Union européenne), contre 24,3 % en 2003. Pour la seule Métropole, cette proportion avait diminué, passant de 31,5 %, son point le plus haut en 1988, à 22,4 % en 2000 ; mais depuis 2001 elle augmente régulièrement. Si l'on remonte jusqu'aux grands-parents, près de 40 % des nouveau-nés entre 2006 et 2008 ont au moins un grand-parent immigré (16 % au moins un grand-parent né au Maghreb, 11 % au moins un grand-parent né dans l'Union européenne et 13 % au moins un grand-parent né dans une autre région du monde).
Immigrés et enfants d'immigrés en France en 2012, selon l'Insee
Origine |
Catégorie |
0-18 ans* |
18-24ans* |
25-34 ans |
35-44 ans |
45-54 ans |
55 ans et + |
Afrique |
Immigrés |
- |
151 milliers |
453 milliers |
498 milliers |
408 milliers |
566 milliers |
Afrique |
Enfant d'immigrés |
- |
452 milliers |
479 milliers |
279 milliers |
93 milliers |
27 milliers |
Amérique, Océanie |
Immigrés |
- |
45 milliers |
** milliers |
59 milliers |
45 milliers |
39 milliers |
Amérique, Océanie |
Enfant d'immigrés |
- |
15 milliers |
15 milliers |
5 milliers |
5 milliers |
10 milliers |
Asie |
Immigrés |
- |
55 milliers |
181 milliers |
181 milliers |
136 milliers |
136 milliers |
Asie |
Enfant d'immigrés |
- |
113 milliers |
65 milliers |
23 milliers |
13 milliers |
40 milliers |
Europe |
Immigrés |
- |
81 milliers |
203 milliers |
325 milliers |
365 milliers |
934 milliers |
Europe |
Enfant d'immigrés |
- |
284 milliers |
454 milliers |
511 milliers |
454 milliers |
1 136 milliers |
Enfants vivant dans une famille immigrée |
Moins de 18 ans |
2 482 milliers |
- |
- |
- |
- |
- |
Non immigrés |
Non immigrés |
11 724 milliers |
5 080 milliers |
7 034 milliers |
8 207 milliers |
7 621 milliers |
17 000 milliers |
Total |
Ensemble |
14 206 milliers |
6 276 milliers |
8 949 milliers |
10 088 milliers |
9 140 milliers |
19 887 milliers |
|
Dont immigrés et enfants d'immigrés |
2 482 milliers |
1 196 milliers |
1 915 milliers |
1 882 milliers |
1 519 milliers |
2 887 milliers |
Origines non détaillées en dessous de 18 ans, le chiffre présenté correspond aux enfants vivant dans une famille immigrée
Chiffres arrondis entre 18 et 24 ans
Italie
Pays d'émigration jusqu'aux années 1960, l'Italie est devenue progressivement une terre d'immigration. Depuis les années 1990, l'Italie a ainsi accueilli de nombreux réfugiés en provenance de l'ex-Yougoslavie, ainsi que de Somalie. Le nombre officiel d'immigrés était de 3 millions fin 2005. L'Italie fait aussi face à des vagues d'immigration clandestine, en particulier par voie de mer : Albanais sur la côte des Pouilles, Africains sur l'île de Lampedusa au sud du pays. Le gouvernement Berlusconi (2001-2006) a mis en place des vols charters vers les pays d'origine et a tenté de lutter contre l'arrivée d'immigrés clandestins par bateau. En 2005, 207 bateaux ont été arraisonnés par les autorités italiennes à proximité du littoral, sur un total estimé de 22 000 immigrés clandestins. Par ailleurs, le gouvernement a régularisé 690 000 clandestins en 2003.
En 2002, la loi Bossi-Fini a mis en place un système de quotas qui déterminent chaque année le nombre d'immigrés que l'Italie peut accueillir en fonction des besoins du marché du travail et de ses capacités d'intégration économique. La loi a aussi instauré un fichier d'empreintes génétiques pour les demandeurs de visas. En 2006, 170 000 immigrés pourraient ainsi entrer légalement en Italie. Le gouvernement de Romano Prodi, entré en fonction au printemps 2006, a annoncé sa volonté de revenir sur la plupart des dispositions de la loi Fini-Bossi et de faciliter l'obtention de la citoyenneté italienne. Il n'y est pas parvenu et après les élections du 13 et 14 avril 2008, le quatrième gouvernement Berlusconi est entré en fonction le 9 mai 2008. Ce gouvernement considère l'introduction du crime d'immigration clandestine et d'autres mesures facilitant les expulsions des immigrés irréguliers
En 2011, à la suite de la révolution tunisienne, l'île de Lampedusa a connu des arrivées massives de personnes en provenance de Tunisie, qui ont profité de l'absence de surveillance sur les côtes tunisiennes. Presque cinq mille personnes sont ainsi entrées en un seul weekend; au total, les autorités italiennes ont arrêté environ quinze mille personnes. Un grand nombre des arrivants ont ensuite quitté l'Italie.
Pays-Bas
Aux Pays-Bas, les étrangers doivent passer un test d'immigration sur la culture et la langue néerlandaises. Les cours de langue sont obligatoires et gratuits pour les nouveaux arrivants. Un projet de loi prévoit de faire passer ce test à des immigrés présents depuis longtemps sur le sol des Pays-Bas. La municipalité de droite de Rotterdam a édicté en janvier 2006 un code de bonne conduite aux étrangers qui leur impose d'utiliser le néerlandais dans les lieux publics. Depuis le changement de majorité, l'application en est suspendue.
Suède
Royaume-Uni
Le Royaume-Uni a connu une immigration importante en provenance de ses anciennes colonies après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fin de l'Empire britannique. Les ressortissants des anciennes colonies britanniques, regroupées dans le Commonwealth, gardaient le titre de « citoyen britannique » qui leur permettait de venir et de travailler librement au Royaume-Uni. À la fin des années 1950, les premières tensions apparaissent entre immigrés et Britanniques de souche dans certains quartiers comme Notting Hill à Londres. Les problèmes économiques rencontrés par le Royaume-Uni au cours de la décennie suivante la poussent à mettre en place les premières mesures de restriction de l'immigration. Les habitants du Commonwealth ne peuvent plus venir s'installer librement sur le sol britannique. Dès la fin des années 1960 l'immigration nouvelle commence à diminuer au profit du regroupement familial. Dans le même temps, le gouvernement mène une politique de lutte contre les discriminations qui, contrairement aux politiques françaises, se base sur la reconnaissance des catégories ethniques. L'appartenance ethnique figure ainsi sur les recensements de la population. Une Commission for Racial Equality (CRE) lutte contre les discriminations et pour l'intégration des personnes de toutes races. Indépendante du gouvernement, cette commission favorise la représentation des minorités ethniques dans la vie publique. Elle décerne un prix annuel de la personnalité médiatique, remis en 2005 au footballeur Thierry Henry.
Ce modèle multiculturaliste fait actuellement l'objet de débats importants au Royaume-Uni. On lui reproche d'entraîner la création de communautés ethniques mal intégrées dans la société, critique renforcée après les attentats de juillet 2005 à Londres dont plusieurs des principaux suspects étaient des citoyens du Royaume-Uni. Le gouvernement de Tony Blair envisage ainsi de modifier le statut des demandeurs d'asile en leur accordant un droit de séjour limité à 5 ans et non permanent. Il souhaite aussi favoriser une immigration des élites en délivrant des permis de séjour et de travail en fonction de l'âge, de la qualification professionnelle des postulants, de leur expérience et de leur connaissance de l'anglais...
Russie
La Russie souhaite restreindre le nombre de ressortissants des pays de la CEI travaillant sur son territoire à six millions contre onze millions actuellement.
En 2007, la dernière loi sur l'immigration permet entre autres de limiter le travail des ONG, notamment lorsqu'il s'agit d'étrangers militants des droits de l'homme. Fin 2008, la Russie comptait quelque 10 millions d’immigrés.
Suisse
D'après la définition de l'Office fédéral de la statistique (OFS), la population immigrée se compose de « toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité actuelle, qui ne sont pas nées en Suisse et qui y ont donc immigré. » Cela inclut donc les Suisses de l'étranger qui sont venus s'établir en Suisse, d'une part, mais cela exclut les personnes étrangères qui sont nées en Suisse. Toujours d'après l'OFS la population descendante d'immigrés comprend « toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité actuelle, qui sont nées en Suisse et dont au moins un parent est né à l'étranger. »
En 2001, 2,1 millions d’immigrés et de descendants d’immigrés de 15 ans ou plus vivaient en Suisse. Si l’on y ajoute les quelque 300 000 enfants de moins de 15 ans, cette population représentait environ 2,4 millions de personnes, soit 33 % de la population résidente permanente en Suisse: ce chiffre étant composé de deux tiers par les immigrés et d'un tiers par leurs descendants.
Selon l'OCDE, en 2012, la Confédération a accueilli le plus grand nombre d'immigrés proportionnellement à sa population soit 1,6 %, soit 125'600 migrants. La Suisse devance ainsi la Norvège (1,2 %) et l'Australie (1,1 %). La moyenne des pays de l'OCDE est 0,6 %. L'Autriche est à 0,6 %, l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni sont à 0,5 % et l'Italie et la France sont à 0,4 %. En 2012, la Suisse a donc accueilli en proportion quatre fois plus de migrants que la France (258'900 migrants) pour un territoire 15 fois plus petit. L'augmentation du nombre d'immigrés s'est poursuivie en 2013, avec 136'200 nouvelles arrivées. Les principaux pays de provenance sont l'Allemagne (18 % du total), le Portugal, l'Italie, la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne, les États-Unis, la Pologne, l'Autriche et l'Inde.
Avec 20'000 demandeurs en 2013 et 26'000 en 2012, la Suisse est en huitième position en ce qui concerne les demandes d'asile.
Immigration clandestine
Un fort différentiel économique explique en partie l'immigration clandestine. Ici le mur de Nogales qui sépare à gauche les États-Unis et à droite le Mexique.
L'immigration clandestine concerne les habitants de pays pauvres cherchant un meilleur niveau de vie dans les pays plus riches et grand delta de démographie, ou des immigrants politiques non reconnus.
L'immigration clandestine se fait donc illégalement : les clandestins prennent fréquemment des risques importants pouvant mettre leur propre vie en péril afin de rejoindre des pays présentant des conditions de vie qu'ils espèrent meilleures. Ils n'hésitent donc pas à tout abandonner pour tenter l'aventure souvent « aidés » dans cette entreprise par des passeurs peu honnêtes leur faisant payer un prix exorbitant pour leur fournir les moyens de franchir les obstacles naturels (mers, montagne, fleuve, etc.) ou humains (poste frontière) dans des conditions de sécurité extrêmement précaires.