Le turc (en turc Türkçe ou Türk Dili) est une langue parlée principalement en Turquie et en Chypre du Nord. Il appartient à la famille des langues turques. Le turc est une langue officielle de la république de Chypre, pays membre de l'Union Européenne. Bien que les langues d'autres pays turcophones, principalement des républiques de l'ancienne URSS, soient proches du turc (surtout l'azéri et le turkmène), il existe néanmoins d'importantes différences phonologiques, grammaticales ou lexicales entre ces langues.
Au-delà de la Turquie elle-même, le turc est utilisé dans l'ancien territoire de l'Empire ottoman par des populations d'origine ottomane, turcique ou des populations islamisées, qui ont adopté cette langue. Ces turcophones sont nombreux en Bulgarie, en Grèce (concentré en Thrace occidentale), dans les Balkans en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo, dans la partie nord de l'île de Chypre (République turque de Chypre du Nord), dans le nord de l'Irak (surtout à Kirkouk), en Macédoine et en Roumanie. C'est pourquoi le turc de Turquie est aussi nommé « turc ottoman » (Osmanlı Türkçesi). Le turc est parlé par 73 millions de locuteurs : 70 millions en Turquie et 3 millions de locuteurs allieurs (principalement en Bulgarie et en Allemagne).
Le turc est, typologiquement, une langue très agglutinante. Elle utilise principalement des suffixes mais très peu de préfixes. C'est une langue SOV (sujet-objet-verbe). Elle utilise un système complexe d'harmonie vocalique.
Classification
Le turc fait partie du sous-groupe turc, ou sous-groupe de l'Ouest , des langues oghouzes, qui comprennent le gagaouze et l'azéri. Les langues oghouzes forment le sous-groupe du sud-ouest des langues turques, une famille de langues composée de 30 langues vivantes parlées en Europe de l'Est, Asie centrale et Sibérie. Certains linguistes pensent que les langues turciques font partie de la grande famille des langues altaïques. Environ 40 % des locuteurs natifs de langues turques sont des locuteurs natifs turcs. Les caractéristiques du turc, tels que l'harmonie vocalique, l'agglutination, et l'absence de genre grammatical, sont universelles au sein des langues turques et des langues altaïques. Il existe un degré d'intercompréhension élevé entre le turc et les autres langues oghouzes, comme l'azéri, le turkmène, le kachkaï, le gagaouze et le turc gagaouze des balkans.
Histoire
Inscription en vieux-turc avec l'alphabet de l'Orkhon (XIII siècle). Kyzyl, Russie.
Les plus anciennes inscriptions turciques connues sont les deux monumentales inscriptions de l'Orkhon, trouvées en Mongolie moderne. Érigées entre 732 et 735, en l'honneur du prince Kul Tigin et de son frère l'empereur Bilge Kaghan, elles constituent une autre importante découverte récente. Après la découverte et l'excavation de ces monuments et d'autres dalles de pierre associées par des archéologues russes autour de la vallée de l'Orkhon entre 1889 et 1893, il a été établi que la langue sur les inscriptions était le vieux-turc, utilisant l'alphabet de l'Orkhon. Elles ont également été appelées « runes turques » ou « runiforme » en raison de la ressemblance avec l'alphabet runique germanique.
Avec l'expansion turcique au cours du Haut Moyen Âge (VI–XI siècles), les peuples parlant des langues turciques répartis en Asie centrale s'étendent dans une vaste région, de la Sibérie à l'Europe et à la Méditerranée. Les Seldjoukides, des Oghouzes, en particulier, apportent leur langue en Anatolie au XI siècle, le turc oghouze, ancêtre direct du turc moderne. Également pendant le XI siècle, un linguiste des langues turques, Mahmoud de Kachgar du khanat qarakhanide, a publié le Recueil des langues turques (en turc ottoman : Divânü Lügati't-Türk), premier dictionnaire complet des langues turques avec également une carte de la répartition géographique des peuples turcophones.
Turc ottoman
À la suite de l'adoption de l'Islam en 950 par les Qarakhanides et les Turcs seldjoukides, qui sont tous deux considérés comme les ancêtres ethniques et culturels des Ottomans, la langue administrative de ces États a acquis un grand nombre de mots empruntés de l'arabe et du persan. La littérature turque pendant la période ottomane, en particulier la poésie ottomane Divan, a été fortement influencée par le persan, et notamment par l'emprunt de la métrique poétique et d'une grande quantité de mots importés. La langue littéraire et officielle au cours de la période de l'Empire ottoman (1299-1922) est appelé turc osmanli, ou turc ottoman. C'était un langage considérablement différent ; un mélange de turc, de persan et d'arabe, largement inintelligible pour les classes moins instruites et pour les membres de la société rurale qui parlaient un « turc de tous les jours », connu sous le nom de kaba Türkçe (en français : « turc rugueux »), beaucoup plus pur et qui fut la base du turc moderne. Enfin, l'influence du grec médiéval n'est pas négligeable : 15 % des mots et du vocabulaire turc sont empruntés à cette langue. Le turc est largement implanté dans d'anciennes zones propres au grec, comme Smyrne, Trébizonde. Les mariages mixtes après la conquête ottomane ont accentué ces apports et ces emprunts au grec. Le turc a laissé aussi un certain héritage de mots au grec moderne.
Réforme de la langue et turc moderne
L'idée d'un changement d'alphabet apparut à la fin du XIX siècle chez le penseur persan Mirza Malkom Khan et l'écrivain azeri Mirza Fatali Akhundov.
Répartition géographique
Panneau sur la rive européenne d'Istanbul à la sortie du pont du Bosphore (photo prise pendant le 28 marathon d'Eurasie en 2006).
Le turc est parlé nativement par les Turcs de Turquie et par la diaspora turque dans 30 autres pays. En particulier, les minorités parlant turc existent dans les pays ayant appartenu (en partie ou entièrement) à l'Empire ottoman, comme la Bulgarie, Chypre, la Grèce (essentiellement en Thrace occidentale), la République de Macédoine, la Roumanie, et la Serbie. Plus de deux millions de personnes parlent turc en Allemagne, et il y a également une importante communauté de turcophones en France, aux Pays-Bas, en Autriche, en Belgique, en Suisse, et au Royaume-Uni. En raison de l'assimilation culturelle des immigrants turcs dans les pays hôtes, les immigrés ethniques turcs ne parlent pas tous la langue couramment depuis la naissance.
En Turquie, plus de 67 millions de personnes ont le turc comme langue maternelle, ce qui correspond à 93 % de la population. Il y a environ 10 autres millions de locuteurs natifs à travers le monde. Le turc est parlé comme première ou seconde langue par presque tous les résidents de la Turquie, et le kurde constitue l'essentiel du reste (environ 3 950 000 personnes selon les estimations de 1980). Cependant, la plupart des minorités linguistiques en Turquie sont bilingues et parlent couramment le turc comme seconde langue.
Statut officiel
Dialectes
Dialectes anatoliens
La classification des dialectes anatoliens de la langue turque :
1. Dialectes anatoliens de l'Est
1.1.1. Ağrı, Malazgirt 1.1.2. Muş, Bitlis 1.1.3. Ahlat, Adilcevaz, Bulanık, Van 1.1.4. Diyarbakır 1.1.5. Palu, Karakoçan, Bingöl, Karlıova, Siirt
1.2.1. Kars (Yerli) 1.2.2. Erzurum, Aşkale, Ovacık, Narman 1.2.3. Pasinler, Horasan, Hınıs, Tekman, Karayazı, Tercan (partim) 1.2.4. Bayburt, İspir (excl. northern), Erzincan, Çayırlı, Tercan (partim) 1.2.5. Gümüşhane 1.2.6. Refahiye, Kemah 1.2.7. Kars (Azeri and Terekeme)
1.3.1. Posof, Artvin, Şavşat, Ardanuç, Yusufeli 1.3.2.1. Ardahan, Olur, Oltu, Şenkaya; Ahıska Turks (Georgia) 1.3.2.2. Tortum 1.3.2.3. İspir (northern)
1.4.1. Kemaliye, İliç, Ağın 1.4.2. Tunceli, Hozat, Mazgirt, Pertek 1.4.3. Harput 1.4.4. Elazığ, Keban, Baskil
2. Dialectes anatoliens du Nord-Est
2.1.1. Vakfıkebir, Akçaabat, Tonya, Maçka, Of, Çaykara 2.1.2. Trabzon, Yomra, Sürmene, Araklı, Rize, Kalkandere, İkizdere
2.2.1. Çayeli 2.2.2. Çamlıhemşin, Pazar, Hemşin, Ardeşen, Fındıklı
2.3.1. Arhavi, Hopa (included Kemalpaşa belde) 2.3.2. Hopa (a little part) 2.3.3. Borçka, Muratlı, Camili, Meydancık, Ortaköy (Berta) bucak de Artvin (merkez)
3. Dialectes anatoliens de l'Ouest
3.1.1. Afyonkarahisar, Eskişehir, Uşak, Nallıhan 3.1.2. Çanakkale, Balıkesir, Bursa, Bilecik 3.1.3. Aydın, Burdur, Denizli, Isparta, İzmir, Kütahya, Manisa, Muğla 3.1.4. Antalya
3.2. İzmit, Sakarya
3.3.1. Zonguldak, Devrek, Ereğli 3.3.2. Bartın, Çaycuma, Amasra 3.3.3. Bolu, Ovacık, Eskipazar, Karabük, Safranbolu, Ulus, Eflani, Kurucaşile 3.3.4. Kastamonu
3.4.1. Göynük, Mudurnu, Kıbrıscık, Seben 3.4.2. Kızılcahamam, Beypazarı, Çamlıdere, Güdül, Ayaş 3.4.3. Çankırı, İskilip, Kargı, Bayat, Osmancık, Tosya, Boyabat
3.5.1. Sinop, Alaçam 3.5.2. Samsun, Kavak, Çarşamba, Terme 3.5.3. Ordu, Giresun, Şalpazarı
3.6.1. Ladik, Havza, Amasya, Tokat, Erbaa, Niksar, Turhal, Reşadiye, Almus 3.6.2. Zile, Artova, Sivas, Yıldızeli, Hafik, Zara, Mesudiye 3.6.3. Şebinkarahisar, Alucra, Suşehri 3.6.4. Kangal, Divriği, Gürün, Malatya, Hekimhan, Arapkir
3.7.1. Akçadağ, Darende, Doğanşehir 3.7.2. Afşin, Elbistan, Göksun, Andırın, Adana, Hatay, Tarse, Ereğli 3.7.3. Kahramanmaraş, Gaziantep 3.7.4. Adıyaman, Halfeti, Birecik, Kilis
3.8. Ankara, Haymana, Balâ, Şereflikoçhisar, Çubuk, Kırıkkale, Keskin, Kalecik, Kızılırmak, Çorum, Yozgat, Kırşehir, Nevşehir, Niğde, Kayseri, Şarkışla, Gemerek
3.9. Konya, Mersin
Sons
Consonnes
Phonèmes consonnes du turc standard Labiale Dentale/ Alvéolaire Post-alvéolaire Palatale Vélaire Glottale Nasale m n Occlusives p b t d tʃ dʒ c ɟ k ɡ Fricative f v s z ʃ ʒ p h Spirante k l j Rhotique ɾ
Dans les mots d'origine turque, les sons [c], [ɟ], et [l] sont en distribution complémentaire avec [k], [ɡ], et [k] ; les premiers sont adjacents aux voyelles antérieures et les seconds adjacents aux voyelles postérieures. Cependant, la distribution de ces phonèmes est souvent aléatoire dans les emprunts étrangers et les noms propres. Dans ces mots, [c], [ɟ], et [l] se présentent souvent avec des voyelles postérieures : quelques exemples sont donnés ci-dessous.
Le phonème /ɰ/, généralement appelé yumuşak g (« g faible »), ‹ğ› dans l'orthographe turque, représente en fait une consonne spirante vélaire-antérieure faible, ou une consonne spirante palatale entre voyelles antérieures. Il n'apparaît jamais en début de mot ou de syllabe mais toujours après voyelle. En fin de mot ou précédant une autre consonne, il allonge la voyelle précédente.
Dans de nombreux noms se terminant par un ‹k› post-vocalique, celui-ci devient ‹ğ› quand une voyelle y est suffixée, suivant un principe d'alternance consonantique. Une alternance similaire s'applique à certains mots d'emprunt se terminant par ‹p› et ‹t›, qui deviennent respectivement ‹b› et ‹d› lors de l'ajout d'une voyelle. Ceci s'explique par le fait que ces ‹p›, ‹t›, ‹k› proviennent du dévoisement final de ‹b›, ‹d› et ‹ğ›; lorsqu'une voyelle est ajoutée, ces consonnes ne sont plus en position finale et ne subissent plus ce dévoisement.
Voyelles
Voyelles du turc. Zimmer et Orgun 1999, p. 155
Les voyelles de la langue turque sont, par ordre alphabétique, ‹a›, ‹e›, ‹ı›, ‹i›, ‹o›, ‹ö›, ‹u›, ‹ü›. Le système de voyelle en turc peut être considéré comme en trois-dimensions, où les voyelles ont trois caractéristiques : antérieure et postérieure, arrondie et non arrondie et degré d'aperture (hauteur des voyelles).
Voyelles turques
|
Antérieures |
Postérieures |
|
Non arrondies |
Arrondies |
Non arrondies |
Arrondies |
Fermées |
i |
ü |
ı |
u |
Ouvertes |
e |
ö |
a |
o |
Il n'y a pas de diphthongues en turc ; lorsque deux voyelles se rencontrent, ce qui se produit dans certains emprunts lexicaux à l'arabe, chaque voyelle conserve son propre son. Cependant, une légère diphtongue peut se produire lorsque deux voyelles entourent un yumuşak g. Par exemple, le mot soğuk (« froid ») peut être prononcé [soʊk] (proche de l'anglais soak) par certains locuteurs.
Harmonie vocalique
Accent
Grammaire
Le turc possède six cas (nominatif, génitif, datif, accusatif, locatif, ablatif). Il n'y a ni articles ni genres.
Le turc est une langue agglutinante et utilise fréquemment les affixes, en particulier les suffixes. Un mot peut avoir de nombreux affixes, qui peuvent être également utilisés pour créer de nouveaux mots. Les relations entre des mots se créent à l’aide des suffixes ajoutés à la fin des mots. Il est ainsi possible de créer un verbe depuis un nom ou un nom depuis une base verbale (voir la section Formation des mots).
La plupart des affixes indiquent la fonction grammaticale du mot. Les seuls préfixes originaux sont allitératifs, qui accentuent les syllabes utilisées avec les adjectifs ou les adverbes : sımsıcak ("chaud bouillant" < sıcak) et masmavi (« bleu vif » < mavi).
Noms
Adjectifs
Verbes
Les verbes turcs indiquent la personne. Ils peuvent être négatifs, potentiels (« peut »), ou impotentiels (« ne peut pas »). En outre, les verbes turcs montrent temps (présent, passé, futur, et aoriste), mode (conditionnel, impératif, inférentiel, necessitatif, et optatif), et aspect. La négation est exprimé par l'infixe -me²- immédiatement après le radical.
turc |
français |
gel- |
venir |
gelebil- |
pouvoir venir |
gelme- |
ne pas venir |
geleme- |
ne pas pouvoir venir |
gelememiş |
Apparemment il/elle ne pouvait pas venir |
gelebilecek |
il/elle pourra venir |
gelmeyebilir |
il/ peut (éventuellement) ne pas venir |
gelebilirsen |
si tu peux venir |
gelinir |
(passif) on vient, les gens viennent |
gelebilmeliydin |
tu aurais dû pouvoir venir |
gelebilseydin |
si tu avais pu venir |
gelmeliydin |
tu aurais dû venir |
Tous les verbes turcs sont conjugués de la même manière sauf pour les verbes irréguliers et défectifs i-, la copule turque (correspondant au français être), qui peut être utilisée sous des formes composées (la forme abrégée est appelée un enclitique) : Gelememişti = Gelememiş idi = Gelememiş + i- + -di.
Verbes attributifs (participes)
Ordre des mots
Le turc est une langue SOV: l'ordre des mots dans les phrases simples étant, contrairement au français, où le verbe est placé entre le sujet et l'objet, sujet-objet-verbe (comme en coréen et en japonais, qui, selon certains linguistes, seraient également des langues altaïques). Dans les phrases plus complexes, la règle de base est que le qualifiant précède le qualifié : ce principe inclut un important cas particulier, les modificateurs participiaux évoqués plus haut.
Le défini précède l'indéfini : on dira çocuğa hikâyeyi anlattı (« elle a raconté l'histoire à l'enfant ») mais hikâyeyi bir çocuğa anlattı (« elle a raconté l'histoire à un enfant »).
Il est possible d'altérer le sens des mots pour renforcer l'importance de certains mots ou certaines phrases. La règle principale est que le mot avant le verbe est toujours accentué.
Par exemple, pour dire « Hakan est allé à l'école » avec un accent sur le mot « école » (okul, l'objet indirect), on dira « Hakan okula gitti. Si l'accent est placé sur « Hakan » (le sujet), ce sera « Okula Hakan gitti »: « c'est Hakan qui est allé à l'école ». Dans ce dernier cas, le deuxième exemple est rarement employé même s'il est grammaticalement correct.
Vocabulaire
Origine de 104 481 mots du vocabulaire du turc, parmi lesquels 86 % sont turcs et 14 % sont d'origine étrangère.
La dernière édition de 2010 du Büyük Türkçe Sözlük (Grand Dictionnaire Turc), le dictionnaire officiel de la langue turque édité par Turkish Language Association, contient 616 767 mots, expressions, termes et noms.
L'édition de 2005 du Güncel Türkçe Sözlük, le dictionnaire officiel de la langue turque édité par Turkish Language Association, contient 104 481 mots, parmi lesquels 86 % sont turcs et 14 % sont d'origine étrangère. Les plus importants emprunts étrangers dans le vocabulaire turc sont d'origine arabe, française, perse, italienne, anglaise et grecque.
Formation des mots
Le turc utilise énormément l'agglutination pour former de nouveaux mots à partir des noms et des radicaux. La majorité des mots turcs proviennent de l'apposition de suffixes dérivés à un ensemble relativement petit de mots de base.
Suffixation
Un ensemble de mots par exemple dérivé d'une racine :
turc |
composants |
français |
classe de mot |
göz |
göz |
œil |
nom |
gözlük |
göz + -lük |
lunettes |
nom |
gözlükçü |
göz + -lük + -çü |
opticien |
nom |
gözlükçülük |
göz + -lük + -çü + -lük |
lunetterie |
nom |
gözlem |
göz + -lem |
observation |
nom |
gözlemci |
göz + -lem + -ci |
observateur |
nom |
gözle- |
göz + -le |
observe, surveille |
verbe (impératif) |
gözlemek |
göz + -le + -mek |
observer, surveiller |
verbe (infinitif) |
Un autre exemple, commençant par la racine verbale :
turc |
composants |
français |
classe de mot |
yat |
yat |
allonge-toi |
verbe (impératif) |
yatmak |
yat-mak |
s'allonger |
verbe (infinitif) |
yatık |
yat- + -(ı)k |
penché |
adjectif |
yatak |
yat- + -ak |
lit, endroit où dormir |
nom |
yatay |
yat- + -ay |
horizontal |
adjectif |
yatkın |
yat- + -gın |
incliné |
adjectif |
yatır- |
yat- + -(ı)r- |
incline |
verbe (impératif) |
yatırmak |
yat- + -(ı)r-mak |
incliner |
verbe (infinitif) |
yatırım |
yat- + -(ı)r- + -(ı)m |
inclination, investissement |
nom |
yatırımcı |
yat- + -(ı)r- + -(ı)m + -cı |
investisseur |
nom |
Les nouveaux mots sont également fréquemment formé par mots composés, deux mots existants dans un nouveau, comme en allemand. Voici quelques exemples de mots composés :
turc |
français |
mots utilisés |
signification littérale |
pazartesi |
lundi |
pazar (« dimanche ») et ertesi (« après ») |
après dimanche |
bilgisayar |
ordinateur |
bilgi (« informations ») et sayar (« compteur ») |
qui compte les informations |
gökdelen |
gratte-ciel |
gök (« ciel ») et delen (« qui perce ») |
qui perce le ciel |
başparmak |
pouce |
baş (« premier ») et parmak (« doigt ») |
premier doigt |
önyargı |
préjugé |
ön (« avant ») et yargı (« jugement ») |
avant jugement |
kahverengi |
marron (couleur) |
kahve (« café ») et rengi (« couleur ») |
couleur du café |
ayakkabı |
chaussure |
ayak (« pied ») et kabı (« le conteneur ») |
qui contient le pied |
Préfixation
Il existe, plus rarement, des préfixes. Outre ceux encore présents dans des mots d'origine étrangère (psi-, dans psikoloji, psikopat...), on utilise aujourd'hui trois mécanismes de préfixation basés sur la répétition ou le redoublement d'un mot. Cela concerne surtout les adjectifs et les adverbes.
Le redoublement de l'adjectif
Lorsqu'il s'agit d'exprimer une manière de faire, le redoublement complet de l'adjectif sans altération est la forme la plus appropriée.
turc |
français |
Yavaş yürüyordum. lentement je marchais |
Je marchais lentement. |
Yavaş yavaş yürüyordum. lentement lentement je marchais |
Je marchais en flânant. |
Le redoublement en m avec antéposition
Assez rare et utilisée dans le registre familier, cette forme attribue le sens de "similarité floue" ou "un mouvement loin de la qualité totale ou de sens". Elle est utilisée avec des substantifs.
turc |
français |
Kapı porte |
la porte |
Kapı mapı porte m*orte |
la porte et objets similaires (porte de jardin, portail, etc.) |
Le redoublement partiel
Forme plus courante que la précédente, elle ne concerne que les adjectifs (essentiellement visuels).
turc |
français |
Beyaz |
blanc |
Bembeyaz |
immaculé |
turc |
français |
Yalnız |
seul |
Yapayalnız |
complètement seul |
Note : Dans yapayaplnız, le a suivant le redoublement est une voyelle épenthétique.
turc |
français |
Kırmızı |
rouge |
Kıpkırmızı |
totalement rouge |
Alors que le turc est une langue extrêmement régulière, il n'existe pas de règles précises régissant le choix de la consonne suivant la première voyelle (la coda). Les choix possibles sont /p/, /m/, /r/, /s/ ; le plus utilisé est /p/ .
Système d'écriture
Coverture de livre imprimé à Venise en 1784, utilisant l’alphabet grec pour écrire le turc karamanli.
Le turc a connu différents systèmes d'écritures dont, notamment, une adaptation de l'alphabet arabe. Ce dernier a été utilisé pour noter le turc d'Anatolie du XIII siècle au 1 novembre 1928, date à laquelle la romanisation (baptisée « Révolution des signes ») décidée par Mustafa Kemal (Kemal Atatürk) est devenue officielle, dans le cadre de sa politique à la fois nationaliste et modernisatrice de la société turque.
Depuis lors, c'est l'alphabet latin qui est utilisé, complété de diacritiques (la cédille, l'accent circonflexe, le tréma et la brève) ainsi que d'une lettre typographiquement étonnante, i sans point, ı, ce qui implique également à l'inverse un i majuscule avec point İ.
La lettre ı sert à noter le ou non arrondi (« i vélaire » ou « tendu », appellations traditionnelles mais trop dépendantes de la graphie pour pouvoir décrire correctement le son correspondant), représenté par [ɯ] dans l’alphabet phonétique international.
L’alphabet grec, l’alphabet arménien et l’alphabet hébreu ont aussi été utilisés respectivement par les communautés orthodoxe, arménienne et juive, l’alphabet arabe étant associé avec la religion musulmane.
L'alphabet de l'Orkhon (qualifié parfois de runiforme du fait de sa ressemblance avec les runes scandinaves) et l'alphabet ouïghour ont été utilisés pour transcrire le vieux-turc qui n'est pas l'ancêtre direct du turc de Turquie, le vieux-turc appartenant à la branche orientale des langues turques et le turc moderne à la branche méridionale.
Alphabet
L'alphabet turc est presque phonétique, ce qui signifie que l'on peut presque le prononcer simplement en le lisant (voir Prononciation du turc). Il existe cependant quelques irrégularités. Il contient 29 lettres : A, B, C, Ç, D, E, F, G, Ğ, H, I, İ, J, K, L, M, N, O, Ö, P, R, S, Ş, T, U, Ü, V, Y, Z
Exemples
Dostlar Beni Hatırlasın par Aşık Veysel Şatıroğlu (1894–1973), un ménestrel et poète très apprécié dans la littérature folklorique turque.
Orthographe |
API |
Traduction |
Ben giderim adım kalır |
ben ɟid̪eɾim ad̪ɯm kaɫɯɾ |
Je m'en irai, mon nom restera |
Dostlar beni hatırlasın |
d̪ost̪ɫaɾ beni hatɯɾɫasɯn |
Que les amis se souviennent de moi |
Düğün olur bayram gelir |
d̪yjyn oɫuɾ bajɾam ɟeliɾ |
Il y aura des mariages, des fêtes viendront |
Dostlar beni hatırlasın |
d̪ostɫaɾ beni hatɯɾɫasɯn |
Que les amis se souviennent de moi |
|
Can kafeste durmaz uçar |
dʒan kafest̪e d̪uɾmaz utʃaɾ |
L'âme ne restera en cage, elle s'envolera |
Dünya bir han konan göçer |
d̪ynja biɾ han konan ɟøtʃeɾ |
Le monde est une auberge, les habitants partent |
Ay dolanır yıllar geçer |
aj d̪oɫanɯɾ jɯɫːaɾ ɟetʃeɾ |
La lune erra, des années passeront |
Dostlar beni hatırlasın |
d̪ostɫaɾ beni hatɯɾɫasɯn |
Que les amis se souviennent de moi |
|
Can bedenden ayrılacak |
dʒan bed̪end̪en ajɾɯɫadʒak |
L'âme va quitter le corps |
Tütmez baca yanmaz ocak |
t̪yt̪mez badʒa janmaz odʒak |
La cheminée ne fumera pas, la cuisinière ne brûlera pas |
Selam olsun kucak kucak |
selaːm oɫsun kudʒak kudʒak |
Qu'il y ait des saluts à pleins bras |
Dostlar beni hatırlasın |
d̪ostɫaɾ beni hatɯɾɫasɯn |
Que les amis se souviennent de moi |
|
Açar solar türlü çiçek |
atʃaɾ solaɾ t̪yɾly tʃitʃec |
Fleuriront et faneront diverses fleurs |
Kimler gülmüş kim gülecek |
cimleɾ ɟylmyʃ cim ɟyledʒec |
Beaucoup ont ri, beaucoup vont rire |
Murat yalan ölüm gerçek |
muɾat jaɫan ølym ɟeɾtʃec |
Les rêves sont illusions, la mort est réelle |
Dostlar beni hatırlasın |
d̪ostɫaɾ beni hatɯɾɫasɯn |
Que les amis se souviennent de moi |
|
Gün ikindi akşam olur |
ɟyn icindi akʃam oɫuɾ |
Matin et après-midi deviendront soir |
Gör ki başa neler gelir |
ɟøɾ ci baʃa neleɾ ɟeliɾ |
Vois ce qui peut arriver à une personne |
Veysel gider adı kalır |
βejsel ɟideɾ ad̪ɯ kaɫɯɾ |
Veysel s'en ira, son nom restera |
Dostlar beni hatırlasın |
d̪ostɫaɾ beni hatɯɾɫasɯn |
Que les amis se souviennent de moi |
Les nombres en turc
Les nombres en turc suivent toujours la même syntaxe.
0 - sıfır
1 - bir
2 - iki
3 - üç
4 - dört
5 - beş
6 - altı
7 - yedi
8 - sekiz
9 - dokuz
10 - on
11 - onbir
12 - oniki
13 - onüç
14 - ondört
15 - onbeş
16 - onaltı
17 - onyedi
18 - onsekiz
19 - ondokuz
20 - yirmi
21 - yirmibir
30 - otuz
40 - kırk
50 - elli
60 - altmış
70 - yetmiş
80 - seksen
90 - doksan
100 - yüz
200 - ikiyüz
1.000 - bin
2.000 - ikibin
10.000 - onbin
20.000 - yirmibin
1.000.000 - bir milyon
2.000.000 - iki milyon
1.000.000.000 - bir milyar
Quelques mots et expressions
Bonjour : Merhaba
Bonne journée : İyi günler
Bonsoir / Bonne soirée : İyi akşamlar
Bonne nuit : İyi geceler
Au revoir : Hoşçakal
S'il vous plaît / S'il te plaît : Lütfen
Merci (Remerciements) : Teşekkürler
Merci (Je vous remercie) : Teşekkür ederim
De rien : Rica ederim
D'accord : Tamam
Je suis désolé(e) / Je m'excuse : Özür dilerim
Qui ? : Kim ?
Quoi ? : Ne ?
Où ? : Nerede ?
Pourquoi ? : Neden ?
Comment ? : Nasıl ?
Combien ? : Ne kadar ?
Comment t'appelles-tu ? : Adın ne ?
Comment vous appelez-vous ? Adınız ne ?
Parce que : Çünkü
Je ne comprends pas : Anlamıyorum
Je n'ai pas compris : Anlamadım
Oui, je comprends : Evet, anlıyorum
Au secours ! / Aidez-moi ! : Imdat !
Pouvez-vous m'aider s'il vous plaît ? : Bana yardım edebilir misiniz lütfen ?
Peux-tu m'aider s'il te plaît ? : Bana yardım edebilir misin lütfen ?
Je ne sais pas : Bilmiyorum
Je sais : Biliyorum
J'ai faim : Karnım aç / Acıktım
Comment vas-tu ? : Nasılsın ?
Comment allez-vous ? : Nasılsınız ?
Je vais (très) bien : (Çok) İyiyim
Je vais (très) mal : (Çok) Kötüyüm
Madame / Mademoiselle : Bayan
Mesdames / Mesdemoiselles : Bayanlar
Monsieur : Bay
Messieurs : Baylar
Mesdames et messieurs ! : Bayanlar ve baylar !
Femme : Kadın
Homme : Erkek
Fille : Kız
Garçon : Oğlan
Enfant : Çocuk
Bébé / Nourrisson : Bebek