Le maravédis (du castillan maravedí) était le nom de plusieurs monnaies des royaumes chrétiens ibériques entre le XII siècle et le XIV siècle et ensuite une unité de compte monétaire en Espagne jusqu'au XIX siècle.
Terminologie
Le substantif masculin ‹ maravédis › est emprunté à l'espagnol maravedi, lui-même emprunté à l'arabe muraībiṭī (« qui concerne les Almoravides »), dérivé de murābiṭūn (« Almoravides »), dynastie qui domina notamment le Maroc et l'Espagne de 1040 et 1147.
Prononciation : ma-ra-vé-di
Étymologie : Provenç. marabeti, maraboti ; catal. maravedis ; espagn. et portug. maravedi ; de l'arabe marabetin ( 2nd a long)(المرابطون) ; les marabetins, ou marabouts, ou Almoravides sont des Berbères qui ont régné en Espagne (au XI et XII siècle), et qui ont donné leur nom à une monnaie.
Petite monnaie espagnole de cuivre qui vaut un peu plus de l'ancien denier de France ; c'est la monnaie de compte dans les finances, comme dans le commerce. Trente-quatre maravédis font un réal d'argent.
À l'origine, les maravédis étaient des monnaies d'or et d'argent. Mais à partir du XV siècle, le mot ne sert plus qu'à désigner des monnaies de cuivre et comme unité de compte.
Les seuls maravédis d'or dont l'inscription était en arabe ont été battus sur le règne de Alphonse VIII.
Marévédis d'argent
Ancienne monnaie d'or réelle, le maravedis était devenu au XIII siècle une monnaie d'argent. À la fin du XV siècle, il était monnaie de compte ; pendant tout le XVI siècle, il sert de commune mesure dans l'évaluation des espèces d'or et d'argent. Lorsque les Rois catholiques, en 1497, reconstituèrent leur monnaie, ils statuèrent que le nouveau ducat d'or, l'excelente de la granada, serait émis à l'équivalence de 375 maravedis et leur monnaie d'argent, le réal, à celle de 34 maravedis. Ce dernier cours ne varia pas pendant plus d'un siècle ; et comme, de 1497 à 1642, pendant toute la période de la prépondérance espagnole en Europe, le réal conserva sa valeur intrinsèque (il était de 67 au marc, et au titre de 11 deniers 4 grains, soit 930/1000e ; le marc de Castille équivalant à 230 gr., il pesait donc 3 gr. 43 et représentait, au titre de 930 millièmes, 3 gr. 19 de fin) — le maravédis, pendant 145 ans, fut l'équivalent de la même quantité infime d'argent pur ; avant-guerre, on l'exprimait par le chiffre de 2 centimes. Par contre, le maravedis ne demeura pas, au cours de cette même période, l'équivalent de la même quantité d'or ; car, si l'Espagne, maîtresse des plus riches mines de métal blanc du monde, put maintenir à sa monnaie d'argent une fixité qu'on ne trouve dans aucun pays à la même époque, il n'en alla pas de même de sa monnaie d'or.
Les monnaies coloniales espagnoles évaluées en maravédis:
Le réal vaut 34 maravédis. Les réaux de vellon sont en cuivre (en billon) et les réaux de plata - de valeur supérieure - en argent. Le real de plata est frappé et reste en circulation de 1497 à 1686. Les multiples du plata sont le real de a dos (68 maravédis), le real de a cuatro (136 maravédis), le real de a ocho (la fameuse pièce de huit - 272 maravédis, puis 340 à partir de 1642)
Le ducado, frappé de 1497 à 1537 a une valeur de 375 maravédis. Il est en or quasi-pur (23 carats 3/4). Après 1537, le nombre des ducats en circulation diminue considérablement; le ducat devient surtout unité de compte.
L'escudo est une pièce en or de 22 carat, frappée après 1537, d'une valeur de 350 maravédis. Pour tenir compte de la dévaluation de l'argent relativement à l'or, elle a été réévaluée d'abord à 400 maravédis, en 1556, puis 440 en 1609 et 550 en 1642.
Les doblones sont un multiple de l'escudo. On distingue: doblon de a dos (700 maravédis en 1537, 1100 en 1642), le doblon de a quarto et le doblon de a ocho (2800 maravédis en 1537, 4400 en 1642)
Galerie
Avers d'une pièce de 4 maravédis des Rois catholiques, atelier de Cuenca.
Revers d'une pièce de 4 maravédis des Rois catholiques, atelier de Cuenca.
Avers d'une pièce de 8 maravédis de Philippe III, atelier de Ségovie de 1607.
Revers d'une pièce de 8 maravédis de Philippe III, atelier de Ségovie de 1607.
Avers d'une pièce de 16 maravédis de Philippe IV, atelier de Séville de 1662.
Revers d'une pièce de 16 maravédis de Philippe IV, atelier de Séville de 1662.
Avers d'une pièce de 1 maravédis de Ferdinand VI, atelier de Ségovie de 1747.
Revers d'une pièce de 1 maravédis de Ferdinand VI, atelier de Ségovie de 1747.