Scène de cannibalisme au Brésil au XVI siècle. Gravure tirée du livre de Hans Staden Nus, Féroces et Anthropophages, 1557.
L’anthropophagie (du grec ἄνθρωπος / anthrôpos, « être humain », et φαγία / phagía qui se rapporte à l'action de « consommer ») est une pratique qui consiste à consommer de la chair humaine. Il s'agit d'une forme de cannibalisme mais qui concerne exclusivement l'espèce humaine. On distingue l’endocannibalisme funéraire, qui consiste à manger les membres de son groupe humain, et l’exocannibalisme guerrier, qui consiste à manger des membres d'un autre groupe humain.
Historique
Paléolithique
Il semble que l'anthropophagie ait été pratiquée dès le Paléolithique. Des traces de dépeçage ont été observées sur des ossements humains préhistoriques, mais les indices en question ne sont toutefois pas des preuves d'anthropophagie. Il est en effet souvent difficile de différencier des pratiques funéraires, avec décharnement post-mortem des corps, des actions anatomiquement identiques à but anthropophagique (grotte néolithique de Fontbrégoua, à Salernes et de l'Adaouste, près de Jouques en France). Ainsi dès l'origine, les premiers préhistoriens comme Édouard Piette étudiant les fossiles de Gourdan-Polignan en 1871 puis Gabriel de Mortillet attribuaient ces marques de dépeçage à des rites funéraires.
L'anthropophagie est considérée comme probable dans certains sites du Paléolithique inférieur comme Gran Dolina à Atapuerca en Espagne ou la Caune de l'Arago en France, du Paléolithique moyen comme la Baume Moula-Guercy à Soyons en France, dans des sites mésolithiques (grotte des Perrats à Agris) et dans des populations plus récentes nord-américaines (site de Mancos dans le Colorado).
Si certaines cultures ont eu des pratiques cannibales socialement instituées, l'anthropophagie occasionnelle en cas de pénurie grave (famine ou de perte des réserves de nourriture sur un bateau) a été une pratique récurrente dans toutes les sociétés. L'anthropophagie comme pratique courante est suggérée par l'équipe du paléoanthropologue José María Bermúdez de Castro qui a réétudié les ossements de la grotte de Gran Dolina. Des os portant des traces de découpe faites par des outils en pierre et brisés comme pour en extraire la moelle, ou des crânes (avec des marques de décapitation) de membres jeunes - et donc sans défense - de tribus rivales pour limiter la concurrence sur un même territoire et consommer leur chair pour satisfaire les besoins en protéines, semblerait une stratégie répandue chez Homo antecessor.
Néolithique
Des traces de cannibalisme, guerrier ou rituel (la question n'a pas été résolue), ont été mises en évidence à Herxheim (Allemagne) sur un site néolithique de la culture rubanée. Daté de 5 000 ans avant notre ère, le site d'environ cinq hectares, dont seule une moitié a été fouillée entre 1996 et 2008, a livré les restes de cinq cents individus dont les corps ont été démembrés et dont les ossements présentent, entre autres, des « traces de cassures, d'incisions, de raclage, de mâchement » qui évoquent la consommation.
Antiquité
Les mythes grecs rapportent de nombreux cas de cannibalisme : Cronos dévorant ses enfants, le Cyclope Polyphème mis en échec par Ulysse, le peuple anthropophage des Lestrygons dont parle l’Odyssée ou chez qui Laomédon, le roi de Troie, y condamne des jeunes filles , etc. D'autres racontent que la culture naît lorsque le cannibalisme cesse, d'où le développement de la notion politique d'allélophagie (anthropophagie des membres de son groupe) qui est progressivement prohibée.
Dans ses Histoires, Hérodote décrit les traditions funéraires de plusieurs peuples, parmi lesquels les Massagètes, les Padéens, les Issédons, les Scythes et les Thraces, dont certains sont nécrophages et d'autres sacrifient les vieillards et les malades avant de les faire cuire et de les consommer.
On peut considérer qu'il ne s'agit que de symboles, mais il est vraisemblable, comme le pense Robert Graves dans son ouvrage Les Mythes grecs, que ces mythes se référaient aux pratiques archaïques et aux luttes menées par les premiers Grecs contre des peuples anthropophages. De nombreuses pratiques religieuses anciennes comportaient des sacrifices humains suivis de cannibalisme.
Au début du V siècle, le chroniqueur hispano-romain Hydace de Chaves signale des cas d'anthropophagie lors des invasions qui ravagèrent l'Empire romain d'Occident : « Les Barbares (Vandales, Suèves et Alains) ayant pénétré dans les Espagnes, ils la dévastèrent de façon sanguinaire […] La peste, de son côté, fit des ravages. Une famine apparaît, si effroyable que les humains se font cannibales ; les mères tuent même leurs enfants et cuisent leurs corps pour se nourrir… »
Au VI siècle, l'historien byzantin Procope de Césarée mentionne lui aussi des cas d'anthropophagie lors des Guerres gothiques qui dévastèrent l'Italie ; poussés par la famine, certains furent réduits à manger de l'herbe et de la chair humaine.
Du XIauXIX siècle
Le christianisme réprouve l'anthropophagie car la chair, à l'image de Dieu, est sacrée (analogies avec la théophagie de l'hostie).
Des cas d'anthropophagie de survie se déroulèrent durant les Croisades selon la Chronique anonyme de la première croisade : « Les Francs s'attardèrent à Maarrat un mois et quatre jours. […] Il y eut là des nôtres qui manquèrent du nécessaire […] Alors, ils ouvraient les cadavres, parce que, dans leurs ventres, on trouvait des besants cachés. Ou bien, ils en découpaient la chair en morceaux, et ils la faisaient cuire pour la manger. »
Au XVI siècle, on trouvait des cannibales en Amérique centrale (les Aztèques), en Amérique du Sud (Tupinambas et Tupinikims), et jusqu'au début du XX siècle en Afrique équatoriale ou dans les îles du Pacifique (Fidji, etc.). Pour tous, manger de la chair humaine était un acte normal.
Dans la société aztèque, la chair humaine n'était consommée que par les plus puissants et ce occasionnellement. Ils mangeaient certaines victimes de leurs sacrifices humains. Au Moyen-Orient, les Hittites empalaient, avec toute leur famille, les chefs des villes qui se révoltaient contre leur domination, les découpaient vivants en morceaux qu'ils mettaient à cuire et distribuaient au peuple pour frapper de terreur les opposants par la cruauté du supplice. Dans Très brève relation de la destruction des Indes, Bartolomé de Las Casas rapporte que certains chefs espagnols, qui s'étaient alliés avec les indigènes pour conquérir le pays, toléraient que ces Indiens traînassent avec eux des prisonniers destinés à nourrir la troupe. Lorsque les campements étaient installés, une boucherie se mettait en place, et des hommes, femmes et enfants étaient abattus, découpés et vendus.
Hans Staden (1525-1576) est un arquebusier allemand qui fut capturé après un naufrage par une tribu Tupi-Guarani pratiquant l'anthropophagie rituelle. De retour en Europe, il écrivit Nus, Féroces et Anthropophages (1557), récit de sa captivité. Son témoignage a inspiré un film intitulé Hans Staden de Luis Alberto Pereira (1999).
André Thévet, prêtre catholique qui avait accompagné Villegagnon jusqu'à la baie de Rio de Janeiro, est ensuite remonté le long des côtes d'Amérique dans les possessions françaises. Après avoir trouvé des cannibales au Brésil (les Tupinambas), il en a aussi trouvé en Guyane et en Floride. Jean de Léry, pasteur protestant qui succéda à Thevet auprès de Villegagnon, rapporte lui aussi les coutumes cannibales des indiens Tupis dans ses écrits.
Pendant la Révolution française, lors de la prise des Tuileries le 10 août 1792, des actes d'anthropophagie sont commis lors du massacre des gardes suisses et du personnel du palais. Lors des massacres de Septembre, des cas de consommation de foies humains et d'hémophagie (consommation du sang) sont également rapportés.
Henry B. Parkes dans son livre Histoire du Mexique, préfacé par Jacques Soustelle décrit ceci : en 1844 lorsqu'il fuyait Mexico le président Antonio López de Santa Anna fut capturé par des indigènes cannibales de la région de Xico dans l'État de Veracruz qui allaient le manger et ne dut son salut qu'à l'intervention opportune de troupes gouvernementales.
L'anthropophagie fut aussi pratiquée par les Maori de Nouvelle-Zélande jusqu'à l'arrivée des Européens.
Guerre et cannibalisme sont souvent corrélés. L'endocannibalisme pacifique apparaît comme une situation de fuite chez des peuples dominés (notamment en Amérique du Sud) entourés de sociétés pratiquant l'exocannibalisme guerrier ou la traite d'esclaves (les Africains pensaient que les esclavagistes pratiquaient la traite non pour leur économie mais par anthropophagie). L'agriculture semi-itinérante (se déplaçant lentement par écobuage ou essartage) est aussi liée au cannibalisme transitoire en situation de crise.
XX siècle
Union soviétique
Plusieurs cas d'anthropophagie touchant des villages ou des régions entières ont été rapportés durant les périodes les plus noires de l'Union soviétique, comme le siège de Léningrad. Selon un rapport de la Sécurité d'État, en 1922, « la famine atteint des proportions terribles. Les paysans ont mangé tout ce qui pouvait servir de nourriture, chats, chiens. Selon les témoignages des membres du comité exécutif de la volost [canton], le cannibalisme dans le bourg de Lioudbimovka prend des proportions dramatiques. »
En septembre 1933, un responsable communiste de l'île de Nazino, en Sibérie, rapporte dans une lettre adressée officiellement à Staline que 4 000 des 6 000 personnes déportées sur ordre de ce dernier sur l'île au mois de mai précédent sont mortes, faute de nourriture, de bâtiments pour se protéger du climat peu clément et de matériel de cuisine, et que beaucoup des survivants ont dû recourir au cannibalisme pour survivre.
Japon
De nombreux rapports écrits et témoignages colligés par la section australienne des crimes de guerre du tribunal de Tokyo et analysés par l'enquêteur William Webb (le futur juge en chef), démontrent que les soldats japonais commirent lors de la Seconde Guerre mondiale des actes de cannibalisme à l'encontre des prisonniers alliés et des populations civiles des territoires occupés. Dans certains cas, ces actes étaient motivés par la famine, mais selon l'historien Yuki Tanaka, « le cannibalisme était souvent une activité systématique menée par des escouades entières et sous le commandement d'officiers. »
Selon le témoignage de plusieurs prisonniers, comme le soldat indien Hatam Ali, les victimes étaient parfois dépecées vivantes. Les plus hauts gradés connus ayant pratiqué l'anthropophagie sont le lieutenant-général Yoshio Tachibana qui, avec onze membres de son personnel, a été jugé pour avoir fait décapiter et mangé un aviateur américain en août 1944 à Chichi Jima et le vice-amiral Mori, pour avoir mangé un prisonnier lors d'une réception tenue en février 1945.
République populaire de Chine
Selon l'universitaire chinois Yang Jisheng, Mao Zedong engage de 1958 au début 1960, le Grand Bond en avant qui « provoque un gigantesque désastre économique ». Pour approvisionner les villes, « les paysans sont affamés ». Yang Jisheng indique que le nombre de personnes ayant perdu la vie de façon « anormale » pour l'ensemble de la Chine est de 36 millions et que des cas de cannibalisme sont alors constatés dans l'ensemble du territoire chinois.
Selon l'historien et journaliste anglais Patrick French « au milieu des années 1960, lors de la révolution culturelle, on a pratiqué en République populaire de Chine l'anthropophagie pour prouver une doctrine révolutionnaire ». Les organes humains considérés comme supérieurs, comme le foie, était réservés aux hauts responsables du parti communiste chinois.
L'écrivain chinois Zheng Yi enquêta sur les actes de cannibalisme commis dans la province du Shanxi pendant la Révolution culturelle. Le résultat de cette investigation publié sous le titre de Stèles rouges : du totalitarisme au cannibalisme est accablant pour les autorités locales, qui autorisèrent et institutionnalisèrent à grande échelle cette pratique. Zheng Yi décrit des scènes de cannibalisme et affirme qu'au moins 10 000 personnes furent tuées et mangées en Chine durant cette période. D'autres sources évoquent 100 000 cas dans le Guangxi.
Corée du Nord
Un organisme public sud-coréen, l'Institut pour l'unification nationale (KINU), affirme, dans son Livre Blanc, l'existence de plusieurs cas de cannibalisme en Corée du Nord lors de la famine des années 1990.
France
La France a connu des affaires de cannibalisme, exclusivement du cannibalisme criminel. Comme le 2 janvier 2007 à la maison d'arrêt de Rouen, où Nicolas Cocaign tue son codétenu et mange ses poumons, une partie crue et l'autre cuite avec des oignons sur un réchaud de fortune. Le 15 novembre 2013, à Nouilhan, un ancien militaire du nom de Jérémy Rimbaud tue un homme de 90 ans et mange son cœur et sa langue.
Accusations d'anthropophagie
Assez fréquemment, des accusations d’anthropophagie ont été portées contre tel ou tel groupe, afin de le discréditer ou de le rendre inhumain ; les sources relatant des comportements anthropophagiques sont à prendre avec prudence.
Les témoignages francs et arabes d'anthropophagie des Croisés cités par Amin Maalouf dans Les Croisades vues par les Arabes sont soit circonstanciés soit écartés par les historiens :
En effet, si Amin Maalouf cite le chroniqueur franc Raoul de Caen : « À Maarrat, les nôtres faisaient bouillir des païens adultes dans des marmites, ils fixaient les enfants sur des broches et les dévoraient grillés », l'historiographie ne considère pas Raoul de Caen comme une source fiable : on le voit notamment quand il déclare que les Croisés se sont trouvés face à une « statue de Mahomet » dans le temple de Salomon.
Le romancier libanais cite aussi la Chronique anonyme de la première croisade : « Les Francs s'attardèrent à Maarrat un mois et quatre jours. […] Il y eut là des nôtres qui manquèrent du nécessaire […] Alors, ils ouvraient les cadavres, parce que, dans leurs ventres, on trouvait des besants cachés. Ou bien, ils en découpaient la chair en morceaux, et ils la faisaient cuire pour la manger », mais l'historien René Grousset, dans son Histoire des croisades, fait remarquer que les actes incriminés étaient commis sur des cadavres (« ils ouvraient les cadavres ») par les Tafurs, bandes de Ribeauds affamés (« Il y eut là des nôtres qui manquèrent du nécessaire »).
Selon Grousset et aussi selon Xavier Yvanoff dans son Anthropologie du racisme : essai sur la genèse des mythes racistes, constatant la terreur que cet acte avait engendré chez leurs adversaires, les chefs croisés en firent courir le bruit : Bohémond de Tarente, voulant brûler les espions musulmans introduits dans son camp, donna l'ordre de le faire sur des broches afin de faire croire qu'ils seraient dévorés. Il y eut donc selon les historiens des cas isolés d'anthropophagie de survie suivie de propagande destinée à terroriser l'adversaire.
Pendant la révolte du papier timbré, les soldats de Louis XIV, selon madame de Sévigné, auraient mis un enfant à la broche. Il est par ailleurs vraisemblable que les personnages d'ogres mangeant des enfants dans les contes tels que Le Petit Poucet de Charles Perrault étaient inspirés par les individus ou groupes anthropophages qui sévissaient dans les forêts européennes au moment des famines. Cependant, de telles accusations ont toujours été portées contre ceux que l'on voulait combattre afin de les diaboliser, et ce depuis l'Antiquité. Ainsi les premiers chrétiens étaient-ils accusés de manger des enfants vivants, et diverses sectes combattues par le régime ont toujours subi les mêmes accusations.
Aspect juridique
En Europe, le capitulaire de Charlemagne de 789 est l'un des premiers textes juridiques à se préoccuper des actes de cannibalisme : « Si quelqu’un, trompé par le diable, croit qu’une femme est une sorcière qui mange des hommes, et que pour cela il la brûle et donne sa chair à manger ou la mange lui-même, il sera puni de la peine capitale ».
Aujourd'hui, plusieurs pays, notamment en Afrique, ont inscrit le crime de cannibalisme dans leur législation. Au Gabon, l’article 211 du Code pénal dispose que « tout acte d'anthropophagie, toute cession de chair humaine à titre onéreux ou gratuit faite dans le même but, sera puni de la réclusion criminelle à temps ». Au Burundi, c'est l'article 165 du Code pénal qui s'applique : « Quiconque aura provoqué ou préparé des actes d’anthropophagie, y aura participé, ou aura été trouvé en possession de chair humaine destinée à des actes d’anthropophagie, sera puni de la peine de mort ».
Mais dans d'autres pays, notamment en France et en Allemagne, la législation ne prévoit pas de sanction pour les actes d'anthropophagie, car moralement inimaginables en Europe occidentale : « Quant au cannibalisme, il n'est tout simplement pas prévu par la législation allemande. » Les magistrats français peuvent néanmoins s'appuyer sur l'article 222 du Code pénal qui punit les tortures et actes de barbarie de 15 à 30 ans de réclusion criminelle, et considérer l'anthropophagie comme une circonstance aggravante en cas d'homicide.
Motivations
Interprétations psychologiques
Chez certaines tribus anthropophages, boire le sang et manger la chair de leurs ennemis était un moyen de s'approprier leur force.
Le délire anthropophagique est une conviction psychotique : boire le sang de l'homme rapprocherait l'anthropophage du divin.
En contact avec les peuples amérindiens, les explorateurs ont cherché à expliquer les motivations des tribus cannibales. Dans son Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, Jean de Léry explique que « plus que par vengeance et pour le goût (…), leur principale intention est, qu'en poursuivant et rongeant ainsi les morts jusqu'aux os, ils donnent par ce moyen crainte et épouvantement aux vivants ».
L'anthropophagie est généralement considérée comme un acte de folie dans les sociétés occidentales. Il est perçu aussi chez certains peuples comme un acte d'humiliation pour la personne dépecée et sa famille.
L'anthropophagie peut également être vue dans certains cas comme une volonté de s'approprier une partie de quelqu'un, à compter que l'anthropophagie ne nécessite pas forcément de meurtre. Ce n'est pas de la démence dans tous les cas de figure, l'anthropophagie peut être aussi nécessaire pour la survie.
Cannibalisme rituel
Selon la Chronique de l'abbé Réginon de Prüm (Reginonis abbatis Prumiensis Chronicon, année 889), les Magyars (encore païens et semi-nomades), dont la férocité « surpassait celle des bêtes sauvages », mangeaient de la viande crue (comme d'autres peuples des steppes), de la chair humaine, et dévoraient le cœur de leurs ennemis et buvaient leur sang, pour s'approprier leurs forces.
Selon Helmold de Bosau (Chronica Slavorum), les Slaves païens avaient également la réputation d'être cannibales.
Les Amérindiens Guayaki du Paraguay (lire Pierre Clastres, Chronique des Indiens Guayaki, 1972), endocannibales, mangeaient leurs propres morts, leur assurant ainsi une forme de sépulture humaine. Dans d'autres peuples anthropophages, les vivants pensent s'approprier les mérites et la vigueur de leurs morts.
En Amérique du Nord, les Algonquins, les Hurons, les Cris et les Iroquois étaient strictement exocannibales et ne mangeaient que ceux qui mouraient au combat.
Au Brésil, les Amérindiens Tupi, exocannibales, tuaient et mangeaient leurs prisonniers à l'issue de combats avec les peuples voisins. Le prisonnier — ou la prisonnière — était conservé un certain temps dans le village avant d'être tué. Selon Jean de Léry, les victimes ne cherchaient pas à s'enfuir, devenant même joyeux au moment d'être mangés. Léry raconte même qu'arrivant un jour dans un village, et voyant plusieurs indiens préparés et sur le point d'être tués, il aperçut une jeune femme qu'il avait convertie au christianisme lors d'un passage précédent. Il s'approcha d'elle et lui proposa de prier Dieu, lui disant qu'il allait intervenir pour la sauver. La femme se mit alors à rire, déclarant que « Dieu n'y était pour rien, que c'était son tour d'être mangée, et qu'elle espérait que sa viande serait bonne ». Jean de Léry termine : « et, tout en riant, elle s'avança, fit un signe au bourreau et elle mourut ainsi ». Le rituel était immuable : le corps entièrement rasé, l'anus bouché par un bois ou des herbes pour que rien ne se perde, le condamné était maintenu par une corde serrée autour de sa poitrine. Celui qui devait le tuer tenait en main un fort gourdin emplumé, et lui déclarait qu'il allait être tué et mangé. Le prisonnier répondait alors qu'il avait tué et mangé beaucoup de ce village, et que les siens viendraient le venger et les mangeraient tous. Après quoi, d'un grand coup sur la tête, le prisonnier était tué. Les femmes s'en emparaient, raclaient la peau et versaient de l'eau chaude sur le cadavre, comme l'on fait en Europe pour un cochon. Puis un homme coupait les membres, dont les femmes s'emparaient pour danser et courir autour du feu. Enfin, le tronc était ouvert et dépecé, les viscères et la tête mises dans une marmite pour les femmes et les enfants, pendant que les membres et le tronc étaient posés sur une grille en bois au-dessus du feu. Celui qui avait tué se retirait pour jeûner pendant une journée. Sources : Jean de Lery, Hans Staeden, André Thevet, Charles Villeneuve.
Cannibalisme criminel
Plusieurs cas de cannibalisme font la une de l'actualité, notamment Luka Rocco Magnotta suspecté d'avoir poignardé, démembré et mangé la fesse d'un de ses partenaires. À Miami, la police a abattu un homme qui était en train de dévorer le visage de sa victime. Toujours aux États-Unis, un étudiant a tué son colocataire pour manger son cœur et son cerveau.
Le fait le plus connu est l'œuvre d'un étudiant japonais, Issei Sagawa, qui a dévoré une partie de son amie néerlandaise à Paris en 1981. Celui-ci a été libéré le 13 août 1985.
Listes de criminels cannibales condamnés après des meurtres et des preuves de consommation (et/ou de revente de chair humaine) : Antoine Léger, (français, arreté, condamné et exécuté en 1824) Alfred Packer (américain, arrêté en 1874 et mort en 1907) Georges Grossman (allemand, arrêté en 1921), Karl Denke (allemand, arrêté en 1924), Fritz Haarmann (allemand, 1925), Albert Fish (américain, arrêté en 1934), Anna Zimmerman (allemande, arrêtée en 1981), Mba Ntem (gabonais, arrêté en 1988) a tué et mangé en partie 6 personnes dont deux de ses enfants entre 1979 et 1988. Jeffrey Dahmer (américain, arrêté en 1991), Daniel Rakowitz (américain, 1989), Andrei Chikatilo (ukrainien, condamné à mort en 1994), Armin Meiwes (allemand, 2001) : surnommé par les médias le « cannibale de Rotenbourg » avait émasculé, découpé et mangé en partie Bernd Brandes, qui était volontaire. Il a été condamné à Francfort le 9 mai 2006 à la prison à perpétuité, Robert Pickton (canadien, condamné à un emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans en 2007), éleveur porcin, soupçonné d'avoir donné à ses porcs, comme nourriture, les cadavres de certaines victimes et d'avoir vendu des restes humains parmi les restants d'animaux à des sociétés spécialisées dans le recyclage pour les industries cosmétique et agro-alimentaires. Nicolas Cocaign (français, condamné à 30 ans de prison ferme en juin 2010 pour meurtre et actes de torture et de barbarie). Il avait tué puis mangé un morceau de poumon d'un codétenu dans sa cellule de la prison de Rouen en 2007. Rudy Eugene (américain, surnommé le « Miami Zombie » et abattu par la police le 26 mai 2012 alors qu'il dévorait nu, et en pleine rue de Miami, le visage d'un homme).
Antoine Léger, (français, arreté, condamné et exécuté en 1824)
Alfred Packer (américain, arrêté en 1874 et mort en 1907)
Georges Grossman (allemand, arrêté en 1921),
Karl Denke (allemand, arrêté en 1924),
Fritz Haarmann (allemand, 1925),
Albert Fish (américain, arrêté en 1934),
Anna Zimmerman (allemande, arrêtée en 1981),
Mba Ntem (gabonais, arrêté en 1988) a tué et mangé en partie 6 personnes dont deux de ses enfants entre 1979 et 1988.
Jeffrey Dahmer (américain, arrêté en 1991),
Daniel Rakowitz (américain, 1989),
Andrei Chikatilo (ukrainien, condamné à mort en 1994),
Armin Meiwes (allemand, 2001) : surnommé par les médias le « cannibale de Rotenbourg » avait émasculé, découpé et mangé en partie Bernd Brandes, qui était volontaire. Il a été condamné à Francfort le 9 mai 2006 à la prison à perpétuité,
Robert Pickton (canadien, condamné à un emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans en 2007), éleveur porcin, soupçonné d'avoir donné à ses porcs, comme nourriture, les cadavres de certaines victimes et d'avoir vendu des restes humains parmi les restants d'animaux à des sociétés spécialisées dans le recyclage pour les industries cosmétique et agro-alimentaires.
Nicolas Cocaign (français, condamné à 30 ans de prison ferme en juin 2010 pour meurtre et actes de torture et de barbarie). Il avait tué puis mangé un morceau de poumon d'un codétenu dans sa cellule de la prison de Rouen en 2007.
Rudy Eugene (américain, surnommé le « Miami Zombie » et abattu par la police le 26 mai 2012 alors qu'il dévorait nu, et en pleine rue de Miami, le visage d'un homme).
Cannibalisme de survie
Durant les sièges de Perpignan en 1473-1475 et en **, les habitants de la ville en furent réduits à manger les cadavres aussi bien des assaillants que des défenseurs, après avoir épuisé le crottin des chevaux, le cuir bouilli ou même l'herbe des remparts.
En 1816, à la suite du naufrage de la frégate La Méduse, 150 marins et soldats s'entassèrent sur un radeau pendant 13 jours, pratiquant l'anthropophagie pour survivre. Il n'y eut que 15 rescapés. Voir également le tableau Le Radeau de la Méduse de Théodore Géricault.
Durant l'hiver 1846-1847, dans la Sierra Nevada en Californie, un groupe de colons bloqués par la neige eut recours à l'anthropophagie.
On suppose que les membres de l'expédition Franklin en 1847 y eurent également recours.
En 1881, l'expédition Greely se termine de manière aussi tragique.
En 1884, le navire La Mignonette fit naufrage, quatre hommes purent se réfugier sur un canot de sauvetage et trois survécurent en mangeant le quatrième. Sauvés par un autre navire, ils furent jugés et condamnés.
En 1972, une équipe de rugby uruguayenne se retrouva isolée pendant 72 jours sur un glacier de la cordillère des Andes à la suite d'un accident d'avion avant de recevoir du secours. Les 16 rescapés deciderent de pratiquer l'anthropophagie (de leurs camarades décédés); l'histoire retient qu'ils durent leur survie à cette décision. Cette tragédie donna lieu au livre et au film Les Survivants, puis en 2006 Miracle dans les Andes. Voir l'article consacré au vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya.
Pendant les guerres mondiales, plusieurs actes de cannibalismes ont été commis, non seulement à cause de la famine, mais aussi de façon systématique par les camps ennemis, dont le Japon durant la Seconde Guerre mondiale. Exemple avec l'histoire de Nauru.
La chanson traditionnelle Il était un petit navire évoque le cannibalisme de survie.
L'affaire de Nazino est un cas saisissant : environ 6 000 personnes, considérées comme déclassées, ont été déportées par Staline sur l'île de Nazino au printemps 1933. La nourriture étant rationnée à l'extrême, au moins une dizaine d'actes de cannibalisme humain ont été recensés.
Maladie liée à l'anthropophagie
Dans les années 1950, de nombreux cas de maladies ont été découverts en Nouvelle-Guinée. Des études menées sur place ont établi un lien entre les rites funéraires cannibales (certains cannibales de Nouvelle-Guinée mangeaient le cerveau de leurs victimes) et les nombreux décès constatés. Les chercheurs ont conclu que les peuples pratiquant le cannibalisme étaient atteints de la maladie de kuru. Le cannibalisme semble s'être arrêté dans les années 1950 sous la pression des autorités australiennes.
Essais thématiques et témoignages
Essais, chapitre XXX : « Des Cannibales » de Montaigne.
Pierre-Antoine Bernheim et Guy Stravidès, Cannibales !, Plon, 1992.
Martin Monestier, Cannibales, histoire et bizarreries de l'anthropophagie, hier et aujourd'hui, Le cherche Midi, 2000.
Selim Lander, Juste… cannibale !, mondesfrancophones.com.
Frank Lestringant, Le Cannibale, grandeur et décadence, Perrin, 1994.
Julien Picquart, Notre désir cannibale, La Musardine, 2011.
Je, François Villon (2006) et Mangez-le si vous voulez (2009) de Jean Teulé.
Les Survivants (Alive: The Story of the Andes Survivors) (1974).
Miracle dans les Andes (2007) de Nando Parrado survivant de l'équipe uruguayenne et membre de l'expédition qui alla chercher les secours au Chili.
Cannibale, roman de Didier Daeninckx, 1998.
汉斯·史达顿对在巴西进行的人食人行为的描绘,1557年。
人食人,特指人类之间的同类相食。人食人的动机有很多种,包括当地文化许可的族群人食人,饥荒等非常情况下被迫的人食人,或是精神异常者所为的人食人等。
1893年的一张地图,可以看见人食人习俗广泛存在于美洲,大洋洲。亚洲则存在于**和西伯利亚的汉特人中,非洲除刚果地区Mangbetu人之外也鲜有这一习俗。这些生存在相似恶劣环境下的人们对于食人的反感程度也较低
与性有关的食人
网络的广泛使用,使得成千上万的人怀有与性有关的人食人幻想这一现象突显出来。许多论坛和用户组专门交流这类幻想的图片和故事,Dolcett的作品就是这类作品的一个极好例子。在这类论坛中很典型的情况是,会员幻想着吃掉自己所喜爱性别的其他会员,或者幻想着被他们吃掉。可见,人食人恋物或人食人性心理变态是最极端的性恋物之一。 借助于图片编辑或者计算机生成图这样的现代科技,这类恋物行为确实极少离开幻想的范围。但现实中曾发生过一些极端的与性有关的人食人案件,例如以下的连环杀手:亚伯特·费雪,艾德·盖恩,Jeffrey Dahmer,Sascha Spesiwtsew,和Fritz Haarmann(“汉诺威屠夫”)。 另一个著名的案例是日本人佐川一政。1981年他在巴黎大学攻读英国文学专业时,迷恋上25岁的荷兰女学生里尼·哈特维尔特(Renee Hartevelt)。他最终将她杀害,并且吃了她的肉。后来,佐川一政在自己所着的书中生动地描述了这一过程。他有钱的父亲声称他不适合在法国受审,并设法将其引渡回日本,在那里他最终获得自由。佐川一政迷恋自己的所作所为,这使他成为日本全国知名人物。他写了几部畅销小说,并一直为日本国内一家报纸的专栏写作。The Stranglers乐队1981年的歌曲《La Folie》以及滚石乐队1983年的歌曲《Too Much Blood》灵感即来源于这一事件。 2002年12月,德国黑森州的罗滕堡市发生了一起非同寻常的案件。41岁的电脑管理员阿明·迈韦斯曾于2001年在网络的人食人主题新闻组上发布信息,反复寻找“一个年龄介于18到25岁的男子”作为杀害和吃掉的对象。这些消息与他后来在2001年12月31日发布的信息很相似(参见这条帖子)。至少有一条信息起了作用:另一个电脑管理员Jürgen Brandes提议杀死自己。两人同意见面。之后,在Brandes的同意下阿明·迈韦斯将其杀害并吃掉其身体的某些部分。他因此被判犯有一般杀人罪,量刑比谋杀罪低,但高于应被害人要求将其杀死的罪行),入狱8年半。2005年4月德国联邦法院为起诉方的上诉安排复审,并于2006年5月宣判迈韦斯犯有谋杀罪,处以终身监禁。德国Rammstein乐团的歌曲《Mein Teil》灵感就来源于这起案件。 这并非是第一起以网络为媒介的经双方同意的杀**件,但却是已知的第一起经双方同意的人食**件。
食人历史
历史上多次出现因战乱饥荒而出现的“人相食”事件。近代最著名的是1846年到1847年间,在美国发生的唐纳大队事件。 中国 中国正史记载,中国历史上发生多次食**件,饥荒状态的食人现象很难避免,但衣食无虞者仍然食人的纪录也罄竹难书。北宋末时吃的男子称为‘饶把火’,妇人少艾者称为‘不羡羊’,小儿呼为‘和骨烂’,又都统呼为“两脚羊”。 在中华人民共和国成立后,1958至1960年上半年,在中国***领导下的大跃进运动中,发生了严重的饥荒。部分饥饿的民众被迫食人,信阳事件便是其中一例。 二战 二战中有很多人相食的事,在苏芬战线上(延续战争)就发现了苏联士兵食人并有人皮照片留下。在列宁格勒围城战中,从41年冬天,吃光了鸟、老鼠和狗之后开始有食人的报告。城里的警察局还组织了特殊分队缉拿食人犯。 1941-42年的8个月中有280万苏联战俘死去。据USHMM纪录,1941的冬季「饥饿和疾病造成的死亡规模无法想象」。战俘中也发生了很多食人的现象。 在斯大林格勒战役结束时也发现一些德国士兵在饥饿中食人。这次战役中有十万德**人被俘,他们全都被送到西伯利亚和中亚的战俘营,在慢性折磨下由于食物不足,很多人开始食人。只有不到五千名战俘活到了战后。 太平洋上的日本兵也食人肉,有的是从活人身上割肉,据一名印度战俘Hatam Ali证言在新几内亚: "日本人开始挑选战俘,每天有一人被带去杀死吃肉,共有一百人被吃掉了。我们剩下的人被带到50英里(80公里)外的地方,又因为生病死了十人。之后日本人又开始食人,这次被挑上的人是活着割肉,然后扔到沟里等死。" 另一例有名的事件发生在1945年的父岛,日本兵杀死并食用了五名被俘的美国飞机机员。战后30名日本军人被控罪,立花芳夫中将为首的五人被判有罪处以绞刑。 现代 从1990年代开始的朝鲜饥荒中出现了大量食人报道。据报道金正日还在96年下达了专门的打击食人现象的命令。1997年7月9日,朝鲜非法越境人员李永吉、金京哲越境进入中国,13日凌晨2时许,2人发生口角,李用盗窃来的斧子和修鞋用的刀将金杀死,并肢解其尸体。将躯干装在一白色塑料纺织袋中藏到树林中的一深水渠内,以备充饥。内脏及部分尸肉用火烧熟后在几天内吃掉。1998年有中国游客的证词表明存在食人。2006年报道说朝鲜有本三个男人因贩卖人肉被处决。2013年又有新食人报道传出,包括一个男人因吃他两个孩子被处决。关于食人的范围的说法则不统一,逃亡者说面积非常大但芭芭拉·德米克在她的书《我们最幸福:北韩人民的真实生活》中认为并非如此。
流行文化
清代作家纪昀的志异体小说《阅微草堂笔记》中,记述了一个故事,全文如下:
《封神演义》中,纣王为考验周文王姬昌是否精通预知神算,秘密将周文王的儿子伯邑考剁成肉酱后,命手下端给周文王吃。
威廉·莎士比亚的《泰特斯·安特洛尼克斯》中,塔摩拉女皇在不知情的情况下吃了由她的两个儿子做的馅饼
H. G. 威尔斯在1896年所着的科幻小说《时间机器》
《异乡异客》 罗伯特·海莱因着
汉尼拔·莱克特,在汤玛士·哈里斯1983年所着的小说《红龙》登场,并成名于哈里斯稍后于1988年所着之《沉默的羔羊》与《人魔》
鲁迅在1918年的《狂人日记》叙述一个狂人逐渐相信中国历史可归于「吃人」二字,并认为他周遭的亲戚朋友都在预谋要吃他
小说《天行健》
《饿魔军官》(Ravenous), a 1999 black comedy written by Ted Griffen and directed by Antonia Bird. Based loosely on the Donner Party true story.
《疯狂理发师:伦敦首席恶魔剃刀手》, 由斯帝芬·桑坦作词作曲的东尼奖得奖音乐剧。根据于十九世纪理发师陶德的传说,因为不实指控而被流放澳洲十五年的主人翁史威尼·陶德,在回到伦敦以后从派店老板娘乐薇太太(Mrs. Lovett)口中得知妻子在他被流放后被法官杜彬(Judge Turpin)强暴,女儿也落入法官手里由他监护,于是立誓复仇。之后两人共谋出情节黑暗骇人的**、把人制成肉馅饼,最终以悲剧收场。
由弗兰克·米勒和罗伯特·罗德里格兹执导的电影《罪恶之城》。
古龙小说《绝代双骄》中的李大嘴
奇诺之旅第二册中的《吃人的故事》
无线电视剧《天与地》中,刘俊雄、宋以朗、郑振轩与许家明在中国新疆天山旅游时,被困于雪山,刘、宋和郑三人把许家明杀死并且分吃。
游戏《行尸走肉》中
金庸小说《连城诀》中的花铁干